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Je suis serveuse, en quoi le 15-5-7 ça me concerne? Et comment y arriver?

Depuis que j’ai 14 ans, je travaille dans l’industrie de la restauration. Ça veut dire que depuis que j’ai 14 ans j’en ai vu de toutes les couleurs de passe droit et de salaire de merde. Mais j’ai eu de la chance, j’ai commencé hôtesse et ai toujours eu un peu de pourboire. Arrivée à l’étape de l’appartement, j’étais serveuse, ce qui me garantissait un coussin financier confortable.

Au printemps passé, pendant que je cherchais une job, je n’ai pas réussi à en trouver une tout de suite dans le service et c’est là que j’ai vécu, ou plutôt tenté de vivre, au salaire minimum. J’ai pas du tout la théorie qui vient derrière le 15$/h, mais j’ai le vécu. C’est pas vrai qu’à 10,55/h on réussi à payer son loyer, à bien manger et à se déplacer. Le salaire minimum à 15$/h, ça veut dire arrêter de se demander si j’ai assez d’argent pour prendre le métro à la place de marcher 1 heure l’hiver à -40°C. Ça veut aussi dire que, pour les parents, une job chacun à 40h/semaine pourrait être suffisante.

On va se le dire, j’ai 21 ans, pas d’enfants et aucune autre responsabilité que de m’occuper de moi-même. Si dans ma situation c’est difficile, j’imagine même pas c’est quoi pour mes collègues qui ont des enfants.

Comme salariée à pourboire ça veut dire quoi le 15$/h ?

Dans l’industrie dans laquelle je travaille, on retrouve deux positions envers le salaire minimum à 15$/h. Il y a les gens pour, qui souvent travaillent en cuisine et il y a nous, les serveuses qui, franchement, à moins de travailler dans un casse-croûte, nous retrouvons bien au-dessus de ça avec le pourboire. Nous voyons donc difficilement ce qu’il y a à gagner avec le 15$/h, mais plutôt ce qu’il y a à perdre.

Comme serveuse, on vante souvent l’idée que le service c’est un peu comme gagner à la loto ; on fait la palette. J’y crois presque encore, du moins c’est tellement ancré que je veux y croire. Mais quand j’y pense, à part les filles de mon âge, qui souvent commencent, des femmes et hommes émancipés et à l’aise financièrement dans leur job tellement payante dans le service, j’en ai jamais vus. Ma première job c’était une job géniale : petit restaurant haut de gamme en bordure de Québec, avec comme serveuses des femmes dans la quarantaine en montant et dans les petits postes, des gens de 14 ans, comme moi à l’époque. Pis je m’en rappelle de ces femmes-là, des anges, super gentilles, qui sont dans l’industrie depuis leurs 14 ans. Sauf que ce sont aussi des femmes qui en ont des histoires à dormir debout sur l’industrie. Des femmes qui ont jamais un congé de leur vie, qui se sont fait renvoyées quand elles sont tombées enceintes, qui ont des problèmes de consommation, des problèmes d’argent par dessus la tête, des problème de santés, mais pas d’assurance, rien, que des peanuts.

Pis dans ma deuxième job, on avait toutes entre 20 et 25 ans. On avait de l’argent à dépenser et les quatre jours de 12 h de file sont plus faciles à toffer avec quelque chose dans le corps qu’à jeun. Fait que quand on y pense, c’est normal que 20 ans plus tard dans cette industrie, on en ait des problèmes pis qu’on soit autant poquées. La loto du service je veux vraiment y croire, parce que c’est ce qui fait qu’on se dit que notre job est moins pire que celle du cook. Mais si c’est vraiment la loto pis que pour la gagner on se maganne, je vois pas en quoi le tip en vaut la chandelle.

Pis en plus ce qu’on oublie c’est qu’on cotise sur notre retraite, sur le chômage, sur les vacances, à 9,05$/h. Dans le fond on oublie que dans le moment, on y arrive en masse, mais que dès qu’on tombe malade, que notre boss nous trouve pu assez cute, qu’il ferme ou qu’on veut des vacances, on se retrouve avec des peanuts et, tout d’un coup, on y arrive pu pantoute.

