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Intoxication culture and radical unionism

Pour lire cet article en français, cliquez ici. 

The opinions stated in this article aren't necessarily those of the SITT-IWW and shouldn't be considered as such.

For those who know me, it’ll be no surprise to hear that I consume a lot of marijuana, I am what people call a high functioning user. My consumption and use is intertwined with my self image issues, my social anxiety, and my PTSD. I feel like I need to use before going out and talking to focus my thoughts and not end up being a rambling idiot. I feel like I need to use to make my body acceptable, or at least in my mind, acceptable to society. I spend a lot of money on my self-medication, and I freak out when my means to self medicate is low or gone. This means I have the choice to stop self-medicating and plunge into a plethora of stress and internal anxiety, or forking over the money to keep up my line.

This is a facet of intoxication culture; it is a self-consuming beast that ingests social interactions and forces them to develop under the guise of consuming drugs. In our union, which is mostly conveyed through drinking alcohol, after a meeting we’ll go out for a drink, after a GMB we’ll go out for a drink, after a demo we’ll go out for a drink, we drink a lot, we drink an alarming amount. We spend a lot of money, collectively falling into the pit of intoxication culture, and there isn’t much we do socially that doesn’t include alcohol. Lire la suite

Culture de l’intoxication et syndicalisme radical

Note: Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur-e et ne doivent pas être considérées comme des positions officielles du SITT-IWW.

Ceux et celles qui me connaissent ne seront pas surpris et surprises d’apprendre que je consomme beaucoup de marijuana, je suis ce qu’on appelle un utilisateur fonctionnel élevé. Ma consommation est liée à mes problèmes d’image personnelle, mon anxiété sociale et mon trouble de stress post-traumatique. Je sens que j’ai besoin d’en consommer avant de sortir et de parler pour concentrer mes pensées et ne pas être un imbécile incohérent. Je sens que j’ai besoin de consommer pour rendre mon corps acceptable du moins dans ma tête pour la société. Je dépense beaucoup d’argent sur mon automédication et je panique lorsque mes moyens d’automédication sont bas ou épuisés. Ça veut dire que j’ai le choix entre arrêter de m’automédiquer et plonger dans une profusion de stress et d’anxiété interne, ou alors de casquer pour continuer.

Ceci est une facette de la culture de l’intoxication; c’est une bête qui se consume elle-même et qui avale les interactions sociales et les force à se développer dans le contexte de consommation de drogues. Dans notre syndicat, c’est principalement porté par l’alcool; nous allons prendre un verre après une réunion, nous allons prendre un verre après une réunion de branche, nous allons prendre un verre après une manif, nous buvons beaucoup, nous buvons une quantité alarmante d’alcool. Nous dépensons beaucoup d’argent, ce qui nous plonge collectivement dans le trou de la culture de l’intoxication, et nous faisons peu socialement qui n’inclut pas d’alcool.

Non seulement cela crée des espaces très peu sécuritaires, mais ça rend aussi inaccessible à ceux et celles qui ont fait le choix de ne pas boire ou qui ne le peuvent pas de sympathiser avec nous.

Écoutez, je n’essaie pas de casser le party. Parmi tous, je suis le premier à prendre quelques pintes après une longue réunion. Je suis le premier à consommer. Je fais partie de ce cycle, je vis dans la bête, j’ai eu un long passé à tourner les coins ronds pour me geler, j’ai séché le travail, planté des ami-e-s, laissé tomber des responsabilités pour continuer à consommer, en partie à cause de tout ce que j’ai mentionné, mais aussi parce que je me sentirais seul et incapable de faire face à mes responsabilités une fois sobre. C’est quelque chose avec quoi je lutte toujours, et j’ai tourné tellement de coins ronds que le gros de mon travail finit par ressembler à un cercle.

Lorsqu’une organisation de personnes nourrit cette machine, nous changeons, nous avons des standards plus bas, nous nous abandonnons à la bête et tout ce que nous faisons deviens assujetti à l’intoxication. C’est la différence entre accomplir quelque chose et accomplir quelque chose pour pouvoir aller boire. À mon avis, nous sommes meilleur-e-s que ça. Ça veut dire qu’aussi forts et fortes que nous sommes, aussi critiques que nous sommes, nous sommes toujours des esclaves à la boissons et au pot, et je crois que nous sommes bien meilleur-e-s que ça. Je n’ai pas les réponses à ce problème, j’ai mes propres démons, mais ensemble, y’a rien qu’on puisse pas faire.

– Harvest.

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Un 7 septembre fort chargé!


