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Red Bee Media, anti-syndicalisme et la résistance

Comme vous l’avez peut-être déjà entendu, le 11 avril 2018 Red Bee Media (une partie d’Ericsson) a soudainement fermé la division Services d’Accès de la succursale de Montréal. Une explication plus complète de l’incident est à venir, mais le moins que l’on puisse dire est que l’opération a été rapide et vicieuse. Plutôt que de négocier de bonne foi avec les représentants et représentantes du Syndicat des Sous-titreurs/Sous-titreuses de Montréal, les dirigeants de Red Bee Media ont décidé qu’il serait plus facile d’attaquer d’un seul coup toute leur division canadienne. Ce n’est pas une exagération : les travailleurs et travailleuses, qui vaquaient à leurs occupations habituelles, ont été invité-es à une réunion surprise, puis ont été viré-es du campus Ericsson par la sécurité, tout ça en 20 minutes.

 

Mais tout espoir n’est pas perdu. Bien que notre campagne ait été vaincue par les fléaux de la cupidité des capitalistes et de l’anti-syndicalisme, le Syndicat des Sous-titreurs/Sous-titreuses de Montréal continue à vivre. Nous invitons les autres sous-titreurs et sous-titreuses travaillant à Montréal, qu’ils et elles soient pigistes ou à temps plein, à se regrouper sous notre bannière afin de lutter pour un salaire décent, des conditions de travail équitables et un soutien adéquat pour le travail que nous faisons. Vos collègues méritent mieux. La communauté sourde et malentendante mérite mieux. Et les employeurs méritent de savoir que nous ne serons pas exploité-es. Le combat continue. Solidarité pour toujours.

 

Contact média: Selena, 438-345-5046

 

Entrez en contact avec le Syndicat des Sous-titreurs/Sous-titreuses de Montréal par le biais de notre page facebook, ou envoyez-nous un courriel à [email protected].

 

Le Syndicat Industriel des Travailleurs et Travailleuses (SITT-IWW) a plusieurs branches partout dans le monde, incluant la section locale de Montréal. Ses membres luttent pour un modèle syndical fondé sur une forte solidarité entre la classe ouvrière, appelé le syndicalisme de solidarité. Ce modèle encourage l’action directe sur les milieux de travail comme peuvent en témoigner nos campagnes au Ellen’s Stardust Diner à New-York et au Frite-Alors! à Montréal.

 

English version here.

À la défense des territoires

Au début de l’automne 2017, un grand rassemblement fut organisé au Camp de la Rivière, le campement de soutien à la barricade érigée au pied du puits Galt 4 de la compagnie pétrolière Junex. Lors de ce moment de conspiration et de festivités regroupant des personnes autochtones et allochtones venant de partout à travers les territoires de la Mik’ma’gi et du Québec, un appel fut lancé à la formation de Comités de défense et de décolonisation des territoires (CDDT).

 

Cette idée de défense de territoire ne s’apparente pas à une protection patrimoniale d’une zone sensible. Elle ne relève pas non plus d’un fantasme de construction d’une communauté alternative qui serait isolée de la métropole. Défendre un territoire c’est plutôt faire le choix radical de l’habiter. Assumer la singularité de sa situation, les couches de vérité et de souveraineté qui s’y superposent, les formes de vies qui le parsèment et, à partir de là, entrer en relation de camaraderie ou de conflit. Habiter un monde, c’est décider de défendre la vie contre les institutions de la modernité qui veulent la transformer en marchandise, c’est défendre sa force de vie contre tous ceux qui veulent la réduire à une force de travail.

 

On ne peut parler de défense territoriale en Amérique du Nord sans évoquer la colonisation. En effet, vivre au Canada ou au Québec c’est être sur des territoires volés dont la richesse repose depuis cinq siècles sur l’expropriation et l’appropriation de fragments des mondes colonisés (vie humaine, animale et végétale), dans le but de construire une puissance économique et étatique. La réalité coloniale de ces États est donc double : d’un côté leur légitimité revendiquée sur un territoire non-cédé et les bénéfices qu’ils en tirent, et de l’autre leur position dans l’économie-monde. Le processus de dépossession puis d’extraction, toile de fond de la colonialité du pouvoir, n’est rendu possible que par l’entrelacement de pratiques militaires et économiques assurant la mainmise sur les territoires périphériques du Québec, du Canada, comme sur ceux du Sud Global.