Et on va se le dire, le tip que je fais est pas juste du à mon sourire, souvent il y a le «est-ce que ma bouffe était bonne» et «est-ce que ça a pris 1h ou 20 minutes avant de recevoir ma bouffe». Depuis 7 ans je suis dans l’industrie et depuis 7 ans que je vois les serveuses et les cuisiniers se battre sur la question de salaire. Ce serait tellement plus sain et juste qu’on soit toutes à 15$/h et de partager le pourboire. Pas juste ça, le «j’accepte la familiarité malaisante des clients» deviendrait tellement moins nécessaire, on pourrait respirer, et garder la même qualité de vie.

Pourquoi 5 semaines de vacances payées et 7 jours de congés maladies payés ?

Le 15$/h c’est vraiment sur la coche quand on a un salaire de 10,55$/h, c’est à peine si on réussit à y croire. Sauf que 5 jours semaine, 52 semaines par années, à moins que t’aie la chance d’être là depuis plus d’un an et que tu as 2 semaines de moins, c’est juste pas sain. Ça sert à quoi 15$/h quand on peut pas souffler ? Pis pourtant nos boss eux s’en offre des vacances, sur notre dos. Parce qu’on va s’entendre que si mon boss fait autant d’argent, c’est pas parce qu’il travaille plus que moi, c’est parce qu’il a eu l’idée et les ressource pour partir son entreprise. Les 5 semaines de vacances, c’est en gros d’aller chercher notre du en tant que force de travail. On crée le profit, on peut demander à en profiter aussi. C’est aussi simple que ça.

Ça fait 7 ans que je travaille dans la restauration, ça veut dire que jsais pas c’est quoi un congé maladie. Non seulement prendre congé parce qu’on est malades nous vaut souvent un avertissement écrit ou la perte de l’emploi, mais ça veut aussi dire une perte de journée de salaire et ça, on peut pas se le permettre.

Pis en fait, la majorité des gens vont dire que c’est DÉ-GUEU-LASSE de savoir que la majorité des employés de restauration prennent pas congé quand ils ont la gastro, parce que «hey, jla mange cette bouffe là moi !». Ben oui. C’est dégueulasse, mais le loyer se paye pas tout seul, sorry. Les 7 jours de congés maladies payés c’est comme les 5 semaines de vacances : c’est un gros minimum. Et là on demande pas à ce qu’ils soient payés seulement s’ils sont pris, non. On demande que, pris ou pas, les congés maladies soient payés. Ça veut dire : pas d’excuse de la part du patron sur le fait qu’il y avait pas de papier du médecin et pas besoin de justification pour se le faire payer.

Comment ça va être possible d’y arriver ?

Le 15-5-7, c’est possible et c’est un gros minimum. Mais, la seule façon que ça arrive de façon permanente, c’est qu’on s’organise sur nos milieux de travail. Quand on voit des gains par les élections, ces gains sont temporaires s’ils décident de le donner, ils peuvent décider de l’enlever. On l’a vu souvent, comme le Parti québécois qui a longtemps été mis de l’avant par les syndicats pendant les élections. Mais dans les faits, c’est le parti qui a mis en place le plus de Lois spéciales. La rhétorique électorale j’y crois pas, ça fait 7 ans que jvois le monde de mon industrie dans marde et maintenant que jle suis aussi, j’y crois encore moins. La politique des gens riches me concerne pas, leurs projets me concernent pas, la mienne est sur mon milieu de travail et prend acte avec mes collègues en opposition aux intérêts de nos patrons.

Quand on passe par la base et par l’auto-organisation des milieux de travail, on crée un momentum. Ce qui se passe, c’est un mouvement. Quand on s’organise sur nos milieux de travail, on s’organise avec nos collègues et nos collègues s’engagent dans la lutte contre leur adversaire direct : le patronat. Ce qu’on veut, c’est pas quelques personnes qui convainquent les masses. Le problème avec la tentative de «convaincre», c’est qu’un autre peut aussi le faire contre vous. Ce qu’on veut, c’est que ça vienne de nous ; parce que quand ça vient de la base, de nous, le gain est solide. Quand on se bat pour quelque chose, qu’on le gagne, si on nous l’enlève, on réagit. Quand on a l’impression qu’on nous l’a donné, si on le perd, on se résigne.

