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De l’autre côté du téléphone

Vendredi, je terminais une formation de quatre semaines afin de pouvoir commencer à travailler dans un centre d’appels. Une longue formation, de seize heures à minuit, payée au salaire minimum bien sûr. Formation dans laquelle on nous a appris à dire non aux client.e.s sans leur dire non, sans utiliser de négatif, parce que tsé, les client.e.s payent pour leurs services, donc ça pourrait les froisser de recevoir un non. On nous a appris à donner des remboursements aux client.e.s qui se plaignent assez fort et à rien offrir aux client.e.s trop gentil.le.s pour le demander (genre de mesure qui fait décupler la quantité de trous du cul qui vont se sentir légitimes de nous envoyer chier au téléphone). On nous a aussi martelé à quel point les mesures que l’employeur a prises afin de pouvoir crisser une grande partie de leur travailleurs.euses dehors étaient nécessaires et étaient une idée vraiment géniale qui n’aurait aucune répercussion sur l’accès aux services (un ramassis de conneries quoi).

On s’est claqué.e.s tout ça afin de pouvoir commencer à prendre des appels. On va rentrer à douze piastres de l’heure, augmentation par rapport à la formation j’en conviens, mais toujours un salaire de merde. Pendant quarante heures par semaine, on va s’asseoir devant un ordinateur et on va prendre des appels, les uns après les autres, sans vraiment avoir le droit de prendre de pauses entre les appels (les seuls breaks possibles, aux quatre heures, étant calculés à la seconde), et on ne devra pas parler plus de cinq minutes avec chaque client.e. par soucis de productivité. Pendant ces quarante heures, on va se faire engueuler, on va se faire envoyer chier, parce que les gens paient et que donc ils et elles ont le droit de tout faire, de tout dire. On n’est plus des humain.e.s on est la compagnie et c’est ok d’envoyer chier une compagnie.

Mais je m’éloigne de la raison principale qui m’a poussé à écrire ces lignes. On a tous et toutes des jobs de merde de toute façon. Donc, vendredi je finissais ma formation. Seize autres de mes collègues la finissaient avec moi. Quatre semaines, quatre tests pour vérifier notre capacité à allez chercher l’information dans nos quarante douze programmes, tout ça assez rapidement parce que productivité et satisfactions des client.e.s. obligent. Oh et il faut passer les tests à 85% parce les erreurs ne sont pas vraiment acceptables. Durant ces quatre semaines, veut veut pas, des liens se sont créés entre les différent-e-s participant-e-s car après tout, les collègues, ce sont les gens qu’on voit le plus dans la semaine, plus que la blonde ou le chum, plus que les ami.e.s, plus que papa ou maman. On avait donc décidé de se faire un potluck cette journée-là, question de célébrer la fin de la formation. Chaque personne avait cuisiné un petit quelque chose et plusieurs de mes collègues avaient décidé de préparer un plat de leur pays d’origine. Le dernier des tests a eut lieu peu avant le début du potluck. Deux de mes collègues n’ont pas eues les meilleures notes (tout en étant très acceptables), les boss ont donc décidé de les renvoyer sur le champ après quatre semaine de formation, et à deux jour de commencer à prendre des appels…

La salle de formation est au sixième étage et la salle de dîner au septième : Une des deux est montée dans la salle de dîner pour ramasser les plats qu’elle avait préparés et repartir chez elle. Elle nous a expliqué la situation, a fondu en larmes et est partie, ayant trop honte pour rester avec nous. La seconde n’est jamais montée, ayant trop honte de se présenter devant des personnes qu’elle avait côtoyée durant un mois à raison de quarante heures par semaine. La pression qui nous était mise sur les épaules durant la formation était telle que deux personnes ont eues honte d’elles-mêmes après avoir coulé un test avec des attentes ridicules et franchement avec des questions beaucoup trop ambiguës.

