Réclame ton Respect au Supermarché PA!

Samedi 28 octobre en après-midi, devant la succursale rue du Fort du Supermarché PA, il y avait un attroupement d’environ vingt personnes. Bannière syndicale et distribution de tracts aux clients et aux passants, le SITT-IWW poursuit sa campagne Réclame ton respect en solidarité avec Evan, un ancien travailleur du commerce d’alimentation qui en a bavé à leur emploi. 

Ayant travaillé à la succursale sur l’avenue du Parc entre octobre 2022 et août 2023, il n’en ressort pas complètement indemne…Dès son embauche, le milieu de travail n’est pas exempt de propos à caractère homophobe ou d’harcèlement à l’endroit des employé-es. Le travail en soi n’est pas non plus sans risques. Après des mois à endurer un environnement de travail désagréable, Evan met son pied à terre en juillet et contacte son gérant pour demander que cessent certains comportements. En août, il doit de nouveau donner une lettre à son gérant, cette fois pour demander à ne pas se faire de nouveau mettre en position où sa santé et sa sécurité pourraient être en péril. Les ressources humaines, qui d’ordinaire semblent se dédouaner de nombre de responsabilités, le rencontrent et lui annoncent qu’il est congédié. Les raisons invoquées sont ironiquement similaires à ses propres reproches envers ses gérants. 

Il déposera des plaintes à la CNESST et lorsqu’un agent le contactera pour effectuer un suivi sur son dossier, ce dernier lui mentionne au passage que le Supermarché PA est régulièrement la cible de plaintes de la part de travailleurs et travailleuses. Une petite demande d’accès à l’information auprès de la CNESST nous a d’ailleurs permis de confirmer cela : depuis 2004, ce sont plus d’une vingtaine de plaintes pour congédiement sans cause juste et valable, pratiques interdites, harcèlement psychologiques, etc. qui ont été déposées contre la succursale où Evan travaillait. À peu près aucun jugement n’apparaît, on peut donc supposer que l’employeur préfère toujours régler ça de manière confidentielle avec des ententes hors cours, pour ne pas laisser de trace. 

Jusqu’à présent, cinq actions ont été effectuées pour mettre de la pression sur le Supermarché PA pour l’encourager à offrir une compensation financière, un nouveau relevé d’emploi et des excuses à Evan. L’employeur n’a toujours pas proposé ou offert quoi que ce soit, excepté envoyer une mise en demeure à l’endroit d’Evan et d’un membre du syndicat. Nous poursuivrons donc notre campagne de solidarité avec notre fellow worker!

Des chômeurs et chômeuses s’invitent devant le bureau de Trudeau!

Le Syndicat Industriel des Travailleurs et Travailleuses vous invite au Rassemblement dans le cadre de la semaine nationale des Chômeurs et Chômeuses, mercredi, le 1er Novembre. Par la présente, nous endossons l’appel du MASSE et de ses allìés à une mobilisation pour une rèforme de l’assurance-chômage.


Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE)
1100 Boulevard Crémazie Est (Bureau de circonscription de Justin Trudeau)
Mercredi 1er Novembre à 11h30A

Dans le cadre de la Semaine nationale des chômeurs et des chômeuses, le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE) et ses alliés, dont l’Alliance interprovinciale pour l’assurance-emploi, vous invitent à un rassemblement devant le bureau de circonscription de Justin Trudeau à Montréal.

Le but est de lancer un message clair au premier ministre : nous ne pouvons plus attendre ! Depuis trop longtemps, vos mensonges continuent de maintenir les chômeurs et les chômeuses dans l’insécurité!

Le gouvernement ne peut plus se permettre de repousser la réforme de l’assurance-chômage. Nous exigeons dès maintenant un régime accessible, juste, universel et non discriminatoire.


Trop longtemps à attendre la réforme de l’assurance-chômage : Ça commence à sentir la pomme pourrie!




Passons à l’action !

Owen King discute de l’importance de s’attaquer à des revendications spécifiques dès le début d’une campagne.