 

Contre ce mode spécifique d’organisation, les CDDT ont pour double objectif de faire réfléchir aux questions liées à la colonisation, à l’extractivisme, à la territorialité des luttes, etc. et de mettre en action des réseaux dans le but de s’opposer concrètement à des projets dévastateurs. Ce travail double exprime la volonté de construire une force populaire qui puisse réellement mettre un frein aux ravages sociaux, écologiques et culturels de cette économie. Il s’agit donc à la fois de construire des luttes qui affirment l’inséparabilité du social et du territorial, de l’écologisme et de la décolonisation et de créer de nouveaux modes relationnels, de penser une repossession commune non dépossédante qui brise les modalités coloniales.

 

Ainsi, depuis les derniers mois, le mot a commencé à circuler à travers les villes, les villages et les réserves que des comités commençaient à se fomenter, partageant les impératifs de la défense de l’eau, de la terre et de tout ce qui y vit, avec comme prémisse la reconnaissance des souverainetés traditionnelles autochtones. À divers endroits des groupes ont commencé à se former, de multiples actions ont été menées, des conversations ont été poursuivies, des perceptions communes et de nouvelles amitiés se sont créées. Ces comités sont avant tout un prétexte au foisonnement d’initiatives. Un outil de rencontre pour aiguiser nos sens, affûter nos sensibilités. Ils s’apparentent à un spectre, hantant jusque dans leur demeure les possédants et les gouvernants qui veulent aménager nos vies avec leurs projets de développement.

 

Cette volonté de défense et de décolonisation des territoires se répand actuellement dans une pluralité de luttes. Pour rendre ces résistances possibles et victorieuses, là où des forces supplémentaires sont nécessaires et désirées, il importe de poser sérieusement la question de la liaison. Ce qui lie, c’est l’affirmation de ce à quoi on tient, ce à quoi on rêve, les façons de vivre et d’être ensemble, les actes concrets de résistance qui en découlent – les grèves, les blocages, les occupations, les émeutes, les sabotages. C’est pourquoi les Comités de défense et de décolonisation participent, comme le SITT-IWW, à ce mouvement beaucoup plus vaste qui est celui de faire liaison. La simple possibilité de construire une force qui puisse arrêter de manière définitive la catastrophe de la modernité coloniale en dépend.

Solidarité,

Membre du CDDT,

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Syndicat sous le radar

Les réussites visibles

Quand on parle de syndicats, qu’ils soient à l’IWW ou ailleurs, on pense généralement à de grosses bannières bien visibles. Chez nous, les noms qui frappent le plus comme des exemples de réussites sont sans doute le Starbuck’s Workers Union qui a mis l’IWW sur la map au début des années 2000 ou encore les récentes campagnes menées par le Syndicat des travailleurs et travailleuses du Frite Alors et celui des travailleurs et travailleuses du milieu associatif en éducation, tous deux affiliés à la section locale de Montréal.

 

La pointe de l’iceberg syndical

Mais si ce n’était là que la pointe de l’iceberg? Dans la formation d’organisation 101, on nous amène à discuter et débattre de la définition la plus englobante qu’il serait possible de donner d’un syndicat. Après y avoir assisté trois fois en tant que participant et 5 fois en tant que formateur, je peux vous garantir qu’à presque tout coup nous arrivons à la même réponse : un syndicat c’est quand deux travailleurs ou travailleuses ou plus s’unissent pour améliorer leurs conditions de travail et celles de leurs collègues.

Si on regarde du côté du Syndicat des travailleurs et travailleuses du Frite Alors de la rue Rachel, par exemple, on remarque que l’action syndicale commença longtemps avant que le S-Word ne soit prononcé. Dès le printemps ils et elles mettaient de l’avant des actions collectives pour avoir droit à de la climatisation dans le restaurant, une demande qui fut suivie de quelques actions, puis par de nouvelles revendications.