Voilà. Ce n’est pas clair pourquoi j’écris ce matin, avant de commencer ma première journée sur le plancher. Probablement pour ventiler. Peut-être aussi pour qu’on se rappelle que des patrons gentil.le.s qui viennent nous parler et qui nous montrent des petits tours de magies pour nous faire rire, ben ça reste des osties de patrons qui vont nous sacrer dehors pour un oui ou pour un non, qui vont nous traiter comme un ordinateur ou comme une machine à café. On reste de la fucking fourniture de bureau…

On va par contre s’en rappeler de tout ça. On va s’en rappeler et un jour, le rapport de force va changer et ce sont les patrons qu’on va traiter en chaises brisées et qu’on va crisser aux vidanges…

Solidarité,

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Suspension de 2400 cols bleus, le parti pris de la Commission des relations du travail

Hier matin, Radio-Canada nous annonçait que près de 2400 cols bleus étaient suspendu-e-s sans solde pour avoir participé à une assemblée générale la semaine dernière.

Rappelons que le 8 décembre dernier, à l’appel de leur syndicat, les cols bleus se sont réuni-e-s en assemblée générale afin de discuter des revendications qui seront à venir lors de la reprise des négociations entourant leur régime de retraite en janvier 2016, soit dans quelques semaines à peine. Les négociations approchant à grand pas et la question étant des plus importantes pour nombre de travailleurs et de travailleuses, ceux et celles du quart de jour décidèrent, à leurs frais, de s’absenter un peu moins de deux heures du travail, afin de pouvoir participer à la dite assemblée générale. En tout et pour tout, ce sont 4000 travailleurs et travailleuses qui se réunirent au Palais des Congrès, une mobilisation à laquelle les centrales ne nous avaient pas habituée!

cbbleu

 

« Le Code du travail qui encadre et limite le droit de grève au Québec est extrêmement stricte (…) la priorité est de conserver la paix social.»

La ville avait été prévenue et aurait pu modifier le travail à faire en conséquent, mais cette dernière préféra lancer tout de suite une offensive contre la partie syndicale. Le Code du travail qui encadre et limite le droit de grève au Québec est extrêmement strict, et son objectif est simple et assumé, en dépit du droit de négociation et de la qualité de vie et de travail des salarié.es, la priorité est de conserver la paix sociale.

La « grève », que la loi reconnaît comme une forme quelconque d’interruption ou de ralentissement du travail ne peut être exercée si cela ne fait pas déjà 90 jours que les négociations ont commencé et que la convention collective est échue. L’arrêt de travail des cols bleus pour participer à leur assemblée générale fut donc compris comme une grève illégale par la Commission des relations du travail. Ce que cela signifie, c’est que les syndiqué.es s’exposent à des amendes de 25 $ à 100 $ par jour, pour les officier.ères, il s’agit d’amende de 1000 $ et 10 000 $, et pour les syndicats, il est possible de monter jusqu’à 50 000 $ par jour. Or, si les chiffres ne sont pas encore sortis, ce matin nous assistions à la suspension sans solde de 2400 membres du syndicat qui pourraient, en plus des amendes, se voir accusé.es d’outrage au tribunal.

Ce que l’exemple des cols bleus et de leur assemblée générale nous démontre, c’est qu’il est aujourd’hui impossible pour un syndicat légaliste de commencer à mobiliser ses membres, de les amener à réfléchir aux enjeux qui les concernent et aux stratégies qu’ils et elles devront mettre de l’avant. Pendant que le maire et ses conseillés -et de manière plus général le patronat- peuvent prendre tout le temps qu’ils veulent sur des heures de travail payées, à même les impôts de la classe des salarié.es, les travailleurs et travailleuses doivent attendre trois mois après le début des négociations pour entrer en action. C’est dire que jouer selon les règles du jeu, c’est commencer la partie avec trois mois de retard sur son adversaire. Adversaire qui, rappelons-le, pourra encore modifier les règles si cela lui chante.

Si seule l’avenir pourra nous dire jusqu’où ils et elles seront prêt.es à aller, la détermination des cols bleus à combattre en dépit des risques légales est à saluer chaudement. Alors que de plus en plus de gens se disent déçus du syndicalisme d’aujourd’hui, alors que de plus en plus de travailleurs et travailleuses se tournent vers des voies alternatives au cul-de-sac que représente le Code du Travail et que de nombreux syndicats vantent encore comme la crème de la crème des victoires obtenues par le mouvement ouvrier, nous ne pouvons qu’applaudir cette volonté des cols bleus de « retourner aux bonnes vieilles méthodes », soit à l’action directe et au débrayage illégale.