À l’IWW on croit que c’est par l’organisation qu’on peut vraiment gagner et renverser le rapport de force. On s’organise sur nos milieux de travail avec nos collègues. Dans la théorie, c’est vraiment beau de se dire que ça va se faire par les élections, mais le vrai pouvoir est sur nos milieux de travail, pis mes collègues et moi savons ben mieux comment le mettre en place qu’un gouvernement ou que n’importe quel autre groupe qui parle à travers son chapeau. À l’IWW on fonctionne par la base. En gros, quand à ma job on va se syndiquer, on va le faire dans nos propres termes, on va avoir nos propres revendications et nos moyens d’actions. La section locale intersectorielle n’aura aucun droit de décision, sauf si on le demande. Si on veut pas aller en grève, on ira pas. Mais si au contraire on veut y aller, watch out, y a personne qui pourra nous en empêcher.

Ce qu’on fait, c’est parler avec nos collègues, parce leurs problèmes, NOS problèmes, sont ce qui font qu’on se rassemble, pis qu’on se solidarise. J’ai une collègue que si tu lui parles de tes problèmes, elle compatie, mais hell no qu’elle s’embarquera pas dans quelque chose pour toi, ben oui, c’est ça l’individualisme. Mais quand tu lui demande ce qui va mal à job, elle en a gros sur le cœur et elle veut se battre pour ce qui la touche si elle sait qu’elle est pas seule.

Jamais on enverra quelqu’un leader une campagne. À l’IWW on a la célèbre phrase «every worker’s an organizer». Ça vient de nous tous : tout travailleur/toute travailleuse est un organisateur/une organisatrice, ça vient pas d’un comité central, pas d’une assemblée, et si on veut s’organiser on s’organise et on agit. C’est nous qui savons le mieux comment ça doit être sur nos milieux de travail, pas mon boss, pas mon camarade militant, nous ; c’est nous qui pouvons faire que ça soit possible, que ça change. Ce que ça fait, de s’organiser, c’est qu’on devient plus sûrs de nous, on prend les rênes et ça donne le goût d’agir.

Le 15-5-7 on va se le dire, c’est une méchante bonne idée. Sauf que on va aussi se le dire, il y a un superbe pattern dans certaines industries précaires qui veut que l’adversaire c’est pas mon boss, mais mes collègues. Parce que le cuisinier se force pas assez pour faire des belles assiettes pis que X a une section plus payante que moi. Ben oui, on s’est tous fait former dans l’optique de la «compétition naturelle» pis ça donne ça. Pis là, ça, ça brouille un peu les cartes, parce que pour que le 15-5-7 fonctionne, faut qu’on se tienne les coudes. Pis la compétition, ça fait le contraire.

Moi, la seule tactique que j’ai vu fonctionner pour solidariser mes collègues, c’est l’organisation. Pis l’organisation sur des enjeux qui touchaient tout le monde, même mes gérantes. Pis à partir de ça on augmente les demandes, pis les moyens de pressions. C’est pas vrai que dès le début tout le monde va vouloir le 15$/h. Mais un moment donné, quand ça fait des mois, voir des années que tu te bats contre le même adversaire avec tes collègues, sur des problèmes qui t’ont touchés au début, pis des fois pas, pis des fois juste toi pis pas lui, ben tu viens à te demander pourquoi les salaires sont pas plus justes. Ce qui fait que tout d’un coup, parce qu’il m’a aidée quand mon boss faisait du harcèlement, parce que je l’ai aidé quand il a eu besoin d’une hausse de 50 cennes, etc., partager mon tip de façon égale est vraiment plus logique qu’au départ.

Et là on va se le dire, c’est assez réformiste comme demande. Ce qu’on demande c’est pas l’abolition de l’exploitation, ni l’abolition du salariat. On demande juste une plus grande part des profits de nos patrons et un meilleur mode de vie. Sauf qu’à quelque part, en attendant d’arriver aux beaux projets de société qu’on essaie de me vendre à gauche pis à droite, j’aimerais ça pouvoir payer mon loyer, pis j’aimerais ça manger autre chose que les sandwichs qui sont gratuits à ma job. Pis dans tout ça, en voulant le 15$/h pis les vacances et les congés maladies payés, on lutte. Quand on s’organise entre travailleurs et travailleuses, on crée une classe plus forte, on se solidarise et on renverse le rapport de force.

