Guide de l’action directe à l’usage des travailleur·euses

Cette traduction a été adaptée par nos camarades de la branche de Bruxelles d’un pamphlet publié par BossBusters, un projet de l’IWW de la région de la baie (San Francisco).

L’action directe est toute forme d’activité qui paralyse la capacité du patron à faire des bénéfices et l’oblige à céder aux demandes des travailleur·euses. La forme la plus connue d’action directe est la grève, dans laquelle les travailleur·euses quittent simplement leur emploi et refusent de produire des bénéfices pour le patron jusqu’à ce qu’ils/elles obtiennent ce qu’ils/elles veulent. C’est la tactique préférée des « syndicats traditionnels », mais c’est en fait pas forcement le meilleur moyen pour s’opposer au patron.

L’indignité de travailler pour survivre est bien connue de tous celleux qui l’ont fait. La démocratie, le grand principe sur lequel notre société est censée être fondée, est jetée par la fenêtre dès que l’on pointe à l’heure au travail. Comme nous n’avons aucun droit de regard sur ce que nous produisons, ni sur la façon dont cette production est organisée, et que seule une petite partie de la valeur de ce produit se retrouve sur notre chèque de paie, nous avons le droit d’en vouloir à nos patrons.

En fin de compte, bien sûr, nous devons créer une société dans laquelle les travailleur·euses prennent toutes les décisions concernant la production et la distribution des biens et des services. Les industries nuisibles ou inutiles, comme la fabrication d’armes, ou les escroqueries des banques et des assurances, seraient éliminées. Les produits de première nécessité, comme la nourriture, le logement et les vêtements, pourraient être produits par tout le monde en travaillant seulement quelques heures par semaine.

En attendant, cependant, nous devons développer des stratégies qui préfigurent ce futur ET qui contrecarrent la corvée quotidienne de la servitude salariale contemporaine. L’action directe sur le lieu de travail est la clé pour atteindre ces deux objectifs. Mais qu’entendons-nous par action directe ?

Les patrons, avec leurs importantes réserves financières, sont plus à même de résister à une grève de longue haleine que les travailleurs. Dans de nombreux cas, les injonctions des tribunaux gèleront ou confisqueront les fonds de grève du syndicat. Et le pire, c’est qu’un long débrayage ne fait que donner au patron une chance de remplacer les travailleurs en grève par une main-d’œuvre de remplacement.

Les travailleurs sont bien plus efficaces lorsqu’ils mènent une action directe tout en restant sur le lieu de travail. En réduisant délibérément les bénéfices du patron tout en continuant à percevoir les salaires, vous pouvez paralyser le patron sans donner à un briseur de grève la possibilité de prendre votre place. L’action directe, par définition, désigne les tactiques que les travailleurs peuvent entreprendre eux-mêmes, sans l’aide des agences gouvernementales, des bureaucrates syndicaux ou des avocats coûteux. Demander de l’aide aux agences gouvernementales ou juridiques peut être approprié dans certains cas, mais ce n’est PAS une forme d’action directe.

Voici quelques-unes des formes les plus populaires d’action directe que les travailleurs ont utilisées pour obtenir ce qu’ils voulaient. Pourtant, presque chacune de ces tactiques est, techniquement parlant, illégale. Toutes les grandes victoires remportées par les syndicats au fil des ans ont été obtenues par des actions directes militantes qui étaient, à l’époque, illégales et soumises à la répression policière. Après tout, jusqu’au début du 20e siècle, les lois relatives aux syndicats étaient simples – il n’y en avait pas. La plupart des tribunaux considéraient les syndicats comme des conspirations illégales visant à entraver le « libre-échange », et les grévistes étaient régulièrement attaqués par la police, les troupes et les hommes de main de la sécurité privée.