Quand l’injustice devient la loi, la résistance est un devoir.

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100e commémoration de l’assassinat de Joe Hill

Le 19 novembre nous commémorons l’exécution de Joe Hill, militant révolutionnaire, poète, auteur-compositeur, dessinateur et wobbly de première ligne et de la première heure.

Joel Emma12244032_1940690409488398_764441386_nnuel Hägglund, dit Joe Hill, nait en Suède le 7 octobre 1879. Rêvant d’une vie meilleure, il se joint à ces dizaines, voire centaines de milliers d’immigrant-e-s européen-ne-s, principalement d’origine juive, allemande, italienne, russe et grecque, qui décidèrent de quitter le vieux continent pour gagner une Amérique du Nord en pleine Révolution industrielle. Tout comme ces derniers, ses rêves furent confrontés à la dure réalité de la journée de travail de 13 heures, la semaine de 6 jours, l’escroquerie et le vol de salaire légal du patronat et le racisme de nombreux américains. Face à cet esclavage salarié, il choisit la vie de « hobo », soit travailler lorsque nécessaire et profiter des petits plaisirs de la vie autant que possible, sans trop se soucier du lendemain. Lire la suite

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Solidarité et immigration : un tract contre l’islamophobie

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Note: Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur-e et ne doivent pas être considérées comme des positions officielles du SITT-IWW.

En ces temps fortement influencés par les mesures d’austérité de partout dans le monde, plusieurs se retrouvent dans des situations précaires dont la gravité nous rappelle celles de la seconde guerre mondiale. Tout comme c’était le cas lors de cet événement et comme c’est le cas des événements dévastateurs majeurs, nous nous serrons les coudes et faisons de notre mieux pour montrer notre solidarité envers nos confrères et consœurs de différents horizons. Alors pourquoi ne sommes-nous pas solidaire avec les réfugié-e-s de la Syrie ?

Que ce soit des musulman-e-s, des chrétien-ne-s, des athées, ces personnes sont d’abord et avant tout des êtres humains et il est de notre devoir de leur venir en aide dans leur lutte pour la démocratie et de meilleures conditions de vie. Qu’on se le dise, en tant que québécoises et québécois, nous sommes d’abord et avant tout tous et toutes des immigrant-e-s. Il y a-t-il vraiment une telle différence entre être venu il y a de cela 400 ans ou il y a quelques jours ? Lire la suite

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Manifestation du 2 octobre 2013

Ce mercredi midi, la Coalition montréalaise contre la réforme de l’assurance-emploi, composée de plusieurs syndicats et groupes communautaires appelait à un rassemblement devant les locaux où se tenaient les audiences publiques de la Commission nationale d’examen sur l’assurance-emploi, présidée par Gilles Duceppes et  Rita Dionnes-Marsellais. Lire la suite

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Déclaration de solidarité avec la grève étudiante québécoise!


Les membres du Syndicat Industriel des Travailleuses et des Travailleurs (SITT-IWW) de l’ensemble du Canada appuient solidairement toutes les étudiantes et les étudiants ainsi que les travailleuses et les travailleurs du Québec qui s’opposent courageusement à la hausse des frais de scolarité, cette offensive capitaliste contre la classe laborieuse soutenue par le gouvernement à l’âge de l’austérité.

En bloquant les cours et en descendant souvent, et parfois par centaines de milliers, dans les rues, les personnes qui se mobilisent dans la lutte au côté des membres de notre syndicat qui s’y impliquent activement montrent au reste du Canada que l’action directe peut réellement porter fruit.

Le SITT réclame par la même occasion que la police cesse d’attaquer les médias indépendants du Québec, particulièrement Concordia University TV (CUTV). Leur travail de transmission vidéo en direct est essentielle aux changements démocratiques que nous encourageons.

Le SITT réclame aussi que le gouvernement provincial abroge la loi spéciale 78 qui suspend la liberté d’expression, la liberté d’assemblée et le droit de ceux qui luttent de défendre leurs choix par rapport à l’avenir que devrait avoir l’éducation au Québec. Le gouvernement doit entendre et reconnaître les bien fondés des revendications du mouvement et y répondre lors de négociations et non pas de légiférer de manière répressive pour mettre fin au conflit et rétablir la “paix sociale” par la force.