Ce 7 septembre, histoire de faire un pied de nez au patronat, à l’occasion de la « Fête » du travail, la branche montréalaise des IWW tenait une journée de mobilisation sous la thématique « Faites la lutte ! ». Sous un soleil de plomb et le regard bienveillant (lire harcelant) des patrouilles du SPVM, quelques tables occupaient le parc des Faubourgs et ce, dès midi. À l’horaire : musique, bouffe, ateliers, tables d’infos et marchandises, et pour conclure, manifestation populaire.
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Lettre d’appui aux six camarades suspendu.e.s de Rosemont

Camarades,

Nous tenons à rendre hommage à tous les acteurs et actrices de partout à travers le Québec pour la colossale mobilisation qui s’est tenue le 1er Mai : seule véritable journée des travailleuses et des travailleurs. C’est par le fruit de notre labeur et le sacrifice du temps de nos vies que tout le fonctionnement de la société est possible et que les richesses sont créés et rien d’autre. Sans nous , rien ne se ferait. Alors un immense merci pour tout ce travail effectué au quotidien, reconnu ou non, tous secteurs confondus.

Malheureusement, si cette journée a eu comme heureuse conséquence de forger des liens d’amitié et d’exercer notre rapport de force face au patronnat, ce qui est un des objectifs de l’action directe si chère à notre syndicat, en revanche, six de nos camarades enseignant.e.s du Collège de Rosemont furent suspendu.e.s pour avoir fait respecter leur mandat de grève adopté à très forte majorité par les membres: seule autorité légitime dans un syndicat.

Par la présente , nous tenons tout d’abord à afficher notre profonde solidarité ainsi que notre soutien inconditionnel envers toutes les personnes dissidentes qui existent au sein de la société, vous n’êtes pas seul.e.s, mais tout particulièrement envers ces six enseignant.e.s qui subissent injustement ces mesures. Nous vous félicitons pour votre courage et votre détermination à faire respecter votre « droit » de grève; est-ce encore possible de le nommer ainsi?!? Vous êtes des exemples à suivre et nous espérons que plus de gens se dresseront comme vous à travers cette longue Lutte à l’austérité que vos Centrales syndicales et les étudiant.e.s ont avec raison encensée.

Nous condamnons fermement ces suspensions purement arbitraires et exigons que ces travailleurs et travailleuses soient réintégré.e.s à leur quart de travail dès lundi. Ces enseignant.e.s n’ont absolument rien fait de mal. Ils ont usé de leur droit inaliénable de faire la grève lorsque la tentative de dialogue a échoué entre les parties, ce qui est très clairement le cas avec le gouvernement actuel qui passe la chainsaw dans le peu de filet social qu’il nous reste. À quoi peu bien servir un droit lorsqu’il faut demander la permission à une quelconque commission pour en faire usage? Un droit n’a-t-il de valeur réelle que lorsqu’il est exercé librement et de façon autonome? Et dans le cas où il faut attendre la permission d’une quelconque autorité pour en faire usage, cela ne s’apparente t’il pas plus à un privilège qu’à un droit? Et le cas échéant , depuis quand a-t-on collectivement décidé que cela revenait au maître de décider où et quand nous pouvions le constester?

Une grève illégale, ça n’existe pas. Ou plutôt , ça n’existe que dans la tête de ceux et celles qui profitent d’un tel système légaliste, qui avouons-le, nous offre un exemple frappant de ses limites.

Nous réitérons d’ailleurs notre position à savoir que les travailleurs et les travailleuses n’ont strictement rien à voir avec les patrons et réaffirmons l’importance du syndicalisme de combat afin de s’armer d’un rapport de force adéquat face au pouvoir démesuré que les admistrateur.ice.s tout acabit s’octroient sur nos vies. Le partenariat stratégique entre employé.e.s et patron.ne.s est une illusion peu importe la dissonance cognitive que le sentimalisme puisse provoquer à leur égard au fil des années passées à les cotoyer. Advenant le cas où vous décidiez d’user de vos droits, illes se retourneraient contre vous et vous trahiraient sans scrupule et cet exemple en est une preuve concrète. “

Solidarité et que la lutte continue!

Radicalization of the May 1st 2015 Strike

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A phantom haunts the province of Quebec. It is the phantom of the General Strike. Since 2012, our elites have known that the working class, the students, and all those who continue to decry injustice and repression have the power to take to the streets and impose their legitimacy in the face of the State. Despite this dread, the high-priests of capitalism, and especially those preaching its liberal vision, can not hold back from waging an open war against everything that isn’t merchandise, against everything that isn’t financially valuable. From budget cuts to over-arming police forces, and from underpaid jobs to public insults against the poor and the exploited, everything leads one to believe that Quebec is now the foreground of unbridled capitalism. This neo-liberal paradise, protected by the State and its minions, ruins our lives and those of our families and friends, quashes what little is left of our liberty, spits in the faces of those most hard on their luck and on the misery of its own creation.

