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Histoire de campagne : réclame ta paye!

On reçoit souvent ce genre d’appel.

Rémi* nous a contactés parce que son ancien employeur, qui a une compagnie d’entretien ménager, ne lui avait toujours pas versé le salaire qu’il lui devait depuis près de deux mois. Pas loin de 300$. Soit de la bouffe pour un solide mois, ou une bonne partie du loyer.

Il avait travaillé pour son boss un weekend complet. Quatorze heures. Le boss devait le recontacter et lui envoyer son horaire en début de semaine. Après quelques jours sans nouvelle, Rémi en a conclu qu’il ne ferait pas d’autres quarts de travail. Il a donc commencé à essayer d’obtenir le salaire qui lui revenait de droit.

Vous serez plusieurs à vous reconnaître dans sa situation. Quand un boss veut vous parler, vous êtes mieux de répondre pis vite. Enwoye, ça presse, il a pas de temps et d’argent à perdre. Quand c’est l’inverse par contre, soudain, il y a pas d’urgence.

Appel après appel, pas de réponse. Le boss finit par répondre à un message texte en demandant que Rémi lui envoie un spécimen de chèque par email pour pouvoir lui faire un virement bancaire, ce qu’il fit on the spot. Quelques jours passent, rien. Rémi lui par contre, il est acharné et il réécrit à son boss, pour se faire dire d’envoyer de nouveau un courriel avec un spécimen de chèque. Encore une fois, sans nouvelle, pas de virement.

Il réessaiera une autre fois, mais silence radio, son ancien boss ne donnait pas de signe de vie. Quelques semaines plus tard, Rémi passait par hasard devant une de nos affiches Réclame ta paye et nous appelait.

Il nous a expliqué sa situation et nous notre manière de fonctionner. On a donc établi un plan de match rapidement. Actions directes au menu. Par contre, comme nous le demandons à toute personne qui nous contacte : un dernier appel est suggéré, mais cette fois-ci en mentionnant avoir pris contact avec un syndicat de solidarité!

Well, le mot syndicat fait encore peur! Dès que Rémi a dit à son ex-boss qu’il nous avait appelés et qu’on s’apprêtait à se mettre en démarche, soudain, le boss est devenu ben ben conciliant et quelques minutes plus tard, il lui versait son salaire impayé!

Tout cela pour dire, ensemble, quand on se tient debout et qu’on se serre les coudes, on obtient des résultats. Et les petites victoires, c’est essentiel pour bâtir un peu de solidarité. Bravo Rémi pour ta persévérance!

Solidarité,

Un membre du Syndicat industriel des travailleurs et travailleuses.

 

* Par soucis de confidentialité, nous avons changé son prénom.

Réclame ta paie victorieux dans un restaurant de Québec

Le 20 mars dernier, un organisateur de la section locale des IWW de Québec a eu vent qu’un homme qu’il connaissait avait été victime d’un renvoi déguisé (diminution jusqu’à absence d’heures de travail) au restaurant Le Moine Échanson sur St-Jean à Québec. N’ayant pas été officiellement renvoyé, le travailleur n’avait toujours pas reçu son 4%, ses papiers de cessation d’emploi pour le chômage et son T4 (qu’il aurait dû recevoir depuis près d’un mois déjà, renvoyé ou non, de toute manière). De plus, une partie de ses heures travaillées ne lui avaient toujours pas été versées en salaire.

 

Le travailleur avait essayé à plusieurs reprises de les obtenir, mais en vain.  L’organisateur lui proposa l’aide des IWWs et le travailleur accepta tout de suite. Il fut rencontré deux jours plus tard pour planifier une campagne de type «réclame ta paie». Bien que l’homme reçut le paiement de ses heures travaillées le jour même, ses papiers et son 4% manquaient toujours. La campagne fut donc officiellement enclenchée.

 

Le patron fut rapidement rencontré sur ses heures de travail par un groupe de wobblies qui lui remirent une lettre dotée d’un ultimatum de quelques jours pour remettre tous ses documents au travailleur sans quoi d’autres actions auraient lieu. Il n’en fallut pas plus pour que le patron visiblement ébranlé envoie tous ses documents au travailleur et que le tout se solde par une victoire.

 

La solidarité nous rend forts et fortes!

Max K.

Une nouvelle victoire Réclame ta paye!

Bonjour à toutes et à tous!

J’ai envie de vous partager une petite victoire « Réclame Ta Paie » qui s’est passée il y a quelque temps, parce que ces victoires-là sont tout autant importantes. Parfois, il faut faire avec les moyens qu’on a, et même s’il ne sont pas nombreux, on PEUT faire quelque chose. L’histoire est un peu complexe à expliquer par écrit, ça va être long, restez avec moi, j’apprendrai à faire bref éventuellement.