Le droit légal des travailleurs de s’organiser est maintenant officiellement reconnu, mais il existe tellement de restrictions qu’une action efficace est plus difficile que jamais. C’est pourquoi tout travailleur qui envisage une action directe sur le lieu de travail – en contournant le système juridique et en frappant le patron là où il est le plus faible – doit être pleinement conscient du droit du travail, de son application et de la manière dont il peut être utilisé contre les travailleurs militants. Dans le même temps, les travailleurs doivent prendre conscience que la lutte entre les patrons et les travailleurs n’est pas un match de badminton – c’est la guerre. Dans ces circonstances, les travailleurs doivent utiliser ce qui fonctionne, que cela plaise ou non aux patrons (et à leurs tribunaux).

Voici donc les formes d’action directe les plus utiles :

Ralentissement

Le ralentissement a une longue et honorable histoire. En 1899, les dockers organisés de Glasgow ont exigé une augmentation de 10 % des salaires, mais se sont heurtés au refus des patrons et se sont mis en grève. Des briseurs de grève ont été recrutés parmi les travailleurs agricoles, et les dockers ont dû reconnaître leur défaite et reprendre le travail avec les anciens salaires. Mais avant de reprendre le travail, ils ont entendu ceci de la part du secrétaire de leur syndicat :

« Vous allez reprendre le travail à l’ancien salaire. Les employeurs n’ont cessé de répéter qu’ils étaient ravis du travail des ouvriers agricoles qui ont pris notre place pendant plusieurs semaines de grève. Mais nous les avons vus au travail. Nous avons vu qu’ils ne pouvaient même pas marcher sur un navire et qu’ils laissaient tomber la moitié des marchandises qu’ils portaient ; bref, que deux d’entre eux pouvaient à peine faire le travail d’un seul d’entre nous. Néanmoins, les patrons se sont déclarés enchantés du travail de ces gaillards. Eh bien, il n’y a rien d’autre à faire pour nous que la même chose. Travailler comme les ouvriers agricoles ont travaillé. »

Cet ordre fut obéi à la lettre. Au bout de quelques jours, les entrepreneurs firent venir le secrétaire du syndicat et le supplièrent de dire aux dockers de travailler comme avant, et qu’ils étaient prêts à accorder l’augmentation de salaire de 10%.

Au début du siècle, une bande d’ouvriers travaillant sur un chemin de fer dans l’Indiana, aux États-Unis, a été informée d’une réduction de son salaire. Les travailleurs ont immédiatement apporté leurs pelles à l’atelier du forgeron et ont coupé deux centimètres sur les pelles. En retournant au travail, ils ont dit au patron « salaire réduit, pelles réduites ».

Du travail à la règle (Grève du zèle)

Presque chaque emploi est couvert par un dédale de règles, de règlements, d’ordres permanents, etc., dont beaucoup sont totalement inapplicables et généralement ignorés. Les travailleurs violent souvent les ordres, recourent à leurs propres techniques pour faire les choses et ignorent les lignes d’autorité simplement pour atteindre les objectifs de l’entreprise. Il est souvent admis tacitement, même par les responsables dont le travail consiste à faire respecter les règles, que ces raccourcis doivent être pris afin d’atteindre les quotas de production dans les délais.

Mais que se passerait-il si chacune de ces règles était suivie à la lettre ? Il en résulterait de la confusion, une chute de la production et du moral. Et surtout, les travailleurs ne peuvent pas avoir d’ennuis avec cette tactique car, après tout, ils ne font que « suivre les règles ».

Sous la nationalisation, les grèves ferroviaires françaises étaient interdites. Néanmoins, les cheminots ont trouvé d’autres moyens d’exprimer leurs griefs. Une loi française oblige le mécanicien à s’assurer de la sécurité de tout pont sur lequel le train doit passer. Si, après un examen personnel, il a encore des doutes, il doit consulter les autres membres de l’équipage du train. Bien entendu, tous les ponts ont été ainsi inspectés, toutes les équipes ont été ainsi consultées, et aucun des trains n’a circulé à l’heure.