Comme travailleuse, on m’a appris à penser que c’était impossible de changer les choses sauf si je devenais gérante. On m’a appris à critiquer mes collègues qui ne faisaient pas des doubles et à me référer à mes patrons s’il y avait un problème sur le plancher. Avec l’organisation et l’IWW, ce que j’ai commencé à voir, c’est que les intérêts de mes patrons ne sont pas d’avoir un milieu de travail avec une cohésion interne. La compétition entre serveuses et la rivalité cuisine-service est un bon exemple de ce qui sert le patronat. Diviser pour mieux régner, ça vous dit quelque chose ? Ben en voilà une belle illustration !

En s’organisant et en se solidarisant sur nos milieux de travail, on peut rendre possible ce genre de gain. On peut gagner ce qu’on demande. On s’empower et on comprend qu’on mérite encore plus. En renversant le rapport de force, on brise une barrière et on se rapproche de l’abolition du salariat.

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Discours de Morgane Mary-Parson, rerprésentante du SITT-IWW Montréal au forum pour le 15-5-7, en février dernier. Publié pour la première fois dans l’édition de Mai 2016 du Combat Syndical.

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La formation d’organisation 101: outils, pratique et solidarité!

La Formation d’Organisation 101 (FO101 ou OT101 en anglais) est une activité de deux jours visant à donner aux membres et futur.es membres du SITT-IWW les compétences nécessaires afin de pouvoir se lancer dans l’organisation de leurs milieux de travail. Construite autour de la volonté de faire de tous les travailleurs et travailleuses des leaders à part entière dans la construction d’un nouveau modèle de syndicalisme lié à la lutte pour l’abolition du salariat, la FO101 est reconnue aujourd’hui comme l’une des principales causes de la résurgence qu’a connue le Syndicat pour tous et pour toutes depuis le début des années 2000.

Le 16 et 17 janvier dernier, la Section Locale Montréalaise du SITT-IWW organisait sa 5e formation en réunissant 21 wobblies originaires de Montréal, Québec et Drummondville. Aujourd’hui nous vous présentons les témoignages de deux participantes qui ont souhaité nous partager leur expérience.

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Suite à ma première participation à la formation OT-101 du IWW Montréal, j’aimerais partager mon expérience avec d’autres personnes désireuses ou hésitantes à suivre la formation. D’abord, je suis une membre du IWW division Québec depuis seulement quelque mois, ce qui ne m’empêche aucunement d’avoir la conviction qu’une reforme des pouvoirs doit être faite tant dans la société que dans les milieux de travail. En fait, dès que j’ai connu le Syndicat, j’ai désiré m’y investir dans le but de partager mes idées et mes idéaux avec des gens qui ont le même mode de pensée que moi.

Ainsi, lors de mon arrivée à la formation, j’ai été accueillie solidairement et chaleureusement par les membres de Montréal. Pour ce qui est de la formation, elle m’a permis de mettre des mots et des procédés sur les changements que je souhaite apporter autour de moi. J’avais déjà plusieurs idées, mais j’ignorais les étapes à suivre. J’avais aussi une conception du Syndicat qui s’est clarifiée grâce à ma participation à cette formation. J’en suis ressortie outillée et boostée à m’investir encore plus. Ce que j’ai le plus apprécié de cette formation n’est cependant pas l’aspect théorique, mais plutôt la solidarité qui s’en découle. Le fait de savoir que je ne suis pas seule, que d’autres se battent à mes côtés pour des intérêts communs et partagés, est l’élément central qui m’a fait grandir lors de cette formation.

Finalement, thumbs up au formateur et à la formatrice sans qui cette formation ne serait clairement pas aussi intéressante. Je conseille à toutes les personnes qui ont un désir de changer les choses, mais qui ne savent pas par où commencer ou vers qui se tourner de s’inscrire et de la suivre le plus rapidement possible !!

-Gabrielle L.