Dernièrement, le Combat Syndical publiait un article parlant de salarié-es de l’industrie de l’animation 3D qui ont réussi à substantiellement améliorer leurs conditions de travail, mais l’équipe de la rédaction aurait aussi pu se pencher sur de nombreux autres exemples locaux. Des salarié-es de l’industrie de la livraison qui ont réussi à obtenir de meilleurs outils pour travailler et une augmentation de salaire de 20 %, des salarié-es de la santé qui ont réussi à limiter les dommages du modèle Lean dans leur établissement, des salarié-es de la restauration qui ont obtenu des augmentations de salaire et la réparation de plusieurs de leurs instruments de travail, des salarié-es d’un centre d’appels qui ont obtenu eux et elles aussi une augmentation de salaire.. Ce sont là des exemples d’une solidarité victorieuse et qui la plupart du temps resta néanmoins dans l’ombre. Ils sont le résultat de l’union des travailleurs et travailleuses concerné-es, de nombreuses heures de réunion nécessitant la participation de tous et chacune, et souvent de plusieurs actions, bref de l’action syndicale en bonne et due forme!

 

Sur le terrain

Un autre exemple vers lequel il est possible de se tourner est celui du Stardust Family United (SFU) à New-York. Bien que leur syndicat, dont l’existence fut rendue publique en août dernier eu à faire face à une répression monstre, on peut constater deux choses. La première est qu’en dépit des dizaines de congédiements qui suivirent la sortie publique du SFU, ce n’est que la partie émergée du syndicat qui fut congédiée. Si cette dernière a maintenu la pression en organisant des lignes de piquetage jour après jour, d’autres travailleurs et travailleuses de chez Stardust, de leur côté, ont continué à travailler sous le radar et à aller chercher de nombreux gains. D’ailleurs, nous apprenions dernièrement que deux des vétérans et vétérantes de la campagne d’organisation new-yorkaise poursuivaient leurs activités ailleurs. Forcé-es de déserter les lignes de piquetage pour se trouver un autre travail, l’une d’entre elles participa à un refus collectif de signer une nouvelle politique de discipline qui était littéralement draconienne, tandis que l’autre coordonna une sorte de marche tournante sur le patron, au sujet des pourboires laissés par carte de crédit et volés des serveurs et serveuses. La victoire fut immédiate. À l’IWW, nous disons souvent que ce ne sont pas les lieux de travail que nous organisons, mais plus tôt les travailleurs et les travailleuses directement. Qu’un des objectifs principaux derrière nos campagnes d’organisation est de créer plus d’organisateurs et plus d’organisatrices qui pourront mener la lutte sur leur actuel lieu de travail comme dans tous les autres qu’ils et elles croiseront au fil de leur vie.

 

Sortie publique ou pas sortie publique?

Il y a quelque chose de très médiatique, de très glamour à faire une sortie publique, mais ce n’est pas la seule manière de s’organiser en tant que syndicat et de gagner en tant que syndicat. Aider ses collègues à prendre pleinement conscience du pouvoir que notre patron exerce sur notre vie, puis les amener à réaliser toute la force qu’il est possible d’avoir lorsque nous nous unissons, pour ensuite prendre les actions qui s’imposent, c’est une victoire en soit! Ce sont là des exemples de travailleurs et de travailleuses qui se sont empoweré-es, ont vu leurs conditions de travail s’améliorer et se sont outillé-es pour pouvoir recommencer à se battre ou qu’ils et elles soient! En un mot : Du Syndicalisme.

 

Mathieu Stakh

 

L’ASSÉ et le syndicalisme

Il y a environ deux semaines, j’étais au congrès hivernal de l’ASSÉ pour la fin de semaine du 24 et 25 février. J’étais bien content d’y croiser d’autres Wobblies, dans les délégations comme à la table du présidium, et c’est ce qui m’a poussé à écrire ce texte pour vous aujourd’hui. Ma réflexion tourne autour de la question: qu’est-ce que le milieu syndical a à voir avec la politique étudiante et plus spécifiquement l’ASSÉ? La réponse que je souhaite proposer: la solidarité.

 

La politique étudiante et l’ASSÉ

Mes quelques mois d’implication dans mon association locale universitaire m’ont permis de constater plusieurs choses à propos de la politique étudiante: peu de personnes impliquées, peu de résultats concrets pour les actions entreprises, les buts sont toujours politiques et à grande échelle… Bref, ce n’est pas du pareil au même avec des syndicats comme le SITT-IWW. Toutefois, il ne serait pas juste de mettre toutes les associations étudiantes dans le même panier. Tandis que certaines d’entre elles sont contentes de n’exister que pour la vie sociale de leurs membres, il y en d’autres d’une différente espèce, qui elles se dotent de revendications politiques à l’envers du statu quo. C’est, pour la majeure partie, ce genre d’association étudiante qui s’est présenté au congrès de l’ASSÉ.