Contrairement à la plupart des syndicats, le SITT-IWW ne demande pas à ses membres de passer par les tribunaux pour obtenir justice. Légalement parlant, les patrons n’ont jamais intérêt à ce qu’un syndicat s’installe dans leur entreprise. Plusieurs organisateurs et organisatrices dans les campagnes chez Amazon et Starbucks ont été congédié·e·s en raison de leur activité syndicale, même si le droit à la syndicalisation est protégé par la loi. Dans ces deux situations, le National Labor Relations Board (NLRB) a mis énormément de temps à réagir; dans le cas de la campagne chez Amazon, le juge s’est prononcé en faveur de l’organisateur Gerald Bryson, qui s’était fait congédier, mais seulement après que les employés de l’entrepôt aient voté en faveur du syndicat. Si ces campagnes ont duré, c’est vraiment parce que des organisateurs et organisatrices ont continué à mobiliser leurs collègues, pas parce que la loi était de leur côté

Étant donné que les travailleurs et les travailleuses ne peuvent pas compter sur les lois pour les protéger, l’objectif de l’OT101 est de leur enseigner à construire un pouvoir collectif avec leurs collègues : en mettant de la pression sur le patron, en perturbant la production sur le lieu de travail, en grugeant les profits, ou même en s’appropriant le pouvoir qu’exerce le patron. C’est parce qu’elle nous apprend à compter sur nos propres capacités, celles de nos collègues et celles de notre comité au lieu de dépendre des avocats et de la bureaucratie que cette formation est difficile.

Les médias présentent rarement des histoires d’organisation syndicale, ce qui nous complique la tâche; nous n’avons pas beaucoup d’exemples pour illustrer nos propos. Et même quand des journalistes parlent des luttes ouvrières, iels vont beaucoup plus parler des élections et des conflits légaux que des grèves et des actions directes. La dernière infolettre hebdomadaire de Jonah Furman (« Who Gets the Bird ») en est un bon exemple : la section sur les grèves est au moins deux fois plus petite que celle sur les élections dans un des gros syndicats nationaux, même si l’auteur a pris le temps de bien faire ses recherches. Il est encore plus rare de voir des récits d’employé·e·s qui réussissent à faire changer les choses dans leur milieu de travail sans passer par la négociation d’une convention collective ou qui font autre chose que la grève (comme signer une pétition ou faire un march on the boss).

Ce manque d’exemples d’actions directes menées par des travailleurs et travailleuses complique également la tâche des comités d’organisation qui ont suivi l’OT101 quand vient le temps de gagner la confiance de leurs collègues afin de faire les premières actions directes d’une campagne. Dans tous les milieux de travail, vous trouverez des gens prêts à rejoindre et à bâtir le syndicat la première fois qu’iels sont contacté·e·s par le comité; en fait, la plupart des comités d’organisation du SITT-IWW prennent forme quand ces personnes se rassemblent et suivent l’OT101. Mais il y a aussi des gens qui pourraient être amenés à rejoindre le syndicat après en avoir discuté avec un·e membre du comité, et c’est là que le manque d’exemples pose problème. Enfin, il y a des gens qui ont besoin de voir une action directe se dérouler avec succès dans leur milieu de travail pour être convaincus de signer leur carte. Ces catégories sont décrites en détail dans la section Know the Union, Hear the Union, See the Union du texte Weakening the Dam (« Affaiblir la digue »). Je peux dire d’expérience que la plupart des travailleurs et travailleuses entrent dans l’une des deux dernières catégories : iels ont besoin d’« entendre parler du syndicat » et de « voir le syndicat » en action pour s’y intéresser.

Dans une campagne centrée sur l’action directe, vous ne pouvez pas vous contenter de dire à vos collègues que la loi protège leur droit de s’organiser avec leurs collègues pour défendre leurs intérêts ou que la signature d’une carte de membre suffit pour soutenir leur syndicat local. Vous devez leur prouver que l’action collective peut les mener à la victoire. Cela veut dire qu’iels devront monter sur le ring, avec les travailleurs et travailleuses dans un coin et les patrons dans l’autre. Si vous ne parvenez pas à mener une action directe avec succès, il est possible que vous n’arriviez pas à convaincre la majorité de vos collègues de s’impliquer réellement. Si votre comité ne passe pas à l’action lors des premiers stades de la campagne, vos membres risquent de se coincer dans un engrenage fatal.