Ça fait déjà un petit bout que je suis porteuse d’une carte rouge. Je prends quelques tâches et je vais à des activités sociales du syndicat une fois de temps en temps, mais c’est vraiment la Formation d’Organisation 101 qui m’a fait complètement comprendre ce que c’était que d’être une wobbly, ce que ça signifiait de porter cette petite carte rouge.

Beaucoup de choses que j’ai apprises au cours des années sur les questions larges de mobilisation ont tout à coup été ordonnées et remises dans le contexte de l’organisation syndicale. Ça m’a permis de poser une structure sur des choses que j’avais apprises par la pratique en tant que militante et d’élargir ces connaissances et ces pratiques. On a appris et on a pratiqué plein de trucs et d’astuces utiles pour s’organiser. On a pu poser toutes les questions auxquelles on pensait. Les personnes qui donnaient la formation connaissaient bien leur sujet, mais laissaient aussi de la place aux réflexions de groupe. C’était instructif, participatif et c’était très pertinent d’avoir la chance d’entendre les autres personnes qui participaient à la formation nous parler de leurs expériences. Ça m’a fait connaître la réalité de plein d’autres secteurs du monde du travail que je ne connaissais pas et ça nous a donné la chance de nous connaître entre nous et de travailler ensemble.

La formation m’a permis de comprendre que l’organisation d’un milieu de travail est un processus qui peut commencer n’importe quand, dans n’importe quel milieu de travail et que même si la finalité est d’avoir des comités d’organisation sur nos lieux de travail, une partie incontournable de l’organisation syndicale est de nouer des solidarités. Nouer des solidarités est une des raisons principales pourquoi je suis entrée dans le syndicat et constater que toute organisation est basée sur la solidarité, comparativement à ce que j’ai pu vivre dans d’autres syndicats, ça vient exactement chercher le pourquoi je suis entrée chez les IWW.

Cette formation m’a donné des outils nécessaires pour faire de l’organisation syndicale dans n’importe quel milieu, en même temps que ça m’a fait tisser des liens basés sur nos expériences de travail avec les FW qui ont pris la formation en même temps que moi. C’était une fin de semaine intense d’apprentissages pratiques qui demandait beaucoup de concentration, mais c’était aussi une fin de semaine d’échanges, d’émotions et de rires. Je me sens mieux outillée pour m’organiser avec des collègues, mais j’ai aussi l’impression de beaucoup mieux comprendre ce que c’est que de faire partie des IWW.

Solidairement,

-X385017

Des outils pratiques pour se lancer à l’assaut de son lieu de travail, l’accès à des expériences d’organisation des plus diverses et une place au premier rang pour vivre et comprendre la solidarité légendaire des wobblies, voilà ce que propose la Formation d’Organisation 101. Un gros merci à tout ceux et toutes celles qui étaient présent.es au local en janvier, et pour les autres, on se revoit les 2 et 3 avril prochain pour la 6e édition!

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The repression continues after the Spanish general strike

On the morning of April 26th, the Catalonian police arrested the Organization Secretary of the CGT-Barcelona, Laura Gómez, while she was on her way to work. They do not like the fact that every time there are more and more of us protesting against the negotiation of labour reform, against the “social pact” and not in favor of it.
taken from anarkismo.net

CGT statement on the arrest of Barcelona Organization Secretary, Laura Gómez

The repression continues after the general strike. This morning [Wednesday April 26th], while she was on her way to work, the Mossos d’Esquadra [Catalonian police] arrested the Organization Secretary of the CGT-Barcelona, Laura Gómez and took her to the police station in Les Corts. The charge by the police is arson and fire damage to the Barcelona Stock Exchange. This and other charges against her have no foundation and are an attempt to create an image of a violent person. Laura does not have a criminal record, and all that the police can cite are peaceful actions during the struggle for labour rights in Barcelona.

The truth – without exaggerating – is that already after the general strike we said, literally, “it is true that members of the CGT burned a couple of papers in a box in front of the Barcelona Stock Exchange, and threw a few eggs, actions that were fully symbolic and carried out openly. That is what the plainclothes police in the crowd must have thought too, given that they did not bother to identify anyone. It is by no means true that it was the first fire, in Mercabarna, in the Zona Franca, etc., there were several fires throughout the night, most of which were started by other unions’ pickets”.