Afin d’obtenir certaines revendications sans perdre leur emploi, les postiers autrichiens ont strictement observé la règle selon laquelle tout le courrier doit être pesé pour vérifier si l’affranchissement approprié est apposé. Auparavant, ils passaient sans les peser toutes les lettres et tous les colis dont le poids était manifestement insuffisant, respectant ainsi l’esprit du règlement mais pas sa formulation exacte. En amenant chaque pièce de courrier à la balance, en la pesant soigneusement, puis en la remettant à sa place, les postiers ont fait en sorte que le bureau soit encombré de courrier non pesé le deuxième jour.

La grève du bon travail

L’un des plus gros problèmes pour les travailleurs du secteur des services est que de nombreuses formes d’action directe, telles que les ralentissements, finissent par nuire au consommateur (principalement les collègues de travail) plus qu’au patron. Une façon de contourner ce problème est de fournir un service meilleur ou moins cher – aux frais du patron, bien sûr.

Les travailleurs de l’hôpital Mercy en France, qui craignaient que les patients ne soient pas soignés s’ils se mettaient en grève, ont refusé de remplir les bordereaux de facturation des médicaments, des tests de laboratoire, des traitements et des thérapies. En conséquence, les patients ont reçu de meilleurs soins (puisqu’ils passaient leur temps à s’occuper d’eux au lieu de remplir des papiers), et ce gratuitement. Les revenus de l’hôpital ont été réduits de moitié et les administrateurs, pris de panique, ont cédé à toutes les revendications des travailleurs au bout de trois jours.

En 1968, les travailleurs des bus et des trains de Lisbonne ont offert des trajets gratuits à tous les passagers pour protester contre le refus d’augmenter les salaires. Les chefs de train et les conducteurs sont arrivés au travail comme d’habitude, mais les chefs de train n’ont pas pris leur sac d’argent. Inutile de dire que le soutien du public était solidement ancré dans le camp de ces grévistes.

À New York, les travailleurs de la restauration de l’IWW, après avoir perdu une grève, ont obtenu certaines de leurs revendications en suivant le conseil des organisateurs de l’IWW : « empiler les assiettes, les servir deux fois et calculer les chèques [factures] au plus bas ».

Grève assise

Une attaque n’a pas besoin d’être longue pour être efficace. Bien programmée et exécutée, une grève peut être gagnée en quelques minutes. Il s’agit de grèves « assises », lorsque tout le monde arrête le travail et reste assis, ou de grèves de masse, lorsque tout le monde quitte le travail pour se rendre dans le bureau du patron afin de discuter d’une question importante.

Les IWW de Detroit ont utilisé le sitdown (grève assise) à bon escient à la Hudson Motor Car Company entre 1932 et 1934. Le message « Asseyez-vous et regardez votre salaire augmenter » circulait le long de la chaîne de montage sur des autocollants fixés sur des outils de travail. La pratique régulière de la grève assise a permis d’augmenter les salaires de 100 % (de 0,75 dollar de l’heure à 1,50 dollar) en pleine dépression.

Les figurants de théâtre de l’IWW, confrontés à une réduction de salaire de 50 %, ont attendu le bon moment pour faire grève. Pour la pièce de théâtre, 150 figurants étaient habillés en soldats romains pour porter la reine sur scène. Lorsque le signal de l’entrée de la reine a été donné, les figurants l’ont entourée et ont refusé de bouger jusqu’à ce que le salaire soit non seulement rétabli, mais triplé.

Les occupations assises sont toujours des armes puissantes. En 1980, la KKR Corporation a annoncé qu’elle allait fermer son usine de Houdaille, en Ontario, et la déplacer en Caroline du Sud. Les travailleurs ont répondu en occupant l’usine pendant deux semaines. KKR a été forcée de négocier des conditions équitables pour la fermeture de l’usine, y compris des pensions complètes, des indemnités de départ et le paiement des primes d’assurance maladie.

Grèves sélectives

L’imprévisibilité est une grande arme dans les mains des travailleurs. Les enseignants de Pennsylvanie ont utilisé la grève sélective à bon escient en 1991, lorsqu’ils ont tenu un piquet de grève le lundi et le mardi, se sont présentés au travail le mercredi, ont fait grève à nouveau le jeudi et se sont présentés au travail le vendredi et le lundi.

