Deux militant-e-s syndicaux condamné-e-s


Alors que Jennifer Pawluck, militante au Syndicat Industriel des Travailleurs et Travailleuses (SITT-IWW) vient d’être reconnue coupable d’harcèlement envers Ian Lafrenière, porte-parole du Service de Police de la ville de Montréal et qu’Hamza Babou, membre de l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) est envoyé à la prison de Rivière-des-Prairies en attendant son procès, il est légitime pour les militant.es syndicaux de se demander où est-ce que tout cela s’arrêtera.

Rappelons que dans le cas de Jennifer Pawluck, ce que le système d’injustice appelle du harcèlement, n’est en fait rien d’autre que la publication sur son compte instagram comptant 81 abonné.es, de la photo d’un graffiti montrant le porte-parole du SPVM avec une balle dans la tête. Pawluck n’a pas fait ce graffiti, elle n’encouragea personne à partager la photo et surtout elle n’encouragea personne à atteindre à la sécurité de Lafrenière. Pierre Trudel, Professeur de droit à l’Université du Québec à Montréal, interviewé par Le Devoir, s’inquiète d’ailleurs des limites que la Cour est entrain de poser à la liberté d’expression, relevant que les codes du langage ne sont pas les mêmes sur internet que dans la vraie vie.

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Du côté d’Hamza Babou, ce sont 14 chefs d’accusations qui pèsent contre lui. Notamment ceux d’agression armée, lire : avoir lancé des fils serpentins en aérosol au visage d’un agent (il n’est toujours pas clair s’il s’agit d’un Garda ou d’un policier) et d’avoir brisé une injonction de la Cour interdisant les levées de cours votées démocratiquement par les associations étudiantes de l’UQÀM. Rappelons que le juge Denis Laberge n’en est pas à sa première en termes d’incarcération abusive. En 2003 il avait condamné un manifestant à 18 jours de prison en attendant son procès et, en dépit des lois canadiennes, lui avait interdit de présenter  la preuve pour sa propre défense lors de son enquête caution. Pour Me Véronique Robert, chargée de la défense de Babou, il ne fait aucun doute que la Cour essaie de faire de l’accusé un exemple et que son procès est chargé d’une volonté politique visant à écraser le mouvement de contestation qui a lieu au Québec.

Nous ne pouvons passer sous silence qu’il s’agit au mieux d’une drôle de coïncidence, que les procès de Pawluk et Babou prennent de si radicales tournures à deux semaines du 1er mai, journée internationale des travailleurs et des travailleuses et journée de grève générale et sociale poussée par plusieurs syndicats de base affiliés au Syndicat Industriel des Travailleurs et Travailleuses (SITT-IWW), à la Confédération des Syndicat Nationaux (CSN), à la Fédération des Travailleurs du Québec (FTQ), à la Centrale des Syndicats du Québec (CSQ) ou encore à l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) en plus des nombreux groupes communautaires gravitant autour de la Coalition Main Rouge.

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Tant et aussi longtemps que contestation sera synonyme de répression il sera des plus importants pour tous les travailleurs et toutes les travailleuses de se serrer les coudes. De se rappeler que ceux et celles qui font face à la justice aujourd’hui ont été choisi afin de servir d’exemples et en ce sens nous représentent tous et toutes. Demain ce sera peut-être notre tour de faire face à la justice pour eux et elles. Parce qu’une injure à l’un ou à l’une d’entre nous est une injure à tous et à toutes, la section locale montréalais du SITT-IWW en appelle à votre solidarité, la seule arme que nous possédions dans la lutte contre l’austérité.

Quand ils sont venus chercher les communistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’étais pas communiste.

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’étais pas syndicaliste.

Quand ils sont venus chercher les juifs,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas juif.

Puis ils sont venus me chercher,
Et il ne restait personne pour protester.

0 réponses
  1. Oli
    Oli says:

    En fait, à ma connaissance (mais je peux me tromper) Hamza n’est même pas accusé d’avoir brisé l’injonction. Le juge y a fait référence en cour lorsqu’il a décidé de ne pas libérer Hamza, mais c’est une justification extrêmement douteuse puisque non seulement la cour n’a jamais prouvé le bris d’injonction (évidemment, puisque son procès n’a pas encore eu lieu!), mais en fait il n’en est même pas accusé. Le juge Laberge semble donc présumer de la culpabilité de Hamza par rapport à un crime dont il n’est même pas accusé.

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  2. xx
    xx says:

    Hamza n’est pas accusé d’avoir brisé l’injonction.
    Les serpentins, qui constituent effectivement “l’arme” de son accusation de voie de fait armée ont été lancés sur un Garda, engagé par l’UQAM.

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