Le Comité Canadien d’Organisation Régionale du SITT (CCOR) encourage les membres et les branches locales à faire des dons à des associations étudiantes, dont l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ), et aux médias indépendants, dont CUTV. Le CORR les invite aussi à se joindre autant que possible à ceux et celles qui défendent les lignes de piquetages et qui se mobilisent dans les rues en solidarité avec cette lutte pour le droit à l’éducation et la liberté.

Au bout du compte, les étudiantes et les étudiants conjointement avec les travailleuses et les travailleurs ainsi que les professeures et professeurs sont en train de bâtir un puissant mouvement de solidarité qui marquera le Québec. Cette forte union nous permet d’espérer qu’un jour le système d’éducation puisse être contrôlé par ceux et celles qui y travaillent, y étudient et y enseignent dans le but de favoriser universellement le développement social et humain plutôt que de l’asservir à une sinistre logique de rendement monétaire qui profite aux banques insatiables et aux capitalistes de tout acabit.

Si tu es intéressé(e) par ce que tu lis, contacte-nous. Cela ne t’engage a rien, et sois sur(e) que nous n’en parleons ni a tes collegues, ni a ton patron. Si tu decides de te syndiquer, nous serons la pour t’aider.

Pour rejoindre un(e) délégué(e):

*Montréal
514-268-3394

*Sherbrooke
819-349-9914

*Partout au Québec
[email protected]

* Ottawa-Outaouais
[email protected]

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La IWW revendique la libération de Laura Gomez de la CGT et dénonce l’aspect répressif de son arrestation

La commission de solidarité internationale de la IWW dénonce l’arrestation la secrétaire de la CGT-Barcelone, Laura Gomez et soutient la campagne de solidarité internationale qui a pour but de la faire libérer. La commission reconnait le caractère anti-syndical et répressif de cette manœuvre du gouvernement.

The International Solidarity Commission of the Industrial Workers of the World condemns the actions taken by the Mossos d’Esquadra, Catalonia police. Laura Gómez, the General Secretary of CGT-Barcelona was arrested by the Mossos d’Esquadra for trumped up charges that have no basis in fact. It is obvious that this is nothing more than an act of repression and intimidation in response to the growing workers’ mobilizations in Spain.
We demand the immediate release of Laura Gómez and the withdrawal of all charges.

We are in solidarity with, and commend, the CGT-Barcelona, Laura Gómez, and the rest of Spain’s working class for their ongoing struggle against police repression and labour injustice.

Solidarity Forever,
International Solidarity Commission
Industrial Workers of the World

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The repression continues after the Spanish general strike

On the morning of April 26th, the Catalonian police arrested the Organization Secretary of the CGT-Barcelona, Laura Gómez, while she was on her way to work. They do not like the fact that every time there are more and more of us protesting against the negotiation of labour reform, against the “social pact” and not in favor of it.
taken from anarkismo.net

CGT statement on the arrest of Barcelona Organization Secretary, Laura Gómez

The repression continues after the general strike. This morning [Wednesday April 26th], while she was on her way to work, the Mossos d’Esquadra [Catalonian police] arrested the Organization Secretary of the CGT-Barcelona, Laura Gómez and took her to the police station in Les Corts. The charge by the police is arson and fire damage to the Barcelona Stock Exchange. This and other charges against her have no foundation and are an attempt to create an image of a violent person. Laura does not have a criminal record, and all that the police can cite are peaceful actions during the struggle for labour rights in Barcelona.

The truth – without exaggerating – is that already after the general strike we said, literally, “it is true that members of the CGT burned a couple of papers in a box in front of the Barcelona Stock Exchange, and threw a few eggs, actions that were fully symbolic and carried out openly. That is what the plainclothes police in the crowd must have thought too, given that they did not bother to identify anyone. It is by no means true that it was the first fire, in Mercabarna, in the Zona Franca, etc., there were several fires throughout the night, most of which were started by other unions’ pickets”.