 

Je me suis retrouvé à démerder un employeur dans une situation d’urgence, tout en me faisant promettre un contrat de travail. Chaque semaine, il y avait une bonne excuse pour remettre à plus tard notre rencontre (qui devait se jumeler avec un training) : horaire trop chargé, oubli, déménagement, grippe, etc. Pendant ce temps, je continue à faire le travail qui est attendu, la paie prend du temps à arriver, et l’employeur me demande de faire des commissions qui ne font pas partie de ma liste de tâches, mais puisque c’est une situation d’urgence et que la cliente est à l’hôpital depuis des semaines, j’ai pilé sur mon coup de gueule…

Cette semaine, cela faisait 21 jours que je n’avais toujours pas reçu de paie. Lundi, j’ai encore contacté l’employeur, en lui expliquant très clairement que financièrement je ne serai plus en mesure de me déplacer pour le travail, que j’ai des comptes (astheure en retard, thanks to you!) à payer, un besoin fondamental de 3 repas par jour, et que je n’ai aucune garantie de me faire payer d’ici la fin de l’année (if ever!), et que tout ce stress quelques semaines avant les fêtes (mélodrame), ben, c’est vraiment inutile. Je me suis fait répondre que la cliente n’avait pas d’autres moyens que de faire un chèque puisqu’elle est encore à l’hôpital alors, « pourrais-tu aller chercher ton chèque à l’hôpital? » Et tant qu’à me faire faire ses commissions, je devais aussi : apporter des effets personnels à la dame, lui faire remplir le contrat, envoyer les signatures digitalisées, encaisser le chèque et lui faire le virement e-Interac des taxes.

…Ok.

Non, mais, ok. J’ai faim, pis j’tannée, caliss.

Ce matin-là, je me rends donc quêter mon argent de bonne heure à l’hôpital. La dame m’explique qu’elle a DÉJÀ rempli un contrat, qu’elle a demandé une COPIE du contrat, mais que l’employeur lui a dit qu’elle ne lui avait pas encore envoyé parce qu’il est dans les boîtes du déménagement. L’employeur ne m’ayant aucunement avisé de cette réalité, ça m’a profondément emmerdé drette là. Je tente de lui expliquer que de mon côté les informations que j’ai étaient de remplir le contrat et de prendre les signatures, mais elle refuse, et ne comprends toujours pas pourquoi c’est impossible de lui fournir une copie d’un contrat déjà rempli, signé et daté. Elle pas a faux. On fait quand même les signatures, mais on ne remplit pas le contrat puisqu’elle veut en discuter avec l’employeur directement. Pour le chèque, elle refuse de me le faire à mon nom personnel puisqu’elle fait affaire avec l’employeur/compagnie et qu’un contrat a été signé de toute façon. Encore une fois, elle a pas faux. Alors, le chèque est adressé à l’employeur. Je tente de le rejoindre par téléphone, tous mes appels sont envoyés directement à la boite vocale. Mes messages demeurent « non lu ». Impossible pour moi d’avoir mon dû. Je repars bredouille, et en crisse.

Je laisse un énième message à l’employeur pour lui dire de venir prendre son chèque chez moi pour que je puisse enfin avoir mon salaire. L’employeur me répond (après un gros délai) qu’il va vérifier avec son institution bancaire si je peux quand même encaisser le chèque. Sans surprise : non. J’essaie de rejoindre par téléphone, et je me fais dire « peux-tu arrêter de m’appeler lol » et l’employeur refuse de se déplacer, il veut que je lui envoie le chèque par la P O S T E (je niaise pas). Mais y’a plusse encore : il me donne son adresse civique P E R S O N N E L L E!!!!! Jackpot!?!

Après avoir pété un plomb, j’ai appelé 2 fellow workeuses qui sont dans le même domaine que moi pour discuter des meilleures alternatives compte tenu de ma situation. Comme je n’ai pas de contrat d’établi avec l’employeur et que je suis travailleuse autonome, je n’ai qu’une seule bonne option avant de réellement entamer un Réclame Ta Paye : me présenter sur place à l’adresse de l’employeur (merci de me l’avoir donné si gentiment hinhin), et d’exiger le versement de mon salaire live dans ma face. Je fait ma petite YesMan ™ et je demande si ça ne serait donc ben pas plus simple que je vienne lui déposer allègrement le chèque à son humble demeure « on est juste à 20 minutes l’un de l’autre lol ». L’employeur a dit OUI. Jackpot, #2?!?!

Pendant que j’étais en route, il commençait à argumenter (par messages) sur les sommes dues sur mon salaire, « j’enlève un 40$ ici pour X-Y-Z raison vraiment cave, et un 20$ pour Z-Y-X raison encore plus cave », que j’ai totalement refusé (lel). Il voulait aussi me soustraire un 40$ de mon salaire parce que l’employeur le devait à l’employée qui m’a référée à cet employeur (WtF). Je lui ai dit que l’argent des autres ne me concernait pas, et que je voulais être payé pour le travail que J’AI FAIT durant ces 21 jours. Vu que j’ai pas le temps de niaiser et que mon partenaire était disponible, je me suis présenté chez l’employeur avec lui. Il a attendu dans la voiture, question de faire prestance efficace (les rares fois que jouer la carte du patriarcat peut être favorable!), pendant que je sonnais à la porte, facture en main.