L’engrenage fatal

Le but de l’OT101 est d’apprendre à bâtir un comité. Plusieurs étapes doivent être suivies avant de passer à l’action : trouver les coordonnées de ses collègues, les rencontrer en tête-à-tête et évaluer leur engagement, faire la cartographie sociale du milieu de travail, etc. Il arrive toutefois que le développement du comité se fasse au détriment de l’action directe. Cela devient problématique si, par exemple, le comité préfère recruter plus de collègues que de confronter leur patron. S’iels n’ont pas suivi l’OT101, les membres du comité pourraient inviter des collègues à qui iels n’ont parlé que quelques fois à venir à une rencontre de comité, et tenter de les convaincre de rejoindre le syndicat lors de la réunion.

À priori, il n’y a rien de mal à vouloir recruter plus de membres. Les travailleurs et les travailleuses ont besoin de la force du nombre, et un gros comité permet de canaliser cette force. Cela dit, les comités tombent parfois dans un engrenage dangereux : ils ne feront pas d’actions tant qu’ils n’auront pas assez de membres, mais ils n’arrivent pas à recruter de nouveaux et nouvelles membres s’ils ne posent pas d’actions concrètes. Si vous vous organisez seulement dans le but d’établir un rapport de force lors de la négociation d’un contrat, ce ne sera pas un problème; dans ce scénario, l’action directe est vue comme une solution de dernier recours si vous ne parvenez pas à conclure d’entente. Dans notre vision des choses, par contre, nous considérons l’action directe comme un moyen de donner confiance à vos collègues et envers leur comité.

Si les membres du comité ne parviennent pas à se mobiliser dans des actions directes, la campagne peut frapper un mur. Si celle-ci ne mène à aucune action concrète ni victoire, les organisateurs et les organisatrices vont se décourager, quitter le comité et peut-être même quitter leur emploi. En conséquence, les membres du comité commenceront à utiliser les rencontres en tête-à-tête pour recruter de nouveaux membres au lieu de prendre le temps de discuter avec leurs collègues de leurs problèmes et des moyens de les surmonter. Puisque le comité ne parviendra plus à aller chercher plus de membres que ceux et celles qui connaissent déjà le syndicat, la campagne va s’éteindre une fois que toutes ces personnes auront rejoint le syndicat, se seront épuisées à la tâche et auront fini par quitter.

Comment régler ce problème?

Pour sortir de ce cercle vicieux, il faut s’attaquer à un problème spécifique. Nous prenons déjà des précautions pour éviter les répercussions négatives de nos petites actions, par exemple en veillant à ce que les membres du comité ne dévoilent pas l’existence du syndicat ou ne fassent pas des réunions avec des collègues qui ne sont pas dans le coup. En revanche, une action peut être un succès même si elle n’est réalisée qu’avec une minorité des employé·e·s. Dans l’une des campagnes où j’étais organisateur externe, un comité formé de quatre travailleurs et travailleuses a réussi à obtenir des augmentations de salaire et des jours de congé grâce à des actions de petite envergure. L’administration avait demandé aux employé·e·s quels changements iels aimeraient voir dans leur milieu de travail et les membres du comité, ainsi que quelques autres employé·e·s favorables à la campagne, ont présenté les problèmes que le comité avait jugés prioritaires. Les patrons ont cédé aux revendications (notamment celles qui portaient sur le salaire et les congés de maladie), mais ils n’ont jamais eu vent de la campagne d’organisation. Pourquoi? Parce que les membres du comité ont décidé de s’attaquer à des enjeux que leurs collègues avaient à cœur, qu’iels ont fait participer ceux et celles qui ne faisaient pas partie du comité, et qu’iels ont mené une action directe qui leur semblait réalisable en lien avec une revendication qu’iels pensaient pouvoir remporter.

Si deux personnes arrivent à coordonner une action directe qui fait participer leurs collègues, elles forment un comité plus solide qu’un groupe de 10 personnes qui ne pose pas d’actions concrètes. Depuis que nous avons fait l’action décrite plus tôt, nous avons 50 % plus de collègues qui soutiennent la campagne et le comité s’est entièrement renouvelé; de nouveaux et nouvelles membres ont pris la relève, et les membres d’origine ont pu prendre une pause.

Ce sont ces petites actions qui, plus tard, nous donneront la confiance de partir en grève et de faire valoir des revendications plus importantes. Même cela peut paraître compliqué au début, c’est au comité d’établir son calendrier en fonction de ses besoins. Les syndicats professionnels, de leur côté, se voient imposer des conditions par une tierce partie, qu’il s’agisse de la date des élections ou de la composition de l’unité de négociation chargée de négocier la convention collective. Les représentants seront élus (ou pas), et la convention collective sera adoptée (ou pas) : il n’y a pas de demi-mesure ou de marge de manœuvre.