We have long ceased to believe in the regulatory capacity of this system. By destroying itself, it will destroy us too. Each new day we are reminded of this programmed failure: environmental disasters, increased inequality, the deterioration of working conditions, institutional racism, systemic corruption of our political system, and harassment of women in their workplaces or at school. Generally speaking, it is all forms of domination that are dangerously increasing, pushing the most exploited and dominated to the breaking point, all in order to install our elites on a too-comfortable pedestal.

This is why we call the rebellious among us to insurrection. We hope that the spring will bring out the most angry, those who are disgusted at the system, in the streets and in actions. Because apathy just isn’t enough, we firmly believe in our common capacity to create a better world. More than a simple timely struggle against austerity, we see on the horizon the premises of a social war, of which the 2012 strike was only a beginning. Each government, left or right, has tried time and again to impose their rotten economic and societal concepts upon us. A single day of strikes is not enough to push back a government which dearly protects the financial assets of the most dominant in society. We believe that a global revolt of all society must emerge during the spring. This revolt must be planned on the long term: in Quebec as in Europe, there are too many recent examples that demonstrate the futility of punctual and singular actions against governments that are now used to and prepared for social discontent.

Against capitalism and liberalism, we reaffirm our right to manage our own lives, whether the people who rule us like it or not. Our daily lives belong to us, our cities too. We firmly believe that capitalism must be erased from Quebec. In this goal, we will always be in solidarity with those who struggle, and always at odds with those who remain resigned and prostrate. We will be alongside workers and students in their struggles, and we will oppose all police brutality with working class solidarity. In the streets, in our workplaces and schools, in our neighborhoods, we are here to struggle and help.

Let us not fear our utopias!

Let us dare to overthrow the established order!

Réunion de fondation du SITT-IWW Sherbrooke

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La section SITT-IWW Sherbrooke va de l’avant et fonde sa section locale! Nous tiendrons donc une réunion de fondation le jeudi 26 mars prochain, au 187 rue Laurier, salle Alphonse Desjardins, dès 19 heures.

L’objectif de cette rencontre est de faire connaître le SITT-IWW à Sherbrooke, de formaliser la création de notre branche (adoption des règlements du syndicat, élections), d’annoncer et de définir nos actions futures, et bien entendu de recruter tout-e nouveau ou nouvelle membre intéressé-e à se joindre au combat!

Le SITT-IWW est un syndicat inclusif, qui, par le réseautage et la solidarité, souhaite créer un véritable réseau de travailleurs et de travailleuses capables de se défendre les un-e-s et les autres pour, ensuite, viser un meilleur contrôle de leur milieu de travail.

Que tu sois travailleur ou travailleuse, que tu sois étudiant-e ou bien chômeur, chômeuse, viens nous rencontrer le jeudi 26 mars prochain!

Solidarité!

La section locale de Sherbrooke du SITT-IWW.

Montreal Police – Capitalism’s Milita

With the week against police brutality coming up fast, as well as an important social movement emerging, it is important to remind ourselves of what role the police plays. More precisely, we would like to enumerate several reasons for which we oppose the police, wherever it is, wherever it’s from, and in every and all situations.

1458432_476650485809226_4102247111885098979_nIn our rotten societies, not a single week or day goes by without lengthening the list of injustices committed by members of the police. They have never hesitated to humiliate us, hurt us, play with our lives and those of our families and friends, and even to assassinate us if need be.

Strangely, we find that the people most repeatedly affected by these police ‘errors’ belong vastly to the working class, whether employed or not. Bosses, bankers, traders, and other living blight are spared from these problems. If wage-work dispossesses us each moment of our lives, the police reminds us that even our own lives no longer belong to us, since they have the right to take them away forever.

Whoever has even slightly participated in a social movement during their lifetime has very likely been confronted with the repressive force of the police, at one time or another. Riot police, tactical intervention teams, provincial police, and other forces of repression have the sole purpose of breaking strikes, preventing protests against the status quo, and repressing more or less violently all political opposition. This violence – that of the State – by constantly arming the police, by equipping them with military technology and ‘non-lethal’ weaponry, has given them the full ability to ‘control crowds’ almost entirely independently. There are jobs, and entire teams, whose social utility consists only in ‘breaking protesters’ more efficiently, more rapidly, and always more inhumanely.

