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Manif du 1er mai 2018: Compte rendu

Il y a exactement une semaine débutait la manifestation du 1er mai du SITT-IWW dans Parc-Extension. Une fois encore, les travailleurs et travailleuses de Montréal étaient présent-es au rendez-vous, pour célébrer notre solidarité et revendiquer un monde meilleur.

 

Un pique-nique fourni par les magnifiques militants et militantes de Bouffe contre le fascisme nous a permis de nous régaler avant d’entamer notre marche. C’est l’occasion pour des moments conviviaux et le tissage de liens, essentiels à la solidarité qui nous est si chère. Ensuite, ce sont les discours, donnés dans un esprit de syndicalisme de combat. L’ambiance est joviale et énergique, la manif sera vigoureuse et la rue sera à nous!

 

Nous avons marché dans les rues de Parc Ex, au rythme des « Refugees in! Racists out! » et « A! Anti! Anti-capitaliste! » Nous avons aussi fait une incursion dans Ville Mont-Royal, notamment pour y chanter l’Internationale. Selon moi, un moment fort agréable qui a mis des sourires à bien des lèvres. Il n’y a pas eu de confrontation avec la police, pas à ma connaissance. La manif ne s’est pas fait disperser. La lutte contre le capitalisme se fera par d’autres manières.

 

Manifester le 1er pour la journée des travailleurs et travailleuses, c’est s’inscrire dans l’histoire de l’anticapitalisme. Nous soutenons encore et toujours que « la classe ouvrière et la classe patronale n’ont rien en commun »*. Le SITT-IWW revendique la fin de l’économie à profits, la fin du salariat et la construction d’un monde en mesure de répondre aux besoins de tous et toutes. À travers notre lutte, nous « jetons les bases d’une société nouvelle à l’intérieur même de l’ancienne »*.

 

Le syndicalisme de solidarité est notre outil de lutte. Avec des manifestations comme celle du 1er mai, les Wobblies disent aux travailleurs et travailleuses: vous n’êtes pas seul-es! Nous partageons cette indignation pour les patrons qui nous exploitent, nous partageons ce désir d’avoir un mot à dire à notre travail. Nous nous agitons ensemble contre un système injuste, puis ensemble nous manifestons pour sa fin. Par cette solidarité, nous apprenons tous et toutes les uns des autres. Nous passons de l’indignation à l’action lorsque nous réalisons qu’ensemble, nous sommes forts et fortes. La manifestation du 1er mai, j’espère, nous aura permis de réaliser cela.

 

L’apparition du néonazi sur le toit d’un immeuble brandissant le drapeau de la croix gammée à la toute fin de la manif nous a enragé-es. Avec raison. Une telle provocation et incitation à la haine est inacceptable. L’extrême-droite continue d’être une menace pour tous les travailleurs et travailleuses. Nous devons continuer de lutter pour protéger nos camarades et mettre fin à toutes formes d’oppression. En attendant, le SITT-IWW continue de scander, tout comme les manifestants et manifestantes du 1er mai à la vue du facho: « A! Anti! Antifasciste! »

 

Solidarité pour toujours,

 

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* Extraits du préambule à la constitution de l’IWW

Crédit photo: A. L.-V.

 

Le harcèlement sexuel: Pourquoi je manifeste le 1er mai

Femmes et féministes, les raisons ne nous manquent pas pour manifester le 1er mai prochain : l’épuisement et l’exploitation des travailleuses sur-représentées dans le milieu communautaire ou du soin, la privatisation en santé et en éducation, le travail gratuit qu’on fait à la maison ou le salaire minimum qui continue de nous maintenir dans la pauvreté et la précarité. Heureusement que le salaire minimum va augmenter à 12$ mardi prochain. #Not. À ce rythme-là, on va avoir le salaire minimum viable de 2018 dans 10 ans! Aujourd’hui, j’ai envie de parler du harcèlement sexuel qu’on subit quotidiennement, au travail ou ailleurs.

 

La pointe de l’iceberg

Impossible passer de sous silence la vague de dénonciations #MeToo contre les violences sexuelles et sexistes de l’automne dernier. Aux États-Unis, des femmes travaillant dans de prestigieuses industries du cinéma ou de la télévision ont fait trembler l’impunité masculine en dénonçant publiquement leurs harceleurs et agresseurs. Au Québec, l’ancien grand patron de Juste pour rire Gilbert Rozon a fini par crouler sous les révélations de violences sexuelles qu’il a perpétrées sur plusieurs femmes pendant plus de trente ans. Il faut souligner la force de ces courageuses qui ont finalement pu, par la détermination collective, sortir de l’ombre et dénoncer.