Un petit comité peut remporter des victoires rapidement ou apprendre de ses erreurs. Ces victoires peuvent aussi permettre à la campagne de grandir au-delà d’un seul milieu de travail; dans le cas du syndicat dont j’ai discuté plus tôt, les membres du comité qui a obtenu des augmentations de salaire et des congés de maladie sont devenus des formateurs et formatrices pour l’OT101 et agissent à titre de mentors pour les organiseurs et organisatrices externes du SITT-IWW. Iels aident d’autres travailleurs et travailleurs à mettre sur pied leurs propres comités et à remporter leurs premières victoires. C’est ainsi que des syndicats forts et solidaires peuvent prendre racine à l’échelle d’une industrie.

Owen King est un membre du SITT-IWW et un organisateur dans l’industrie du jeu vidéo à Seattle.

Pourquoi former un syndicat même si t’as une job de rêve ?

J’ai une bonne job, vraiment ! Elle rendrait jaloux beaucoup de gens et je le sais. J’y fais un très bon salaire, j’y ai un horaire qui me convient et des patrons très humains et soucieux de respecter leurs employé.es et que les employé.es se respectent entre elles et eux. Sans farces, ce n’est pas une parade de bullshit ! Mes journées passent rapidement; je me sens stimulé, j’ai des défis à relever, des possibilités d’avancement, des moments «relax» qui font que je ne suis pas trop stressé non plus, je n’ai pas de travail à rapporter à la maison et, la cerise sur le gâteau, je ne suis ni patron ni cadre ! Tout ça avec un DEP.

J’ai vraiment une bonne job, et je ne suis pas le seul.

En effet, la tendance des dernières années à rendre le travail cool et bien payé pour mettre la main sur les employé.es à cause de la pénurie de main d’oeuvre a rapporté gros à beaucoup d’entre nous, dont moi, et cela que nous soyons dans un milieu syndiqué ou non. Pourtant, je suis quand même convaincu qu’il faut que mes collègues et moi on se syndique à l’IWW. Je suis aussi convaincu que le capitalisme n’apporte rien de bon à ma vie, même si je fais partie des personnes qui sont «relativement» privilégiées à l’intérieur de celui-ci. Finalement, je suis convaincu d’une troisième chose : c’est que trop peu de personnes pensent comme moi et qu’il s’agit d’une bombe à retardement. Pourquoi ? Et bien laissez-moi vous l’expliquer en quelques points !

  1. Mes collègues

Si ma job est une job de rêve, ce n’est malheureusement pas le cas pour tou.tes mes collègues. Je ne peux évidemment pas me contenter de me dire que si les choses vont bien pour moi, tant pis pour les autres et qu’ils et elles n’ont qu’à se débrouiller pour améliorer leur sort. Ils et elles ont les mêmes besoins que moi, peu importe leurs études, leurs compétences et leur rendement au travail. Il faut donc que tous et toutes aient assez à la fin du mois pour vivre convenablement.

2. La «plus-value» qu’on nous vole

La «plus-value», pour l’expliquer grossièrement, correspond à la part de la valeur du travail qu’on accomplit que nos patrons et l’entreprise gardent pour eux. Très simplement, c’est le profit de l’entreprise et une bonne partie du salaire des patrons, et cet argent vient de NOTRE travail; pas du leur !

Ceci étant dit, nous avons appris il y a quelques mois que l’entreprise pour laquelle je travaille a fait des profits équivalent à près de 25% du salaire moyen de ses employé.es cette année, et cela malgré de très gros investissements. Peu importe que nous soyons déjà bien payé.es, nous savons que nous nous faisons encore dérober en toute légalité près de 25% de la valeur de notre travail ! Nous subissons donc malgré tout une énorme injustice basée uniquement sur le fait que mon patron était le fils de son père et a ainsi hérité de l’entreprise familiale. Ce vol légal et le système qui le permet (le capitalisme) doivent cesser.

Transformer mon milieu de travail en coopérative nous permettrait de mettre la main sur cet argent et de l’utiliser soit pour nous, soit pour aider notre communauté (qui, dans le quartier ou je travaille, en aurait grandement besoin, croyez-moi !)