Cette tactique d’alternance a non seulement empêché les administrateurs d’embaucher des briseurs de grève pour remplacer les enseignants, mais a également forcé des administrateurs qui n’avaient pas mis les pieds dans une classe depuis des années à travailler dans les écoles pendant que les enseignants étaient absents. Cette tactique a été si efficace que le corps législatif de Pennsylvanie a rapidement présenté des projets de loi visant à interdire les grèves sélectives.

Lanceur d’alerte

Parfois, le simple fait de dire la vérité sur ce qui se passe au travail peut exercer une forte pression sur le patron. Les industries de consommation comme les restaurants et les usines d’emballage sont les plus vulnérables. Et encore une fois, comme dans le cas de la grève du bon travail, vous gagnerez le soutien du public, dont le soutien peut faire ou défaire une entreprise.

La dénonciation peut être aussi simple qu’une conversation en tête-à-tête avec un client, ou aussi dramatique que l’ingénieur de P.G.&E. qui a révélé que les plans du réacteur nucléaire de Diablo Canyon avaient été inversés. Le roman d’Upton Sinclair, La Jungle, a révélé les normes sanitaires et les conditions de travail scandaleuses de l’industrie de l’emballage de la viande lorsqu’il a été publié au début du siècle.

Les serveurs peuvent expliquer à leurs clients les divers raccourcis et substitutions qui entrent dans la composition de la fausse haute cuisine qui leur est servie. Tout comme Le travail à la règle met fin au relâchement habituel des normes, la technique des lanceurs d’alerte le révèle au grand jour

Sick-In

Le Sick-In est un bon moyen de faire grève sans faire grève. L’idée est de paralyser votre lieu de travail en faisant en sorte que tous les travailleurs ou presque se fassent porter pâle le même jour ou les mêmes jours. Contrairement au débrayage officiel, il peut être utilisé efficacement par des départements et des zones de travail uniques, et peut souvent être utilisé avec succès même sans organisation syndicale officielle. Il s’agit de la méthode traditionnelle d’action directe pour les syndicats d’employés du secteur public, qui sont légalement empêchés de faire grève (à cause du service minimum aux USA).

Dans un hôpital psychiatrique de Nouvelle-Angleterre, la seule idée d’un Sick-In a donné des résultats. Un délégué syndical, discutant avec un superviseur au sujet d’un membre du syndicat licencié, a mentionné avec désinvolture qu’il y avait beaucoup de grippe dans l’air et qu’il serait dommage qu’il n’y ait pas assez de personnes en bonne santé pour remplir les services. Au même moment – par pure coïncidence, bien sûr – des dizaines de personnes appelaient le bureau du personnel pour savoir combien de jours de congé de maladie il leur restait. Le superviseur a compris le message et le syndicaliste a été réembauché.

Double pouvoir (Ignorer le patron)

La meilleure façon d’obtenir quelque chose est de s’organiser et de le faire soi-même. Plutôt que d’attendre que le patron cède à nos demandes et instaure les changements tant attendus, nous avons souvent le pouvoir d’instaurer ces changements par nous-mêmes, sans l’approbation du patron.

Le propriétaire d’un café de San Francisco gérait mal son argent et, une semaine, les chèques de salaire ne sont pas arrivés. Le directeur a continué à assurer aux travailleurs que les chèques arriveraient bientôt, mais les travailleurs ont fini par prendre les choses en main. Ils ont commencé à se payer au jour le jour directement dans la caisse, en laissant des reçus pour les montants avancés afin que tout soit en règle. Cela a provoqué un tollé, mais les chèques sont ensuite toujours arrivés à temps.

Dans une petite imprimerie du quartier financier de San Francisco, une vieille presse offset vétuste a finalement été retirée du service et poussée dans le fond de la salle des presses. Elle a été remplacée par une machine flambant neuve, et le directeur a déclaré son intention d’utiliser l’ancienne presse « uniquement pour les enveloppes ». Mais les opérateurs ont commencé à la cannibaliser pour obtenir des pièces de rechange, afin de faire fonctionner les autres presses. Très vite, il est devenu évident pour tout le monde, sauf pour le directeur, que cette presse ne serait plus jamais utilisée.