 

Il y aussi toutes ces autres femmes, toutes ces travailleuses, qui sont encore forcées d’en laisser passer avec leur patron harceleur. Toutes celles qui finissent par quitter leur emploi quand elles subissent du harcèlement sexuel parce que cette forme de violence au travail n’est pas encore prise au sérieux! Parce qu’on se dit que ça va passer. Parce qu’on se dit qu’il y a rien qu’on peut faire. Parce que les canaux officiels de plaintes sont longs et sinueux. C’est la majorité, voire la totalité, des personnes qui portent plainte pour ce type de harcèlement qui lâchent leur job entre temps.

 

De Weinstein au boss du resto d’à côté

Les harceleurs sont là, ils sont “ordinaires” ou populaires : de Weinstein au boss du resto d’à côté. Il y a le patron qui te “frôle” les seins en passant, le collègue qui trouve que le viol c’est drôle, le client qui veut dont que tu lui souries après qu’il t’aie claqué le cul. Malgré tout, les femmes sont là à résister. Par leurs actions directes, elles font tranquillement changer la peur de camp. Les machistes sont sur la défensive quand on leur parle des violences sexistes qu’on vit. Le jupon de leur misogynie dépasse et on continue de tirer.

 

Ce mardi, je manifeste pour toutes ces femmes, celles qui ont pu dénoncer publiquement, celles qui souffrent en silence, celles qui résistent au quotidien, celles qui réussissent à s’organiser contre ce fléau au travail et ailleurs!

 

Nous ne sommes pas seules! À mardi!

Travailleur du communautaire : Pourquoi je manifeste le 1er mai

Je travaille comme intervenant dans le milieu communautaire depuis quelques années. Avant ça, j’ai eu un tas de jobs différentes dans plusieurs industries. Plongeur, sondeur téléphonique, caissier, aide-cuisinier, manutentionnaire, peintre en bâtiment, concierge, commis, préposé au service à la clientèle, name it.

Le mal a peut-être changé de place, mais la situation change pas tant : j’ai toujours un employeur qui profite de moi. Sauf que cette fois-ci, l’employeur, il a une mission « humaniste » derrière laquelle se cacher. Et si ce n’est pas l’employeur directement qui en veut plus de moi pour le moins possible, ce sont les bailleurs de fonds, privés ou étatiques.

Je ne suis pas seul. Les travailleuses (et travailleurs) du communautaire ne l’ont pas facile. Des raisons de manifester et d’être écoeuré-es, il ne nous en manque pas.

Nos conditions ne s’améliorent pas. Nos salaires stagnent. Beaucoup sont en mode survie d’une paie à l’autre. Et pourtant, on nous en demande de plus en plus. L’État se déresponsabilise : les services publics et le filet social mangent la volée, les personnes avec qui l’on travaille aussi par le fait même, nous devons donc compenser avec les moyens du bord.

Le mode de financement des organismes nous garde systématiquement en précarité. Nos postes sont subventionnés au « projet », souvent pour un an, sans aucune garantie d’être renouvelés. On bosse donc à tisser des liens avec des personnes qu’on aide et accompagne (parce qu’on travaille avec des êtres humains, souvent maganés), sans trop savoir si dans six mois, un an, nous pourrons continuer. C’est aussi inquiétant pour nous que malsain pour les relations que nous tentons de maintenir avec les gens qui fréquentent nos ressources.

On se brûle. Comme dans le système de santé, les cas de burn out sont monnaie courante. Dans quasiment tous les organismes avec lesquels je collabore dans le cadre de mon travail, il y a au moins une personne ayant été en arrêt de travail maladie dans la dernière année. Et quand une personne quitte, avec nos charges de travail qui augmentent, ce sont d’autres travailleuses ou travailleurs qui se magasinent un épuisement professionnel. C’est le burn out musical…

Heureusement, nous ne sommes pas seul-e-s. Il y a de quoi s’inspirer du mouvement des infirmières et des employé-e-s de la santé. Des voix s’élèvent. On s’organise petit à petit. Il n’en tient qu’à nous à se mobiliser. Notre meilleure arme demeure notre solidarité, qu’importe où nous travaillons. Organisation communautaire, intervention, animation, on travaille toutes et tous en collaboration et nous sommes dans le même bateau (qui fuit…). C’est pourquoi, que vous travaillez dans le communautaire, en santé, en restauration, en construction, etc., le 1er mai, je marche avec vous.

 

Solidarité,

Un membre du comité communautaire du Syndicat Industriel des Travailleurs et Travailleuses (SITT-IWW Montréal)

APPEL À MANIFESTER LE 1ER MAI : VOUS N’ÊTES PAS SEUL-ES!

Rassemblement avec nourriture et prises de parole à 14H30 au métro Parc. Départ de la manifestation de quartier à 16H00.

Suivi de la manifestation anticapitaliste de la CLAC au centre-ville.