3. Les «beaux jours» ne seront pas éternels

Si les choses vont bien pour moi et la plupart de mes collègues en ce moment (et cela sans même que nous n’ayons eu à former un syndicat, je le rappelle), ce n’est pas parce que nous sommes meilleur.es que les autres : C’est uniquement une question de contexte !

En effet, les périodes de pénurie de main d’oeuvre ET de prospérité économique ne sont pas la norme et ne durent pas éternellement. L’entreprise pour laquelle je travaille est en ce moment dans un créneau bien précis qui lui permet de faire des affaires d’or aujourd’hui; mais qu’en sera-t-il dans cinq ou dix ans ? Si la pénurie de main d’oeuvre cesse et que le chômage monte en flèche, quel intérêt notre employeur aura-t-il à sortir tambours et trompettes pour nous attirer et nous retenir ? Aucun. Et si nous n’avons pas formé de syndicat d’ici là, comment allons-nous défendre nos acquis ? Nous ne pourrons tout simplement pas.

Et si le syndicalisme de solidarité m’a appris quelque chose, c’est que c’est lorsque tout va bien qu’il faut se préparer à la tempête, pas lorsqu’on est en plein dedans. Il faut donc impérativement que les personnes qui sont dans une situation semblable à la mienne comprennent cela : Nous n’avons rien de spécial; nous n’avons que de la chance et cette chance ne sera pas éternelle. Soyons des fourmis; pas des cigales !

4. La foutue croissance infinie

Je suis devenu un anticapitaliste il y a une dizaine d’année lorsque j’ai compris que :

a) La croissance infinie sur une planète aux ressources finies = l’épuisement inévitable des ressources et l’auto-extinction.

b) Le capitalisme n’a pas le choix de croître pour survivre.

Donc, peu importe à quel point on réformera le capitalisme pour le rendre plus «juste» et «vert», ce problème persistera puisqu’il est au coeur de son fonctionnement. Sans entrer dans les détails du pourquoi (parce que ce n’est pas le but de ce texte), l’essentiel à retenir est que le syndicalisme révolutionnaire de l’IWW n’est, pour moi, pas qu’une affaire de justice sociale et économique; c’est un acte nécessaire pour mettre fin au capitalisme et assurer la survie de notre espèce et de bien d’autres !

Étrangement, ce point est peut-être paradoxalement le plus négligé et le plus important de tous. Je peux cependant comprendre pourquoi, puisque «sauver la planète» n’est pas un besoin immédiat, contrairement à gagner assez d’argent pour payer notre loyer ou à arriver à éliminer le sexisme et le racisme au travail. On se dit donc qu’on s’en occupera plus tard. Oui, mais… cependant, il ne faut pas l’oublier non plus, car plus nous mettrons de temps à sortir du capitalisme, plus nous devrons reconstruire sur des dépotoirs, cultiver des sols morts et arides, et plus nous aurons perdu à jamais d’espèces animales et végétales essentielles à notre survie. C’est bien beau que moi et mes collègues on fasse 70 000 $/an, mais si on se couche le soir en se disant que nos enfants n’auront plus rien à manger dans 40 ans, est-ce qu’on est vraiment heureux et heureuses ? Bien sûr que non. 

C’est pour ça qu’il faut mettre mes patrons ainsi que tous les patrons du monde à la porte, pour créer une économie raisonnable, basée sur les ressources et respectueuse de l’environnement. C’est une question de survie !

En résumé

Même si on a d’excellentes job, former des syndicats (spécialement s’ils sont révolutionnaires) et lutter est une nécessité. C’est une nécessité, parce que nos collègues ont besoin de nous, parce que nos patrons nous volent quand même beaucoup d’argent, parce que les syndicats nous préparent pour les jours difficiles et parce qu’ils nous permettront peut-être d’éviter notre auto-extinction.

Donc, si comme moi, t’as une bonne job, formes-y quand même un syndicat ! Parce que contrairement à ce que te dirais Pierre-Yves McSween : T’en as vraiment besoin !