 

ASSÉ: Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante. Peu importe ce que devient l’organisation en tant que telle, le principe d’un syndicalisme étudiant demeurera toujours important. Un syndicat étudiant n’a pas pour objectif de faire pression sur un employeur, mais il n’en reste pas moins que les étudiants et étudiantes du Québec ont un rôle politique des plus pertinents à jouer. C’est à leurs associations de lutter pour les droits à l’éducation de tous et toutes, en raison de leur perspective privilégiée sur ce sujet. Ce sont les étudiants et étudiantes des cégeps et des universités qui connaissent mieux leurs réalités et ce sont elles et eux qui souffriront de coupes en éducations et hausses des frais de scolarité. Ce sont donc à elles et eux que le gouvernement devra avoir à faire lorsqu’il voudra encore porter atteinte à ce droit à l’éducation.

 

Ce serait donc une erreur d’ignorer la politique étudiante sous prétexte qu’elle ne sert que « ses propres intérêts ». Une société qui adopterait les principes d’aide mutuelle et d’autogestion doit se préoccuper de l’éducation de tous et toutes. Les attaques envers l’éducation perpétrée par le projet néolibéral ne cesseront pas de sitôt, malheureusement. Ainsi, il est important d’avoir les moyens de se défendre et de se mobiliser. Le projet d’une éducation publique et accessible en vaut la peine! Le seul moyen efficace d’accomplir ces tâches est, selon moi et mon humble opinion, le syndicalisme étudiant. Le modèle syndical a fait ses preuves dans le monde économique, par ses moyens de pression efficaces pour faire plier les patrons. Il sera toujours bénéfique à la politique étudiante de continuer de se calquer sur ce modèle pour mener à bien ses luttes.

 

Bien sûr, il faut rendre bien clair le fait que les syndicats de travail ne sont pas des syndicats étudiants. Il ne s’agit pas de fusionner les deux, car ils ont leurs propres objectifs, qu’il ne faudrait pas confondre: les droits des travailleurs et travailleuses pour l’un et les droits à l’éducation pour l’autre.

 

Les problèmes de l’ASSÉ

C’est ainsi que je me lance dans une analyse de ce qui ne va pas à l’ASSÉ. J’identifie trois problèmes majeurs, à régler dans les plus brefs délais si elle veut survivre. Un mot pour débuter: démobilisation. Ce premier problème, je le constate dans les associations locales comme nationales. La base étudiante n’est pas impliquée comme elle l’était en 2012 ou même en 2015. On parle souvent d’un « creux de mobilisation ». Les burnouts de militants et militantes ne sont pas rares et, à ce qu’on m’a rapporté, ce sont bel et bien les militantes qui pâtissent le plus de la pression qui vient avec l’implication à l’ASSÉ. Ce quelques jours après le 8 mars, j’estime nécessaire de souligner que les hommes impliqués n’en font pas assez (ou trop dans le mauvais sens selon le cas) pour favoriser un milieu militant qui n’est pas hostile aux femmes. En cela consiste donc le deuxième problème de l’ASSÉ: une association qui n’a pas la confiance des femmes n’est pas une association qui devrait s’attendre à survivre longtemps. Nous étions loin d’avoir une proportion paritaire d’hommes et femmes au congrès. Il y a aussi la question de l’implication amoindrie des personnes de la communauté LGBT+ qui doit être considérée, en plus des questions de genre. Ce rapport de confiance doit absolument être rétabli et pour cela un travail de fond est à faire. Troisièmement et enfin viennent les problèmes financiers. On parle de déficits atteignant plusieurs dizaines de milliers de dollars, majoritairement imputables aux associations locales qui ne paient pas leurs cotisations. Un problème de grande taille, c’est le moins qu’on puisse dire.