What a coincidence that this arrest occurs on the same day that the famous site for posting photos of “violent” protestors was presented. What a coincidence that the various state establishments, both the Generalitat and the Barcelona Municipality have not stopped pointing at the CGT and have not stopped exaggerating with regard to the CGT. We know that we are not to your liking, nor do we want to be, but we will not apologize for our continued growth. We know you want to make an example of individuals and organizations that refuse to humour the system, but to go from that to persecuting and harassing our members is a big step. The abuse of power that those in authority often fall into against those who think differently is something that we are used to, though great care is taken to hide it.

The CGT believes that there is an attempt to hide the growing number of people attending events by organizations that are not to your liking. They do not like the fact that every time there are more and more of us, protesting against the negotiation of labour reform and against the “social pact”, not for it. The decline in work and social conditions, the increase in injustice, the enormous differences between the rich and poor, all this has without doubt led to greater conflict and now the politicians are looking for excuses to toughen crime laws. It is sickening to see how public money is given to banks, how de facto “tax amnesties” are announced to the benefit of major tax evaders, how permissive the system is in order to allow tax evasion by means of sly practices and economic bureaucracy, how SICAVs [1] which pay nothing are encouraged, while all the while they are seeking to criminalize anyone who disagrees.
Press Office
CGT Barcelona

Translation by FdCA-International Relations Office.

1. Open-ended investment schemes or mutual funds. In Spain they pay 1% corporate tax.

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Online Audio: Worker Self-­Management in Comparative Historical Perspective

"New Voices in Labour Studies" took place in Montreal for its 2012 edition. All English and French presentations of that two days of critical presentations and discussions are available for listening online. "Worker Self‐Management in Comparative Historical Perspective" by Kritin Plys from Yale University opens reflexion on common and different historical aspects of last decades' experiences of workers taking over factories in countries all around the world.


New Voices in Labour Studies  is a very interesting event that provides a forum for new critical labour scholars. Everyone has now the chance to listen online to what has been said and to the discussions that followed!

On the second day of this bilingual two days of discussion and talks, Kristin Plys from Yale University Sociological Department talked about Worker Self‐Management in Comparative Historical Perspective.  There’s an abstract down here that summarizes what you’ll listen.

Since us wobblies aim at building a society where workers have taken over the means of production and run them with direct control, this conference is a very good perspective on recent cases where workers made first steps of that ambitious project.

This study could for sure help us to know more how we can achieve that ultimate goal, if we can bring an industrial unionism perspective and how we can prepare ourselves to fight against cooptation and/or repression by capitalist and socialist states.  If you want to share what you think about it, write it in the comment section!

Listen to Worker Self‐Management in Comparative Historical Perspective conference online here!

(it starts after 45 seconds of a quick presentation in French)

Question period that follows also concerns other presentations that took place in the same block

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Abstract
In 2001, with the financial collapse of the Argentine economy, worker self-­‐management was seen as a strategy to keep jobs and maintain wages in the midst of a financial downturn. Worker self-­‐management spread across South America involving 30,000 workers, and in Venezuela alone, 1200 workplaces. Worker self-­‐management succeeded in providing higher wages for workers and higher profits for firms, but these enterprises were forcibly privatized by the state.

Worker self-­‐management is not historically unique. Throughout the 20th century there is evidence of worker self-­‐management across the world. In most of these cases, worker self-­‐management is profitable and provides good wages, but in every instance, workplaces are nationalized or privatized.

The scholarship on worker self-­‐management typically addresses a single case, and therefore, fails to capture the whole picture over geographic space and historical time. To understand the outcomes of worker self-­‐management, we need to look at worker self-­‐management in comparative historical perspective. By comparing 20 cases of worker self-­‐management, I examine the mechanism behind its termination in the periphery and semi-­‐periphery, where worker self-­‐management has its greatest positive impact and greatest structural constraints.

In both market and socialist economies worker self-­‐managed firms were either privatized or nationalized. Worker self-­‐management ends, I argue, because it conflicts with the role of state and therefore is perceived as a threat to political power.

I examine the reasons for state intervention in each case and find three reasons for the state termination of worker self-­‐management:

1) to control labor,
2) to appease capital,
3) threat of financial failure.

I conclude that worker self-­‐management provides important insights about the capitalist state in the global south and it relationship to labor.