What a coincidence that this arrest occurs on the same day that the famous site for posting photos of “violent” protestors was presented. What a coincidence that the various state establishments, both the Generalitat and the Barcelona Municipality have not stopped pointing at the CGT and have not stopped exaggerating with regard to the CGT. We know that we are not to your liking, nor do we want to be, but we will not apologize for our continued growth. We know you want to make an example of individuals and organizations that refuse to humour the system, but to go from that to persecuting and harassing our members is a big step. The abuse of power that those in authority often fall into against those who think differently is something that we are used to, though great care is taken to hide it.

The CGT believes that there is an attempt to hide the growing number of people attending events by organizations that are not to your liking. They do not like the fact that every time there are more and more of us, protesting against the negotiation of labour reform and against the “social pact”, not for it. The decline in work and social conditions, the increase in injustice, the enormous differences between the rich and poor, all this has without doubt led to greater conflict and now the politicians are looking for excuses to toughen crime laws. It is sickening to see how public money is given to banks, how de facto “tax amnesties” are announced to the benefit of major tax evaders, how permissive the system is in order to allow tax evasion by means of sly practices and economic bureaucracy, how SICAVs [1] which pay nothing are encouraged, while all the while they are seeking to criminalize anyone who disagrees.
Press Office
CGT Barcelona

Translation by FdCA-International Relations Office.

1. Open-ended investment schemes or mutual funds. In Spain they pay 1% corporate tax.

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Angela Davis on the ongoing struggles of feminism

Thanks to Greater Kansas City IWW Website

On February 7, veteran workers’ advocate, prison abolitionist and two-time Communist Party vice presidential candidate Angela Davis addressed the University of Kansas at Lawrence. Appearing more professorial than she did during her days on the FBI’s Most Wanted Fugitives list, Davis spoke to an assembled crowd of several hundred on the problems of feminism in capitalist society. Davis’s speech was lively and expansive, running almost 15 minutes over its scheduled time.

Davis began by commemorating the 40th anniversary of an event in which 30 members of the February Sisters, a militant feminist group, occupied the University of Kansas’s East Asian Studies building. The February Sisters called for the creation of new facilities for women, and did not leave the building until they were guaranteed an audience with university administrators, according to the University of Kansas History Collection.

"We want to have a nice Hollywood closure to past struggles so that the problems of the past don’t bleed into our current lives." PHOTO: Smith.

“Looking at their demands, I am not only impressed by the Sisters’ militancy and courage, but I’m also impressed by the extent to which the demands they formulated then reflect concerns that, 40 years later, still have not been resolved,” said Davis. “I was especially impressed by the fact that they demanded a free daycare center and the establishment of a women’s health center that, among other services, would provide free birth control, with the emphasis on ‘free.’ … Forty years later, women throughout the country need free daycare more than ever before.” Lire la suite

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Montreal Stock Echange Tower Blocked by Hundreds / Blocage de la Tour de la Bourse de Montréal [Eng-Fr]

Police peppersprayed about 45 people. © PC/Ryan Remiorz

Here’s a great audio interview that explains it all very quickly.
Thanks to Montréal COOP Media and Alexia Conradi from the Quebec Women’s Federation.
Hundreds of people participated in a major action in Montreal [on Thursday February the 16th], shutting down the Montreal Stock Exchange [Tower], the heart of the city’s financial district, for several hours. The blockade was organized by the Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics. Alexa Conradi is the head of the Quebec Women’s Federation and one of the spokeswomen for today’s action. In this clip she speaks about the organization and the reasons behind this action, as well as the ongoing campaigns – including the province-wide student strike against tuition fee increases – that are certain to make it an eventful spring in Quebec.

En français cette fois, Concordia University TV fait un bon tour d’horizon de l’évènement en 7 minutes.
In French, this CUTVvideo takes a good big picture of the event.
[youtube http://www.youtube.com/watch?v=RjJo-yavDKQ&w=560&h=315]

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Histoire d’une grève sauvage: la grève du Pop-Corn chez Nataïs

Voici le premier épisode d’une lutte ouvrière autonome menée majoritairement par des femmes dans une entreprise de Pop-Corn appelée Nataïs dans une ville du Gers en France. Voici comment elle a commencée il y a un an.