 

S’il fallait que je résume ces trois problèmes en un seul plus général, alors je dirais que l’ASSÉ souffre d’un manque de solidarité. C’est l’aliment principal de tout syndicat, sans quoi il ne peut pas vraiment vivre. L’ASSÉ doit donc: travailler à ce que sa base reprenne le goût de s’impliquer pour des enjeux qui touchent toutes les étudiantes et tous les étudiants, construire une véritable solidarité féministe dans ses rangs et finalement rétablir la confiance de ses associations locales pour qu’elles redeviennent solidaires entre elles et emploient l’argent de leurs cotisations à bon escient. Bien sûr, lorsque je dis « l’ASSÉ doit », je veux dire « tous les membres et toutes les membres de l’ASSÉ doivent »! Car une association syndicale n’est rien sauf l’ensemble de ses membres qui sont prêts et prêtes à lutter, uni-es. Les problèmes de l’ASSÉ ne lui sont pas nécessairement uniques, ce sont des dangers qui guettent tout syndicat. La solidarité est à la fois un moyen de lutte et un objectif à atteindre, qui ne doit jamais être perdue de vue.

 

La solidarité syndicale étudiante

C’est donc à ça que le milieu syndical a à voir avec la politique étudiante. Leurs objectifs et méthodes peuvent varier, mais les associations étudiantes ont tout à gagner d’adopter le modèle syndical, et tout à perdre de s’en délaisser. L’ASSÉ fut un temps le véhicule le plus populaire de cette solidarité politique étudiante, mais ce n’est peut-être plus le cas aujourd’hui. Je n’y suis pas attaché, j’étais trop jeune pour vraiment participer à la grève de 2012, mais je n’y suis pas aussi catégoriquement opposé que d’autres peuvent l’être. Ce qui m’importe, et ce pour quoi j’argumente, c’est une association étudiante qui vit une vraie solidarité et qui est véritablement en mesure de mettre en action des moyens de pression syndicaux pour faire valoir ses revendications. Je l’ai vu au congrès de l’ASSÉ, les associations locales veulent travailler ensemble, elles veulent lutter ensemble, même celles qui sont en faveur de la dissolution. Des coalitions d’individus pourraient bien mobiliser les étudiants et étudiantes, mais seule une approche syndicale peut entretenir un rapport de force assez importante pour faire fléchir le gouvernement. L’ASSÉ et ses membres font face au choix difficile de laisser mourir un engin de mobilisation autrefois puissant, ou de miser sur la réanimation de ce qui reste de cet engin. Il faut simplement faire en sorte que la solidarité, elle, reste bien vivante. Qui sait, l’ASSÉ et les autres associations étudiantes feraient peut-être bien de s’inspirer de ce que les Wobblies font à Montréal? Après tout c’est un modèle syndical tel que celui du SITT-IWW qui prône la solidarité dans toutes ses luttes!

 

Solidarité pour toujours,

 

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Crédit photo: https://commons.wikimedia.org

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Solidarité et immigration : un tract contre l’islamophobie

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Note: Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur-e et ne doivent pas être considérées comme des positions officielles du SITT-IWW.

En ces temps fortement influencés par les mesures d’austérité de partout dans le monde, plusieurs se retrouvent dans des situations précaires dont la gravité nous rappelle celles de la seconde guerre mondiale. Tout comme c’était le cas lors de cet événement et comme c’est le cas des événements dévastateurs majeurs, nous nous serrons les coudes et faisons de notre mieux pour montrer notre solidarité envers nos confrères et consœurs de différents horizons. Alors pourquoi ne sommes-nous pas solidaire avec les réfugié-e-s de la Syrie ?

Que ce soit des musulman-e-s, des chrétien-ne-s, des athées, ces personnes sont d’abord et avant tout des êtres humains et il est de notre devoir de leur venir en aide dans leur lutte pour la démocratie et de meilleures conditions de vie. Qu’on se le dise, en tant que québécoises et québécois, nous sommes d’abord et avant tout tous et toutes des immigrant-e-s. Il y a-t-il vraiment une telle différence entre être venu il y a de cela 400 ans ou il y a quelques jours ? Lire la suite

Lettre d’appui aux six camarades suspendu.e.s de Rosemont

Camarades,

Nous tenons à rendre hommage à tous les acteurs et actrices de partout à travers le Québec pour la colossale mobilisation qui s’est tenue le 1er Mai : seule véritable journée des travailleuses et des travailleurs. C’est par le fruit de notre labeur et le sacrifice du temps de nos vies que tout le fonctionnement de la société est possible et que les richesses sont créés et rien d’autre. Sans nous , rien ne se ferait. Alors un immense merci pour tout ce travail effectué au quotidien, reconnu ou non, tous secteurs confondus.