Les imprimeurs ont demandé au directeur de la déplacer à l’étage, dans la salle de stockage, car elle ne faisait que prendre un espace précieux dans une salle des presses déjà surchargée. Il a tergiversé et n’a jamais semblé vouloir s’en occuper. Finalement, un après-midi, après que les imprimeurs aient pointé pour la journée, ils ont pris un chariot de déménagement et ont poussé la presse dans l’ascenseur pour l’emmener à l’étage. Le directeur les a trouvés juste au moment où ils la mettaient dans l’ascenseur, et bien qu’il soit devenu furieux de cette usurpation flagrante de son autorité, il ne leur a jamais parlé de l’incident. L’espace où se trouvait la presse a été transformé en « salon des employés », avec plusieurs chaises et un porte-revues.

Monkey-Wrenching

Le « monkey-wrenching » est le terme générique pour désigner toute une série d’astuces, de diableries et de méchancetés diverses qui peuvent rappeler au patron à quel point il a besoin de ses employés (et à quel point ces derniers ont peu besoin de lui). Si toutes ces tactiques d’emprise sont non violentes, la plupart d’entre elles constituent des interdits sociaux majeurs. Elles ne devraient être utilisées que dans les batailles les plus violentes, lorsqu’il s’agit d’une guerre ouverte entre les travailleurs et les patrons.

La perturbation des informations stockées magnétiquement (comme les cassettes, les disquettes et les disques durs mal protégés) peut être réalisée en les exposant à un champ magnétique puissant. Bien entendu, il serait tout aussi simple d’ »égarer » les disques et les bandes qui contiennent ces informations vitales. Les employés du restaurant peuvent acheter un tas de grillons ou de souris vivants à l’animalerie du quartier, et les libérer dans un endroit approprié. Pour mieux rire, donnez un coup de file anonyme au Health and Safety Executive (agence de contrôle sanitaire).

Une chose qui hante toujours un appel à la grève est la question des briseurs de grève. Lors d’une grève des chemins de fer en 1886, le problème des briseurs de grève a été résolu par les grévistes qui emportaient chez eux des « souvenirs » du travail. Curieusement, les trains ne pouvaient pas rouler sans ces petites pièces essentielles, et les briseurs de grève se sont retrouvés sans rien à faire. Bien sûr, de nos jours, il peut être plus sûr pour les travailleurs de simplement cacher ces pièces dans un endroit sûr sur le lieu de travail, plutôt que d’essayer de les faire sortir clandestinement de l’usine.

Utilisez l’en-tête du patron pour commander une tonne de fournitures de bureau indésirables et faites-les livrer au bureau. Si votre entreprise a un numéro 800 (numéro vert/ gratuit), demandez à tous vos amis de bloquer les lignes téléphoniques avec des appels de colère sur la situation actuelle. Faites preuve de créativité dans l’utilisation de la superglue. Les possibilités sont infinies.

Solidarité

La meilleure arme est, bien sûr, l’organisation. Si un travailleur se lève et proteste, les patrons l’écraseront comme un insecte. Les insectes écrasés sont évidemment peu utiles pour leurs familles, leurs amis et les mouvements sociaux en général. Mais si tous les travailleurs se lèvent ensemble, le patron n’aura d’autre choix que de vous prendre au sérieux. Il peut licencier tout travailleur individuel qui fait de l’agitation, mais il pourrait avoir du mal à licencier l’ensemble de ses effectifs.

Le succès de toutes les tactiques abordées ici dépend de la solidarité, des actions coordonnées d’un grand nombre de travailleurs. Les actes individuels de sabotage n’offrent guère plus qu’un sentiment éphémère de vengeance, ce qui, il est vrai, peut être la seule chose qui vous permette de rester sain d’esprit lors d’une mauvaise journée au travail. Mais pour un véritable sentiment d’émancipation collective, rien ne vaut l’action directe d’un grand nombre de travailleurs mécontents.

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