Pour nous contacter :
Courriel du SITT-IWW Montréal
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Auteur anonyme

Malaises aux partys des fêtes – Quelques trucs wobblies pour vous aider à gérer la situation

Par Anarkitty

La saison des partys des fêtes approche à grands pas. C’est bien connu, il s’agit pour la plupart des gauchistes d’une période parsemée de moments bien agréables, mais aussi de nombreuses situations qui nous feront grincer des dents et auxquelles il n’est pas toujours facile de savoir comment réagir. Est-ce qu’on doit dénoncer systématiquement chaque parole ou geste problématique et risquer de se mettre tout le monde à dos ? Est-ce qu’on doit en laisser passer et qu’on devient alors un.e mauvais.e allié.e ? Est-ce pertinent de débattre avec notre cousin complotiste qui ne changera pas d’idée de toute manière ? Ce sont toutes des questions que nombre d’entre nous, moi y compris, se sont posé.es plus d’une fois.

Chose intéressante, le wobblie en moi a récemment réalisé qu’il y avait de grandes similitudes entre bon nombre de ces situations et celles qu’on rencontre au jour le jour dans une campagne d’organisation syndicale de l’IWW. En effet, lors d’une campagne wobblie, le défi d’à la fois réunir tout le monde ET de les amener à supporter l’idée de bâtir un syndicat est de taille ! Il nous force à devoir sans arrêt éduquer nos collègues et intervenir sur leurs comportements problématiques, tout cela sans se les mettre à dos. Ce n’est pas simple, et pour cette tâche, nous avons acquis au fil des décennies une grande expérience sur les pratiques à adopter et celles à éviter. Je vous en partage quelques unes qui, je l’espère, pourront vous être utiles !

  1. Poser des questions et écouter les réponses

Les êtres humains ont généralement le défaut d’être très facilement froissables. Dites-leur que vous n’êtes pas d’accord avec elles ou eux et ils/elles se sentiront confronté.e.s, voudront défendre leurs idées et tomberont presque toujours en mode «joute». Leur but ne sera plus de discuter et/ou d’apprendre, mais seulement de gagner. Cela mènera généralement à un cul-de-sac, voir (et des études le démontrent) au renforcement de leurs positions de départ.

Pour éviter de tomber dans cet abîme, la meilleure chose que nous avons appris.es à faire est tout simplement de poser des questions, écouter les réponses, renchérir avec d’autres questions et amener l’autre à trouver la réponse par lui ou elle-même. Une règle d’or qu’on répète souvent est celle du « 80% / 20% » qui consiste à donner 80% du temps de parole à l’autre et à en garder seulement 20% pour soi.

Cette méthode a aussi l’avantage non négligeable d’améliorer de beaucoup compréhension et la rétention de l’information chez l’autre. En effet, puisque la personne à qui nous parlons aura elle-même fait le raisonnement aboutissant à la conclusion que nous voulions, elle l’aura nécessairement compris pour de vrai et n’aura pas fait que hocher de la tête en faisant mine d’avoir saisi.

Attention cependant, il est primordial d’être de bonne foi avec cette approche. Nous ne sommes pas Socrate. Le but n’est pas de poser des questions avec un ton moqueur pour prendre l’autre au piège et/ou de le ou la ridiculiser; c’est plutôt d’avoir une vraie conversation et, surtout, d’éviter de partir dans une envolée lyrique non-sollicitée qui se révélera généralement contre productive.

  1. Les conversations en tête à tête

Avez-vous déjà remarqué qu’il est beaucoup plus facile de faire changer une personne d’idée en débattant avec elle lorsqu’il n’y a pas d’autres personnes dans la conversation ? Si oui, il s’agit d’une bonne observation et cela est dû encore une fois à cette vilaine fragilité de l’égo. Il vaut donc mieux adresser une situation problématique ou débattre d’un enjeu politique seul.e avec la personne visée plutôt que la confronter devant tout le monde. De plus, cela évite d’obtenir le funeste titre de «social justice warrior» (ou du très à la mode «woke») qui, généralement, finit par être contre-productif car plus personne ne nous écoute et considère ce que nous disons. Finalement, cela risque beaucoup, BEAUCOUP moins de détériorer nos relations avec la personne elle-même ou les autres personnes présentes qui auraient été témoins de la scène.

