Starbucks: intimidation et salissage
Après avoir clamé haut et fort son respect pour le droit d’association de ses employés, la multinationale Starbucks a commencé en sous-main sa campagne de diffamation et de guérrilla juridique. Elle a engagé un des plus prestigieux cabinets d’avocats, Heenan Blaikie, pour l’aider à contester le droit de ses employés à être traités équitablement et avec respect.
Dans une lettre envoyée à la Commission des relations de travail (CRT), Heenan Blaikie prétends que l’unité d’accréditation devrait inclure toutes les succursales de la région de Québec, et que la demande actuelle d’accréditation « ne tient pas compte de l’organisation des relations de travail et du mode d’opération de notre cliente.» Rappellons que la corporation avait utilisé avec la même tactique lors des premières demandes de syndicalisation à New-York, en 2004.
Mais cette fois-ci, les chances de réussite de cette stratégie sont plus minces, le code du travail du Québec permettant la syndicalisation d’un établissement particulier au sein d’une chaîne. «Au point de vue légal, on est tout à fait confiants, on va juste encore mieux se préparer en fonction de cet argument-là», déclare Simon Gosselin, porte-parole du syndicat des travailleurs et travailleuses de Starbucks (STTS).
Mais Starbucks ne s’est pas contenté de réagir sur le terrain juridique, et depuis le dépôt de la demande en accréditation, la multinationale pratique une intimidation insidieuse et constante. Une rencontre a d’ailleurs eu lieu entre les responsables québécois de Starbucks et les employés, dans laquelle la corporation ne s’est pas gênée pour tenter de salir les IWW et un de ses organisateurs.
Ces faits confirment ce que nos collègues des États-Unis avaient déja pu découvrir par eux-mêmes: Starbucks est une multinationale antisyndicale, qui considère que ses profits passent avant toute autre forme de considérations, et qui n’hésite pas à jouer la carte de l’intimidation et du salissage.