Malheureusement, si cette journée a eu comme heureuse conséquence de forger des liens d’amitié et d’exercer notre rapport de force face au patronnat, ce qui est un des objectifs de l’action directe si chère à notre syndicat, en revanche, six de nos camarades enseignant.e.s du Collège de Rosemont furent suspendu.e.s pour avoir fait respecter leur mandat de grève adopté à très forte majorité par les membres: seule autorité légitime dans un syndicat.

Par la présente , nous tenons tout d’abord à afficher notre profonde solidarité ainsi que notre soutien inconditionnel envers toutes les personnes dissidentes qui existent au sein de la société, vous n’êtes pas seul.e.s, mais tout particulièrement envers ces six enseignant.e.s qui subissent injustement ces mesures. Nous vous félicitons pour votre courage et votre détermination à faire respecter votre « droit » de grève; est-ce encore possible de le nommer ainsi?!? Vous êtes des exemples à suivre et nous espérons que plus de gens se dresseront comme vous à travers cette longue Lutte à l’austérité que vos Centrales syndicales et les étudiant.e.s ont avec raison encensée.

Nous condamnons fermement ces suspensions purement arbitraires et exigons que ces travailleurs et travailleuses soient réintégré.e.s à leur quart de travail dès lundi. Ces enseignant.e.s n’ont absolument rien fait de mal. Ils ont usé de leur droit inaliénable de faire la grève lorsque la tentative de dialogue a échoué entre les parties, ce qui est très clairement le cas avec le gouvernement actuel qui passe la chainsaw dans le peu de filet social qu’il nous reste. À quoi peu bien servir un droit lorsqu’il faut demander la permission à une quelconque commission pour en faire usage? Un droit n’a-t-il de valeur réelle que lorsqu’il est exercé librement et de façon autonome? Et dans le cas où il faut attendre la permission d’une quelconque autorité pour en faire usage, cela ne s’apparente t’il pas plus à un privilège qu’à un droit? Et le cas échéant , depuis quand a-t-on collectivement décidé que cela revenait au maître de décider où et quand nous pouvions le constester?

Une grève illégale, ça n’existe pas. Ou plutôt , ça n’existe que dans la tête de ceux et celles qui profitent d’un tel système légaliste, qui avouons-le, nous offre un exemple frappant de ses limites.

Nous réitérons d’ailleurs notre position à savoir que les travailleurs et les travailleuses n’ont strictement rien à voir avec les patrons et réaffirmons l’importance du syndicalisme de combat afin de s’armer d’un rapport de force adéquat face au pouvoir démesuré que les admistrateur.ice.s tout acabit s’octroient sur nos vies. Le partenariat stratégique entre employé.e.s et patron.ne.s est une illusion peu importe la dissonance cognitive que le sentimalisme puisse provoquer à leur égard au fil des années passées à les cotoyer. Advenant le cas où vous décidiez d’user de vos droits, illes se retourneraient contre vous et vous trahiraient sans scrupule et cet exemple en est une preuve concrète. “

Solidarité et que la lutte continue!

TRAC Rally-Manifestation, 3 mars 2014

*English text follows*

Au matin du lundi, 3 mars 2014, et dans un froid mordant, le TRAC (Teaching and Research Assistants at Concordia) a tenu une manifestation au coin des rues Ste. Catherine et Guy. L’objectif était de mettre la pression à l’administration de l’Université pour signer un contrat en attente de renouvellement depuis un an. Les moniteurs et assistant-e-s de recherche de Concordia, ainsi que des camarades d’autres universités et quelques Wobblies, totalisant à peu près 40 personnes, scandaient des slogans envers l’administration et portaient des pancartes appelant à une hausse de salaire et menaçant la grève si jamais les négociations n’étaient pas conclues de manière satisfaisante.

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Appel d’organisations féministes à la solidarité avec les femmes iraniennes

Iran en lutte

Appel d’organisations féministes du monde entier pour faire du 8 mars une journée de solidarité avec les femmes iraniennes. Cet appel est notamment soutenu par WLUML (Femmes Sous Lois Musulmanes), South Asian Women in Media (Pakistan), Collectif National pour les Droits des Femmes (France), CADAC (France), l’Union de l’Action Féminine (Maroc), l’Association Démocratique des Femmes (Tunisie), etc.

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