To ensure the reproduction and the maintenance of its own domination, the ruling class has two tools at its disposal: ideology and violence. If ideology is diffused throughout society, and demands that everybody stay in line, then the role of violence is to bring deviants and dissenters back in line. The State, guarantor of class reproduction, ensures the monopoly of violence by means of the police. In other words, the social function of the police in its entirety is to ensure the maintenance of a class’s domination over another, whether ‘softly’ by applying the law, or by direct repression. As a revolutionary union, we wish to overthrow the dominant class, and as such are fundamentally opposed to its dominant ideology, and to its police.

Let us build solidarity with one another against the police.

No Justice, No Peace!

Police de Montréal, milice du capital !

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Alors que la semaine contre la brutalité policière s’en vient et qu’un important mouvement social approche, il nous semble important de rappeler quelques éléments d’analyse indispensables à la compréhension du rôle de la police, tous corps confondus. Plus précisément, nous souhaitons énumérer ici différentes raisons qui nous poussent à nous opposer à la police, quelle qu’elle soit, d’où qu’elle provienne, et dans toutes situations.

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Chaque semaine, chaque jour passé dans cette société mortifère rallonge davantage la liste des injustices commises par un-e membre d’une police. Ils et elles ne se sont jamais privé-es pour nous humilier, nous blesser, nous amputer, jouer avec nos vies et celles de nos proches et de nos compagnon-nes, voire nous assassiner si tel est leur bon plaisir.

Étrangement, nous constatons que les individu-e-s touché-e-s par ces « bavures » à répétition appartiennent dans leur grande majorité à la classe ouvrière, employé-e-s ou non. Les patrons, les banquiers, les traders et autres gangrènes dominantes sont épargnés par ce fléau. Si le salariat nous dépossède chaque instant de notre temps, la police nous rappelle que même nos propres vies ne nous appartiennent plus, puisqu’ils et elles ont le droit de nous l’ôter définitivement.

Quiconque a participé un tant soit peu à un mouvement social au cours de son existence a très probablement été confronté-e, à un moment ou à un autre, aux forces de répression policières. Les forces anti-émeutes, groupes d’interventions tactiques, gendarmeries et autres groupes de répression n’ont pour seule vocation que de briser les grèves, d’empêcher la contestation de l’ordre établi, de réprimer plus ou moins violemment les opposants politiques. Cette violence, celle de l’Etat, en armant toujours plus la police, en l’équipant d’une technologie néo-militaire et d’armes « non-létales », lui confère la capacité pleine et entière de « contrôler les foules » de manière quasiment autonome. Il existe des métiers, et des corps de métier, dont l’utilité sociale ne consiste qu’à « casser du manifestant », toujours plus efficacement, toujours plus vite, avec toujours plus d’inhumanité.

Pour assurer sa reproduction et le maintien de sa propre domination, la classe dominante a recours à deux outils : l’idéologie et la violence. Si l’idéologie est diffusée à travers toute la société, et incite chacun-e à rester dans le rang qui est le sien, la violence doit ramener dans le droit chemin les déviants et les opposants. L’État, garant de cette reproduction de classe, assure le monopole de la violence par l’intermédiaire de sa police. Autrement dit, la fonction sociale de tout corps de police est d’assurer le maintien de la domination d’une classe sur une autre, soit de manière « soft » en appliquant simplement la loi, soit par la répression à proprement parler. En tant que syndicat révolutionnaire, nous souhaitons renverser la classe dominante, et nous nous opposons donc fortement à son idéologie dominante, et à sa police.

Contre la police, construisons une solidarité entre chacun-e.

Pas de justice, pas de paix.

Appel à la grève le 1er mai 2015

Un spectre hante le Québec. Ce spectre, c’est la grève générale. Depuis 2012, nos élites savent que la classe ouvrière, les étudiant-e-s, et tout ceux et celles que l’injustice et la répression n’indiffère pas encore, peuvent prendre la rue et imposer leur légitimité face à l’État. Mais malgré cette hantise, les apôtres du capitalisme, et particulièrement de sa vision libérale, ne peuvent s’empêcher de mener une guerre ouverte contre tout ce qui n’est pas marchandise, contre tout ce qui n’est pas valorisable financièrement. Des coupures budgétaires au sur-armement policier, depuis nos jobs sous-payés jusqu’aux insultes publiques contre les pauvres et les exploité-e-s, tout porte à croire que le Québec s’est fait le chancre d’un capitalisme débridé. Ce paradis néo-libéral, protégé par l’État et ses sbires, ruine nos quotidiens et celui de nos proches, piétine volontairement les restes de notre liberté, crache aux visages des plus démunis et d’une misère qu’il a lui-même engendré. Nous avons cessé depuis bien longtemps de croire en la capacité régulatrice de ce système. En s’autodétruisant, il nous entrainera tous et toutes simultanément dans son sillage. Nous subissons chaque jour de nouveaux rappels de cet échec programmé: catastrophes environnementales, montée des inégalités, dégradations des conditions de travail, racisme institutionnel, corruption systémique de notre système politique, harcèlement des femmes sur leurs lieux de travail ou à l’université… D’une manière générale, ce sont toutes les formes de dominations qui augmentent dangereusement, poussant dans leurs derniers retranchements les exploité-e-s et les dominé-e-s de notre société, pour installer nos élites sur un piédestal bien trop confortable.

