Lettre d’appui aux six camarades suspendu.e.s de Rosemont

Camarades,

Nous tenons à rendre hommage à tous les acteurs et actrices de partout à travers le Québec pour la colossale mobilisation qui s’est tenue le 1er Mai : seule véritable journée des travailleuses et des travailleurs. C’est par le fruit de notre labeur et le sacrifice du temps de nos vies que tout le fonctionnement de la société est possible et que les richesses sont créés et rien d’autre. Sans nous , rien ne se ferait. Alors un immense merci pour tout ce travail effectué au quotidien, reconnu ou non, tous secteurs confondus.

Malheureusement, si cette journée a eu comme heureuse conséquence de forger des liens d’amitié et d’exercer notre rapport de force face au patronnat, ce qui est un des objectifs de l’action directe si chère à notre syndicat, en revanche, six de nos camarades enseignant.e.s du Collège de Rosemont furent suspendu.e.s pour avoir fait respecter leur mandat de grève adopté à très forte majorité par les membres: seule autorité légitime dans un syndicat.

Par la présente , nous tenons tout d’abord à afficher notre profonde solidarité ainsi que notre soutien inconditionnel envers toutes les personnes dissidentes qui existent au sein de la société, vous n’êtes pas seul.e.s, mais tout particulièrement envers ces six enseignant.e.s qui subissent injustement ces mesures. Nous vous félicitons pour votre courage et votre détermination à faire respecter votre « droit » de grève; est-ce encore possible de le nommer ainsi?!? Vous êtes des exemples à suivre et nous espérons que plus de gens se dresseront comme vous à travers cette longue Lutte à l’austérité que vos Centrales syndicales et les étudiant.e.s ont avec raison encensée.

Nous condamnons fermement ces suspensions purement arbitraires et exigons que ces travailleurs et travailleuses soient réintégré.e.s à leur quart de travail dès lundi. Ces enseignant.e.s n’ont absolument rien fait de mal. Ils ont usé de leur droit inaliénable de faire la grève lorsque la tentative de dialogue a échoué entre les parties, ce qui est très clairement le cas avec le gouvernement actuel qui passe la chainsaw dans le peu de filet social qu’il nous reste. À quoi peu bien servir un droit lorsqu’il faut demander la permission à une quelconque commission pour en faire usage? Un droit n’a-t-il de valeur réelle que lorsqu’il est exercé librement et de façon autonome? Et dans le cas où il faut attendre la permission d’une quelconque autorité pour en faire usage, cela ne s’apparente t’il pas plus à un privilège qu’à un droit? Et le cas échéant , depuis quand a-t-on collectivement décidé que cela revenait au maître de décider où et quand nous pouvions le constester?

Une grève illégale, ça n’existe pas. Ou plutôt , ça n’existe que dans la tête de ceux et celles qui profitent d’un tel système légaliste, qui avouons-le, nous offre un exemple frappant de ses limites.

Nous réitérons d’ailleurs notre position à savoir que les travailleurs et les travailleuses n’ont strictement rien à voir avec les patrons et réaffirmons l’importance du syndicalisme de combat afin de s’armer d’un rapport de force adéquat face au pouvoir démesuré que les admistrateur.ice.s tout acabit s’octroient sur nos vies. Le partenariat stratégique entre employé.e.s et patron.ne.s est une illusion peu importe la dissonance cognitive que le sentimalisme puisse provoquer à leur égard au fil des années passées à les cotoyer. Advenant le cas où vous décidiez d’user de vos droits, illes se retourneraient contre vous et vous trahiraient sans scrupule et cet exemple en est une preuve concrète. “

Solidarité et que la lutte continue!

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