La FTQ et le CTC veulent limiter la solidarité envers le mouvement étudiant

Les directions de la FTQ et du Congrès du Travail du Canada se sont entendues pour limiter la solidarité des syndicats canadiens envers le mouvement étudiant québécois aux seuls canaux qu’ils sont en mesure de contrôler, dans l’objectif d’empêcher au maximum les “actions illégales potentielles qui violeraient la loi 78 pour supporter le mouvement étudiant“.

Un échange entre le président de la FTQ, Michel Arsenault, et le président du Congrès du Travail du Canada Ken Georgetti nous apprend que la direction de la FTQ s’inquiète que la solidarité entre les travailleuses et travailleurs canadiens et le mouvement étudiant québécois ne passe pas par son organisation. Certaines rumeurs à l’effet que des syndicats affiliés au CTC planifieraient d’aider le mouvement étudiant québécois à confronter la loi 78 seraient à l’origine de cet échange.

Michel Arsenault qualifie la situation au Québec de “très volatile” et s’inquiète du fait qu’une “aile radicale appelle à la grève sociale“, ajoutant que “nous ne croyons pas que ce soit LA stratégie à promouvoir pour le moment“. Arsenault préfère “faciliter une entente plutôt que d’alimenter des feux.” La FTQ justifie sa demande en brandissant le spectre d’hypothétiques amendes qui pourraient “mettre une pression sur les ressources des syndicats et affaiblir nos capacités d’action“.

Même s’il prétend “ne pas vouloir être excessivement procédural“, Michel Arsenault se réfugie derrière une entente entre la FTQ et le CTC qui reconnait à la centrale québécoise la totale juridiction sur son territoire et en fait l’unique représentante syndicale autorisée. En retour, Ken Georgetti rapelle à ses organisations affiliées que le CTC est en contact régulier avec la FTQ et souhaite être le canal par lequel passe la solidarité des travailleuses et travailleurs canadiens avec le mouvement étudiant.

Merci à recomposition blog pour la nouvelle.

lettre K. Georgetti

lettre M. Arsenault

0 réponses
  1. verbert
    verbert says:

    Messieurs Georgetti et Arsenault seraient-ils à ce point coupés de la réalité politique pour ne pas voir au-delà de la grève étudiante un ras-le-bol qui est en train de se généraliser contre un gouvernement corrompu, méprisant et opportuniste, qui a laissé traîner la grève étudiante pour contrôler le vote sur la stabilité et la peur. Leur “allié” NPD ne vient-il pas d’appuyer la motion conservatrice consacrant la souveraineté du PLQ sur la loi et l’ordre au Québec, et son plein-droit sur la loi 78 ? Vraiment, les remparts contre les forces du changement prennent souvent de drôles de masques, et se trouvent de drôles de porte-paroles. Comme s’il ne s’agissait pas d’une lutte de classes, qu’on s’efforce d’éteindre, plutôt que d’appeler le plus grand nombre possible à combattre le néolibéralisme, de peur de perdre le contrôle.

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