L’employeur me devait 460.00$, je suis repartie avec 540.00$.

 

STAY STRONG, FWs!

We can do it all even when the possibility seems bleak!

 

Euphorie Vagabonde

 

Réclame ta paye : Victoire à la Station des Sports !

J’ai travaillé à la Station des Sports de septembre 2014 à juin 2015. Un gros neuf mois à ne pas trop savoir sur quel pied danser parce qu’il y a tellement de directives qui émanent du bureau chef et tellement de gérants qui passent qu’on ne sait plus trop ce qu’on attend de nous. Il y a eu ce gérant avec qui une barmaid a dû s’obstiner parce qu’il voulait mettre les souliers de tout le monde aux vidanges. Il trouvait que ça faisait pas ‘propre propre’ que nos runnings soient dans une armoire sous le bar, alors hop ! Aux poubelles ! Il y a eu celui qui faisait des bruits d’animaux en passant derrière les serveuses. Celui qui ramassait des cotisations pour les portiers et les empochait. Celui qui nous faisait fouiller dans les poubelles pour ramasser les trucs qu’il y échappait. Et même celui qui faisait pleuvoir les avertissements et qui a fini par se faire congédier pour avoir callé malade. Je vous épargne le classique : de la formation non-payée, des payes raccourcies de quinze minutes par-ci et par-là et des factures à payer à la place des clients qui se sont sauvés. Je crois que vous avez déjà saisi le tableau. Lire la suite

Le IWW entre en force chez Whole Foods San Francisco!

For informations in English about the IWW Whole Foods campain, visit http://www.wfmunite.com

hungryforwage

Durant l’après-midi du 6 novembre dernier, une délégation de 20 caissiers/caissières, commi-e-s et cuisiniers/cuisinières de la franchise de Whole Foods à San Francisco initiait un arrêt de travail temporaire afin de remettre une pétition à l’administration exigeant une augmentation de salaire de $5/heure pour tous et toutes les employé-e-s, et la promesse qu’aucune représaille ne serait menée contre ces derniers/dernières dans leur volonté d’instaurer un syndicat.

Après que la pétition ait été présentée au patronat, une manifestation eut lieu devant la succursale au coin de la 4e rue et de la rue Harrison à San Francisco, où plusieurs supporters vinrent gonfler les rangs des syndiqué-e-s.

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Première victoire pour les IWW Montréal

PiquetLa section montréalaise des Industrial Workers of the World (IWW)a enregistré sa première victoire face au patron du Pizzédélic situé sur la rue Notre-Dame, dans le Vieux-Montréal.

Le Pizzédélic était reconnu dans les années1990 pour être un lieu de travail peu respectueux des normes minimales du travail, payant souvent ses employés sous le salaire minimum, ou refusant de payer les formations des travailleurs. Il semble bien que leurs mauvaises habitudes patronales ne soient pas disparues avec le nouveau millénaire, puisque le Pizzédélic en question refuse systématiquement à ses employés d’être payés en heures supplémentaires lorsque ceux-ci travaillent plus que les 41 heures hebdomadaires définies comme maximum dans la loi des normes du travail.

Contactés par un travailleur de l’endroit voulant avoir son dû, les IWW sont allés visiter le restaurant pour bien faire savoir au patron qu’il ne s’en sortirait pas ainsi.

Environ une dizaine de militantes et de militants sont venus faire un joyeux tapage à l’intérieur du restaurant, ainsi qu’une ligne de piquetage devant l’entrée du restaurant. Plusieurs clients ont choisis de rebrousser chemin en signe de solidarité avec notre camarade floué.

Utilisant plusieurs tactiques dilatoires pour empêcher notre camarade d’avoir son dû, entre autre en l’inscrivant sous deux numéros d’employés différents pour éviter que son système comptable ne le paie au taux supplémentaire, le patron a même réuni ses employé-es suite au départ de notre camarade pour tenter de leur faire signer une déclaration dans laquelle ceux-ci renonçaient par avance à se faire payer au taux légal. Suite à notre action, notre camarade a été entièrement payé, et ce rapidement.

Des abus du genre sont fréquents dans les domaines où le fort taux de roulement de la main-d’oeuvre empêchent les travailleurs et travailleuses de s’organiser efficacement contre les patrons. De plus, en cette période de crise économique, il est clair que les conditions de travail et salariales vont subir d’énormes pressions des employeurs pour être revue à la baisse, le maintien des taux de profits exigeant une dévaluation de la valeur du travail.