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Montréal et Québec: les cols bleus bougent contre la sous-traitance

Alors que les cols bleus de Montréal annoncent la tenue d’une série de grèves rotatives qui débuteront lundi prochain, les travailleurs de la ville de Québec dénoncent fortement la décision de l’administration Labeaume de confier la collecte des déchets au secteur privé, au mépris de la convention collective. Au centre de ces deux conflits, on trouve la privatisation des services municipaux en trame de fond.

À Montréal, la grève rotative des cols bleus devrait durer quarante jours, et avoir pour objectif de protéger les travailleurs contre le recours de plus en plus fréquent à la sous-traitance pour les prestations de service comme le déneigement et la collecte des ordures. À Québec, le syndicat n’en est pas encore à l’action, mais annonce plutôt une campagne de sensibilisation médiatique pour convaincre les résidents de la justesse de son point de vue.

Il va s’en dire que les deux stratégies sont plutôt faibles compte tenu de l’importance de l’enjeu pour les travailleurs municipaux, et de la force des pressions exercées par le patronat pour mettre la main – par copinage et par corruption – sur les juteux contrats de déneigement et de collecte des ordures des grandes villes de la province.

Alors que généralement les patrons prétendent que le recours à la sous-traitance réduit les coûts d’opération de la ville, c’est dans les faits souvent le contraire qui se produit. Si les salaires des travailleurs baissent avec la sous-traitance, ce qui réduit les coûts, il faut toutefois relativiser ces économies car les entreprises privées perçoivent un profit sur les opérations qui vient annuler – et souvent dépasser – les économies faites sur le dos des travailleurs. Ainsi, la sous-traitance apparaît plutôt comme un moyen de faire passer des revenus de la poche des travailleurs, qui voient leur salaires diminués, à la poche des patrons, qui viennent pomper un profit sur les opérations municipales. Pas surprenant que le patronat défende le recours massif à la sous-traitance !

Mais il y a aussi une autre raison qui fait que la sous-traitance ne produit pas les économies escomptées, et il s’agit de la corruption. Si les révélations récentes des média sur le copinage, la corruption et le vol systématique des fonds publics par le patronat dans l’industrie de la construction on pu en surprendre quelques-un, le fait demeure que c’est le système capitaliste lui-même qui encourage et favorise de tels comportements criminels. Et le fait d’ouvrir les opérations de déneigement au privé, dans un contexte de corruption généralisée, ne va certainement pas aider à régler le problème.

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