Nataïs
La grève, c’est comme le pop-corn 

si ça chauffe trop, ça éclate

CNT-Toulouse

Au milieu des bois, des champs, et des vignes, dans le paysage paisible et vallonné du Gers, l’entreprise Nataïs, posée au croisement de quelques départementales sinueuses, fabrique, à la tonne, du pop-corn industriel. Dans un contexte aussi bucolique, on s’attendrait à de paisibles conditions de travail… Lire la suite

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London IWW Cleaners: Workplace Occupation Stoped by Police Threats

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=vtjsJSBeZ7c&w=560&h=315]

Cleaners at the Guildhall have been holding a sit in and stopping work since the 22nd of December because of mistreatment and intimidation. Early this morning [4th of January] management called the police, who came and intimidated and threatened the cleaners. The cleaners protested that they were holding a completely peaceful sit-in. They finally left due to police threats to drag them out physically.
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Dénonçons la réforme dévastatrice du régime de santé et de sécurité du travail

Nous vous faisons parvenir cet appel de l’Union des travailleurs et des travailleuses accidentées de Montréal (UTTAM).

Il est intéressant par ailleurs de noter que durant les mois de juin et juillet la FTQ, la CSN et la CSD avaient donné leur accord à cette réforme avant de reculer devant une levée de bouclier provoquée par une fuite anonyme. Plus d’information ici

Pour voir quelques exemples de dégradation du régime de santé et de sécurité du travail, cliquez ici

–  À faire circuler largement  –

La ministre du Travail devrait déposer d’ici le 15 novembre prochain un projet de loi dévastateur entérinant des propositions de la CSST pour une réforme du régime de santé et de sécurité du travail.  Ces propositions constituent un important recul pour les travailleuses et travailleurs.

Plusieurs organisations ont dénoncé ce projet de réforme et demandent qu’il fasse l’objet d’un débat public, transparent et ouvert.

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Chart of the Day: The Most Depressing Pay Gap Statistic You’ve Seen Today

This is from the most recent report [PDF] from Georgetown University’s Center on Education and the Workforce, “The College Payoff: Education, Opportunity, Lifetime Earnings.” Just in case you missed that red text on the chart, here it is for you in black and white: “Women have to have a PhD to make as much as men with a BA.”

The study also starts off by noting, “The findings are stark: Women earn less at all degree levels, even when they work as much as men. On average, women who work full-time, full-year earn 25 percent less than men, even at similar education levels. At all levels of educational attainment, African Americans and Latinos earn less than Whites.”

Oh, and in case you were wondering if getting a college degree is worth it, “Having some postsecondary education, even without earning a degree, adds nearly onequarter of a million dollars to lifetime earnings,” the study says.

Originalement tiré du site http://kaysteiger.com Redirigé par la page Facebook de l‘IRIS

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Une syndicaliste sud-coréenne vit en haut d’une grue depuis près de 200 jours

 

La syndicaliste Kim Jin-suk sur sa grue, à Pusan. Photo prise le 27 juin 2011. Reuters/Lee Jae-Won

La syndicaliste Kim Jin-suk sur sa grue, à Pusan. Photo prise le 27 juin 2011. Reuters/Lee Jae-Won

Celle-ci s’appelle Kim Jin-suk, elle a 51 ans. Lorsqu’elle a commencé sa lutte, Kim Jin-suk protestait contre des licenciements dans son entreprise, les chantiers navals de Hanjin. Mais le mouvement s’est essoufflé, certains grévistes ont gagné des indemnités de licenciement et ont cessé leur action.

Son combat a maintenant dépassé le cadre des seuls licenciements de l’entreprise Hanjin: des travailleurs précaires, des artistes, des politiciens se sont joints au mouvement. Il cristallise en fait le mécontentement d’une population qui accuse le gouvernement de protéger les grandes entreprises du pays au dépend des plus démunis.

Selon un manifestant « Kim Jin-suk est devenue le symbole du combat entre la démocratie et la violence du capitalisme »

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