Retour sur le 1er mai du SITT-IWW
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À l’occasion de ce 1er mai 2015, le SITT-IWW Montréal a organisé et participé à de nombreuses actions de perturbation. Prévue depuis plusieurs mois, cette journée de mobilisation s’inscrivait dans un contexte de lutte contre les mesures d’austérité imposées par le gouvernement. Un appel à la grève générale a été relayé depuis presque un an sur les lieux de travail, dans les universités et les établissements scolaires, les hôpitaux, les services de poste, et parmi les organismes communautaires. A la veille du 1er mai, ce sont des centaines d’organismes et lieux de travail qui avaient votés en assemblée générale un mandat de grève pour ce 1er mai, ainsi que de très nombreux établissements d’enseignement supérieur.
Dès le soir du 30 avril, le SITT-IWW Montréal a organisé une action de blocage de la tour de Radio-Canada, où d’importantes coupures et suppressions de postes sont à prévoir. Plusieurs centaines de personnes ont répondu présentes à notre appel, permettant à cette action d’être une franche réussite, malgré quelques arrestations et l’utilisation de gaz au poivre. Alors qu’une très importante force policière bloquait la manifestation et nous faisait tourner en rond, nous avons réussi à nous disperser sans éveiller les soupçons et à nous retrouver presque aussi nombreux-ses sur le lieu même de l’action.
A 7h le vendredi 1er mai, plusieurs dizaines de wobblies ont bloqué les quatre sorties du stationnement de la Section de l’application des règlements du stationnement du SPVM. Pendant presque deux heures, aucun véhicule n’a pu sortir du stationnement, jusqu’à l’intervention tranquille de la police anti-émeute.
Après une opération de métro populaire, nous avons convergé avec plusieurs groupes communautaires en grève afin de participer en masse à la manifestation organisée par la Coalition Main Rouge, que nous avons joyeusement prolongée en manifestation sauvage autour du Square Victoria. Plusieurs centaines de personnes nous ont alors suivis spontanément. Nous avons également apporté notre soutien à la manifestation de la FTQ.
Entre 14h et 17h, le SITT-IWW Montréal organisait un barbecue dans le parc situé près de notre local. Une fois encore, notre capacité de mobilisation a dépassé toutes nos espérances, transformant ce moment de repos bien mérité en une action de blocage de la rue adjacente.
Nous avons ensuite rejoint la manifestation des quartiers du nord afin de descendre vers le centre-ville, où devait avoir lieu une action de blocage de la tour HSBC, organisée par la CLAC. Quelques minutes avant notre arrivée, la manifestation principale fut très violemment attaquée par les forces anti-émeutes, la fractionnant en plusieurs petites manifestations se propageant dans tout le centre-ville. S’en sont suivis plusieurs heures d’affrontement avec les forces de police, dont la violence fut proportionnelle à l’inutilité tout au long de cette journée. Ce jour-là, la police n’a protégé et servi personne, à part le capitalisme.
Il est important de noter que nos actions ont toutes bénéficié d’un franc soutient de la part des travailleurs et travailleuses, ainsi que des passant-e-s. Il est assez rare de recevoir autant de manifestations de soutien de la part des automobilistes, alors même que notre contingent affichait fièrement nos couleurs rouge et noir. Les travailleurs et travailleuses des établissements bloqués nous ont parfois signifié leur désir de se mettre également en grève, bien que les conditions légales ne le permettaient pas encore. Nous les avons poussés à prendre leur propre légitimité.
Bien entendu, le SPVM était lui aussi fortement mobilisé pour cette journée. Le courage des policiers et policières n’a eu d’égal que leur incapacité à contrôler les foules, tant le nombre d’actions organisées était important. Nous pouvons affirmer que la police a été clairement débordée tout le long de cette journée, et souhaitait se rattraper lors de la manifestation de soir. Il est certainement plus simple de réprimer une seule grosse manifestation localisée que des centaines de petites actions disséminées. Des informations sur les mouvements du SPVM nous ont permis de comprendre que nous étions une cible privilégiée (voir la « priorité numéro 1 ») suite à notre action de blocage de leurs agents du stationnement, et d’échapper à une tentative de souricière à midi (grâce à l’appui de la FTQ). Ainsi, nous avons pu éviter toute criminalisation de nos membres et sympathisant-e-s, et nous nous en sommes sortis avec seulement 5 contraventions.
En fin de compte, nous sommes très fiers/fières d’avoir participé à l’organisation de cette journée. Les bénéfices en termes d’image du syndicat, de diffusion de notre discours, et de nouvelles adhésions se font déjà ressentir. Nous avons réussi à nous présenter comme un facteur de rassemblement, autant vis-à-vis des autres syndicats que des travailleurs et travailleuses en lutte, sans pour autant renier ni dissimuler nos convictions révolutionnaires. Les efforts fournis pour l’organisation de ces actions permettront surement aux prochaines journées du 1er mai d’être aussi intéressantes et stimulantes que celle-ci, d’en faire une véritable journée de combat révolutionnaire. Mais nous ne nous reposons pas, et nous sommes déjà à la conquête de nouvelles luttes.