(English below)

 

En tant que travailleuses et travailleurs, chômeuses et chômeurs, étudiant-es et locataires, notre meilleure arme pour se défendre contre ceux qui nous exploitent et nous abusent demeure la solidarité. C’est pourquoi le Syndicat Industriel des Travailleurs et Travailleuses (SITT-IWW Montréal) vous invite à vous rassembler pour lutter ensemble dans Parc-Extension le 1er mai prochain.

 

Nos luttes se multiplient sur plusieurs fronts à la fois. Tout comme les attaques à notre endroit. Les grèves et lockouts sont matés par le pouvoir des tribunaux, le secteur public se privatise et brûle ses employé-e-s, nos salaires stagnent tandis que nos loyers augmentent, les discours racistes se banalisent au grand bonheur de la classe dominante. La tenue du G7 paralyse une région complète pour que riches et puissants se partagent la planète. Et tout cela, pendant que patrons et politiciens se partagent les profits.

 

Mais qu’importe, nous luttons! Les groupes communautaires prennent la rue pour dénoncer les inégalités sociales. Les locataires de quartiers populaires se mobilisent contre la gentrification. Les femmes dénoncent et prennent l’espace public avec #MeToo. Les réseaux de solidarité antiraciste se multiplient pour contrer la montée de l’extrême-droite. Les infirmières scandent « ça va faire! » et refusent de s’épuiser dans le silence. Les travailleurs et travailleuses les plus précaires s’organisent et se solidarisent.

 

Nous ne sommes pas aussi isolé-es que les patrons et politiciens veulent le laisser entendre. Nous ne sommes pas que de simples pions qui vont voter et qui regardent les boss décider de notre sort. Nous nous battons pour nous faire entendre. Et c’est pourquoi nous devons dépasser le corporatisme, être solidaires et faire le pont entre nos luttes respectives, car c’est cela notre force!

 

C’est avec cet esprit de solidarité que le SITT-IWW Montréal vous invitent à manifester le mardi 1er mai prochain dans le quartier Parc-Extension, à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs et travailleuses, pour scander ensemble : NOUS NE SOMMES PAS SEUL-ES!

 

Nous invitons tous les syndicats, groupes et organisations à endosser notre appel et à nous écrire.

 

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Gathering with food and speeches at 2:30 pm at Parc Metro. Departure of the neighborhood demonstration at 16H00.

Follow-up with the CLAC anti-capitalist protest downtown.

 

As workers, unemployed, students and tenants, our best defense against those who exploit and abuse us is solidarity. That is why the Industrial Workers of the World (SITT-IWW Montreal) invites you to gather and fight together in Parc-Extension on May 1st.

 

Our struggles are multiplying on several fronts at the same time. Just like the attacks on us. Strikes and lockouts are muted by the power of the courts, the public sector privatizes and burns its employees, our wages stagnate while our rents increase, racist speeches become commonplace to the delight of the ruling class. Holding the G7 paralyzes a complete region for wealth and power to move the planet. And all that, while the bosses and politicians share the profits.

 

But no matter what, we fight! Community groups take to the streets to denounce social inequalities. Tenants from working-class neighborhoods are mobilizing against gentrification. Women denounce and take public space with #MeToo. Anti-racist solidarity networks are multiplying to counter the rise of the extreme right. Nurses say, “Enough is enough!” and refuse to wear themselves out in silence. The most precarious workers are organizing and solidarity is on the rise.

 

We are not as isolated as bosses and politicians would like us to believe. We are not just pawns that will vote and watch as the bosses decide our fate. We fight to make ourselves heard. And that’s why we must go beyond corporatism, stand together and make the bridge between our struggles, that’s our strength!

 

It is with this spirit of solidarity that the SITT-IWW Montréal invites you to demonstrate on Tuesday, May 1st, in the Parc-Extension neighborhood, on the occasion of the International Workers’ Day, to chant all together: WE ARE NOT ALONE!

 

We invite all unions, groups and organizations to endorse our call and write to us.

TRAC Rally-Manifestation, 3 mars 2014

*English text follows*

Au matin du lundi, 3 mars 2014, et dans un froid mordant, le TRAC (Teaching and Research Assistants at Concordia) a tenu une manifestation au coin des rues Ste. Catherine et Guy. L’objectif était de mettre la pression à l’administration de l’Université pour signer un contrat en attente de renouvellement depuis un an. Les moniteurs et assistant-e-s de recherche de Concordia, ainsi que des camarades d’autres universités et quelques Wobblies, totalisant à peu près 40 personnes, scandaient des slogans envers l’administration et portaient des pancartes appelant à une hausse de salaire et menaçant la grève si jamais les négociations n’étaient pas conclues de manière satisfaisante.

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