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17 mois de lock-out chez GMC Bérubé à Rivière-du-Loup

Ça fait déjà 17 mois que les employé.e.s de chez GMC Bérubé à Rivière-du-loup sont en lock-out et font du piquetage devant le garage à raison de vingt heure par semaine. Ils étaient 13 au début, mais depuis, 3 ont déposé leur démission face à l’arrogance du boss, le qualifiant de vieux bonhomme orgueilleux qui doit toujours avoir raison. Ce sont tous les mécanicien.nes, travailleurs et travailleuses à la carrosserie et préposé.e.s aux pièces qui sont maintenant sans emploi. Parmi ces employé.e.s, plusieurs ont de 30 à 35 ans de service pour ce garage et certain.e.s sont agé.es de plus de 60 ans. Mettre à la porte des personnes presque retraitées et ayant offert leur travail pendant toute ces années, sans jamais profiter de la plus-value bien sûr, c’est faire dans le sale et cupide. Il ne reste en ce moment que les gérant.e.s et les vendeur.se.s dans l’établissement. Pour les garanties, la compagnie envoie les client.e.s à Montmagny ou à Rimouski.

La convention collective est arrivée à échéance en février 2016. En juillet, le boss a laissé cinq jours aux employé.e.s pour décider s’il.elle.s voulaient ‘‘négocier’’; ou alors, c’était le lock-out. Pour commencer les négociations, le patron a dit: «va falloir que vous me consentiez une baisse de  5,5 % dans le fonds de pension et deux années de gel salarial, sinon, on perdra pas de temps à discuter.» Avec des prémisses de la sorte, on s’entend que le mot négociation vient de prendre une claque. En gros, il leur demande de laisser tomber leurs acquis. La raison de cette demande: il doit rester concurrentiel. Évidemment, l’option de baisser son propre salaire n’en était pas une mais en plus, la compagnie est déjà concurrentielle. À titre d’exemple, Volkswagon charge 99$/h alors que GMC Bérubé demande 94$/h actuellement. Au niveau l’aspect concurrentiel, on repassera.

En juillet dernier, les employé.e.s ont finalement consenti à un gel de salaire mais pas à la baisse de pension. Chose que le boss a refusé. Résultat: les négociations n’ont pas été reprises. Il est important de rappeler que le fond de pension a déjà été coupé de 5% en 2009. Après négociations, il.elle.s avaient finalement acceptés de couper leur salaire de 1% par années sur cinq ans et de garder le fond de retraite.

Un autre retour à la table des négociations était prévu le 28 septembre 2017. Le boss offrait deux scénarios (toujours AVANT de commencer les négociations):

1- Acceptation de la baisse de 5% du fond de pension.

2- On garde le 5% de fonds de pensions, mais on coupe de 4% sur le salaire indexé à l’année 2016.

 

On pourrait vite croire que c’est quatre 25 sous pour un dollar. Et bien non, c’est pire! Parce qu’en 2016, la CSN (qui représente tou.te.s les autres syndiqué.e.s des concessionnaires de la région) a obtenu un gain de 2,5% de salaire. Ce qui veut dire que les employé.e.s de GMC Bérubé devraient perdre 4% de leur salaire + le 2,5% qu’il.elle.s n’ont pas obtenu comparativement aux autres travailleur.se.s de la région. On parle donc plus d’une baisse de salaire de l’ordre de 6,5%. Encore un osti de boss pernicieux et malhonnête. Bien sûr, le syndicat et ses membres ont refusés et les négociations sont au point mort.

Comme il.elle.s sont en lock-out depuis 15 mois, les employé.e.s n’ont donc plus droit au chômage. En septembre, il.elle.s ont demandé au boss de les faire rentrer pour au moins faire leur timbres de chômage. Le boss a offert d’en reprendre 3 pour les besoins urgents. Cette offre a été refusé : C’est tout le monde ou personne. Un bel exemple de solidarité. Pour ce qui est des autres travailleur.se.s des concessionnaires automobile de la région, syndiqué chez CSN, il.elle.s ont appuyé les employé.e.s de chez GMC Bérubé par un dîner hot-dog et un piquetage d’une journée pour offrir plus de visibilité au cours de l’été.

Le problème de ce conflit est qu’avec la perte de la bannière GMC dans son autre garage à Trois-Pistole, le boss a reçu un gros montant d’argent compensatoire et il a les reins solides pour encaisser un long conflit de travail. Il n’est donc pas pressé de retourner à la table des négociations.

Parce que le monde de «crosseurs» est petit, imaginez vous que le malfrat propriétaire est très «chummy chummy» avec les propriétaires de concessionnaires automobile du Saguenay-Lac-Saint-Jean (Jean Dumas Multiconcessionnaires et Groupe Couture). Ces même salauds qui ont mis en lock-out plus de 450 employés pendant 35 mois. Apparemment une pratique coutumière

dans le milieu. Sans oublier l’utilisation de Scabs. Jean Dumas Multiconcessionnaires avait à l’époque racheté un garage indépendant pour y faire faire ses travaux en période de lock-out. Comme il s’agit d’un nouvel établissement, ce dernier était légal devant la loi. Dans le cas de GMC Bérubé, le pauvre patron n’a pas les moyens de se payer un autre garage (à Rivière-du-loup, parce que bien sûr, il en possède un autre à Trois-Pistole). Il a donc engagé son fils pour être le gérant aux pièces du garage et ainsi pouvoir continuer ses opérations. Il a heureusement perdu en court pour cause d’usage de briseurs de grève. Une belle histoire de famille tout ça : Le grand-père qui sert de capital, le père qui sert de main de fer et le fils qui sert de scab… comme quoi les pommes pourries tombent jamais bien loin de l’arbre.

Pour finir, il sera intéressant de suivre de près le groupe Couture qui vient d’acheter la compagnie ClicheAuto en Beauce et qui laisse à présager le même scénario de lock-out sous peu…

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