  1. Les agressions et la pression sociale

Parce qu’aucune règle n’est absolue, il y a évidemment des situations dans lesquelles intervenir en mettant la personne problématique à part n’est pas la bonne chose à faire. Parmi celles-ci, toute situation où une personne en insulte, intimide, agresse etc. une autre requiert évidemment une intervention immédiate pour la faire cesser. Celles où une personne dit ou fait quelque chose qu’à peu près personne ne défendra peuvent aussi faire exception, puisqu’en adressant directement le problème, il y a de fortes chances que les autres nous appuient et que la pression sociale aie un effet immédiat et à long terme sur la personne problématique. De plus, puisque tout le monde en aura été témoin, cela permet généralement de «monter la barre» pour les situations futures en démontrant que ce genre de choses ne sera plus toléré. Finalement, cela permet aussi de montrer aux personnes qui n’auraient rien dit que lorsqu’on ose se lever pour parler tous et toutes ensemble, notre pouvoir collectif est plus grand que notre pouvoir individuel.

  1. L’alcool

Il serait difficile de faire un texte ayant comme sujet les malaises des partys des fêtes sans parler d’alcool. Je ne m’éterniserai pas sur ce sujet puisqu’il est plutôt évident : Si vous croyez que des situations tendues peuvent se produire, il vaut mieux être prévoyant.e et toujours garder en tête que la modération a bien meilleur goût.

Nous ne pouvons évidemment pas contrôler la consommation d’alcool et de drogue des autres, mais pouvons faire un effort sur la nôtre.

  1. Le pouvoir de la vulnérabilité

*Celui-ci n’est pas du IWW, mais d’une personne qui m’est chère, que j’ai vu l’utiliser souvent et sa puissance me frappe à chaque fois. Je devais en glisser un mot.

Notre société nous demande toujours d’être «fort.es». Elle nous apprend que montrer notre vulnérabilité est à proscrire. Or, ceci est complètement faux. Si quelqu’un nous dit quelque chose qui nous fait mal au point où on en vient à retenir nos larmes, la meilleure chose à faire peut parfois être d’embrasser notre émotion et le malaise qu’elle générera et de nous mettre à pleurer. Contrairement à la colère, cette réponse aura tendance à susciter de l’empathie de la part des autres, à mettre très mal-à-l’aise la personne qui nous a fait du mal et à générer beaucoup d’introspection chez elle, surtout s’il s’agit d’une personne empathique ayant seulement été maladroite. Elle s’ouvrira généralement à nous, nous écoutera, s’excusera et en sortira grandie. Notre relation avec elle risque aussi beaucoup moins d’en sortir détériorée.

Attention cependant, il ne doit pas s’agir d’une technique de manipulation émotionnelle ! L’idée n’est pas de feindre de pleurer pour qu’une autre personne se sente mal à l’aise, mais bien d’oser le faire si cela se produit naturellement. Aussi, si la personne qui nous a fait du mal n’est pas de bonne foi, il est probable que le pouvoir de la vulnérabilité ne fonctionne pas. Je ne considère tout de même pas qu’il faille absolument cacher nos émotions face à ce genre de personnes. À vous de prendre la décision qui vous semblera la meilleure.

  1. Choisir ses combats

Certaines personnes sont raisonnables, d’autres non. Dans l’absolu, il est fort probable que tout le monde peut changer d’idée, mais dans la réalité, cela dépend beaucoup du rapport que nous entretenons déjà avec elles et de leurs intentions. Par exemple, le cas classique de la personne qui entame une conversation avec nous dans le but spécifique de nous «trigger» pour ensuite se moquer de nous en est un où espérer une discussion constructive est franchement naïf. Les fanatiques religieux, les conspirationnistes et les militant.es politiques qui nous abordent pour essayer de nous convaincre ne sont généralement pas de bonne foi non plus. En règle générale (mais ce n’est qu’une opinion personnelle), je dirais que toute conversation avec une personne qui refuse de répondre à nos questions est une perte de temps. J’en profite d’ailleurs pour mentionner à ce moment précis que tout cet article vise globalement à ce que nous ne soyons pas nous-même ces personnes qui sont contre-productives et extrêmement désagréables 😉

Et voilà ! J’espère que ces quelques conseils, méthodes et balises pourront vous être utiles pour gérer les situations malaisantes qui se produiront dans vos partys des fêtes cette année, mais aussi dans toutes les autres situations malaisantes que vous allez rencontrer dans le futur.

Si vous êtes intéressé.es à en apprendre davantage sur ce sujet, pensez à joindre l’IWW si ce n’est pas déjà fait et/ou à vous inscrire à notre prochaine formation d’organisateur et organisatrice 101. Vous découvrirez qu’il ne s’agit pas que d’un syndicat, mais aussi d’une très belle école militante et de relations humaines.