C’est pourquoi nous appelons les insoumis-e-s à l’insurrection. Nous espérons que ce printemps verra tous les enragé-e-s, tout-e-s ceux et celles que ce système dégoute, dans la rue et dans l’action. Parce que l’apathie ne nous convient pas, nous croyons fermement en notre capacité commune à créer un monde meilleur. Au-delà d’une simple lutte ponctuelle contre l’austérité, nous voyons pointer au loin les prémisses d’une guerre sociale, dont la grève de 2012 n’était que le début. Les gouvernements successifs et répétitifs, de droite comme de gauche, tentent depuis trop longtemps de nous imposer leur conception mortifère de l’économie, et plus largement de la société. Une seule et unique journée de grève n’est pas suffisante pour faire reculer un gouvernement protecteur des intérêts financiers des dominant-e-s. Nous pensons qu’une révolte globale de l’ensemble de la société doit émerger durant ce printemps. Cette révolte doit s’inscrire sur le long terme : au Québec comme en Europe, de trop nombreux exemples de mouvements sociaux récents ont prouvé l’inutilité d’actions ponctuelles contre des gouvernements désormais accoutumés et préparés à la grogne sociale.

Contre le capitalisme et le libéralisme, nous réaffirmons notre droit à la gestion de nos propres vies, que cela convienne ou non à ceux et celles qui nous dirigent. Notre quotidien nous appartient, nos villes sont à nous. Nous croyons fermement que le capitalisme doit être banni du Québec. Pour cela, nous nous montrerons toujours solidaires de ceux et celles qui luttent, mais à jamais antipathique aux yeux des résigné-e-s et des prostré-e-s. Nous serons aux côtés des travailleur et des travailleuses ainsi que des étudiant-e-s en lutte, et nous opposerons à la brutalité policière une solidarité prolétarienne. Dans la rue, sur les lieux de travail et d’étude, dans nos quartiers, nous sommes présent-e-s pour vous soutenir et vous aider.

N’ayons pas peur de nos utopies.

Osons nous battre pour renverser l’ordre établi.

Vers la grève du 1er mai 2015!

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La lutte est déjà amorcée. Les syndicats, les étudiant-e-s et les différents groupes sociaux sont sur un pied d’alerte. Ce printemps, nous aurons besoin d’être unis. La grève générale du 1er mai 2015 ne sera possible que si nous sommes solidaires les uns envers les autres.

Rappelons-nous que le code du travail limite le droit de grève et l’action syndicale dans le but de restreindre les effets des luttes de la classe ouvrière. Il oblige les patrons et les travailleurs et travailleuses à négocier «avec diligence et bonne foi», jusqu’à adoption d’une convention collective. Mais le patronat et l’État utilisent en tout temps les lois spéciales et les lock-out pour nous bâillonner. Mais bien sûr, cela n’est pas considéré comme des négociations de mauvaise foi…

Ce même code du travail qui fait en sorte, qu’entre deux ententes, c’est la paix sociale. Pas de possibilité de grève, pas de possibilité de revendiquer. Les grèves politiques, les grèves dans les milieux de travail, ou même encore, les grèves de solidarité, sont interdites et lourdement sanctionnées. Et si le patronat consent à offrir quelques maigres concessions, c’est au prix du silence et de la soumission des salarié-e-s pour toute la durée de l’entente.

Il faut donc se réapproprier nos moyens de luttes afin de créer un rapport de force solide et ainsi obtenir ce qui nous revient. Ces lois, ces droits, qu’on semble vouloir nous donner, sont dûment réfléchis. C’est pour nous berner, c’est pour nous empêcher de nous solidariser, c’est pour nous empêcher de nous unir, c’est pour nous empêcher de lutter et de gagner!

Ne nous laissons pas dicter nos moyens de lutter par nos exploiteurs.

Soyons tous et toutes solidaires.