Bon temps des fêtes et reposez-vous bien 🙂 !

ATELIER SYNDICAL : COMMENT FAIRE LA CARTOGRAPHIE SOCIALE ET PHYSIQUE DE SON MILIEU DE TRAVAIL ?

Mardi le 25 octobre de 18h30 à 20h30, le Comité d’organisation de la branche du SITT-IWW Montréal vous invite à un atelier « Comment faire la cartographie sociale et physique de son milieu de travail ». L’atelier se fera en présence au local, au 3340 rue Ontario Est. Pour vous inscrire, veuillez compléter le formulaire suivant : https://forms.gle/NNmc3Z195TvPBS3J9

La cartographie, ou le «mapping», est la première étape lorsqu’on commence à organiser notre milieu de travail. Un travail important qui permet d’avoir une vue d’ensemble des dynamiques internes sur notre plancher de travail, mais aussi de savoir vers qui aller mobber. Un atelier pratique où on fera ensemble une ébauche du mapping physique et social de notre milieu de travail. En bonus, seront partagés des outils de recherche d’informations sur nos patrons.

On espère vous y voir en grand nombre !

La complainte du militant salarié

La complainte du militant salarié :  comment combattre le capitalisme par le capitalisme

Depuis quelques années, nous vivons une crise du militantisme. Bon nombre d’organismes ont du mal à recruter de nouveaux adhérents et à les mobiliser. Nous n’avons qu’à regarder notre propre taux d’adhésion, qui fluctue au gré des saisons, et les difficultés rencontrées lorsque vient le temps de mener une action pour réaliser que la[1] IWW subit, elle aussi, les effets cette même crise. Bien que les explications à ce phénomène puissent être polysémiques, la plupart des gens reconnaissent que, de manière plus générale, cette situation est liée à une crise de l’action collective. Face à un syndicalisme de plus en plus corporatiste, certains militants n’entendent tout simplement plus l’appel à la mobilisation. En guise de solution, les bien-penseurs de ce monde, dont font partie certains Wobs, ont trouvé une solution révolutionnaire à ce problème : le militantisme rémunéré! Je sais, je sais… ce débat dure depuis des lunes et est constamment ramené à l’avant-plan, et de façon nauséabonde, dans nos discussions collectives. Même si bon nombre d’entre nous perdent patience devant ces échanges insensés sans fin, je crois qu’il importe que nous nous arrêtions un instant afin de régler cette question une fois pour toutes afin que nous puissions, à l’avenir, nous concentrer sur notre objectif commun : forcer la transformation sociale en démantelant le capitalisme. 

À première vue, cette proposition peut sembler simple et cohérente avec les valeurs de notre organisation. Après tout, un travail effectué est un travail qui mérite d’être rémunéré. Assez simple, n’est-ce pas…? Malheureusement, ce n’est pas le cas. Si certains membres, dont je fais partie, s’opposent au militantisme rémunéré, c’est que cette proposition vient heurter les valeurs les plus profondes qui nous habitent et provoque une dissonance cognitive[2] supérieure à ce que nous pouvons tolérer. Au-delà des idéologies qui s’opposent dans ce débat, je crois qu’il est important de le contextualiser afin de souligner certains obstacles plus techniques à considérer avant d’instaurer le militantisme rémunéré dans une organisation comme la nôtre.

Pendant de nombreuses années, je me suis impliquée dans mon « syndicat imposé ». Armée de ferveur gauchiste, je pensais être entourée de gens qui partagent mes valeurs de solidarité, d’entraide et de souci du bien commun. À coup de défaites et de frustrations, j’ai fini par réaliser que la montée de l’individualisme, combinée à la formule Rand, ont fait en sorte que les syndicats modernes ne sont rien de plus que des institutions corporatistes visant à maintenir le statu quo tout en convainquant la classe ouvrière d’accepter la médiocrité patronale (croyez-moi, cette médiocrité est encore plus ironique lorsqu’on travaille pour la fonction publique ou parapublique). Nos élus syndicaux sont devenus des fonctionnaires nombrilistes plus préoccupés par leur réélection et leurs primes que par le bien commun. J’ai donc fait le choix, pour contrer le supplice de ma dissonance cognitive syndicale, de me désengager (bien que je ne puisse pas me désaffilier) de mon syndicat d’appartenance pour m’impliquer dans mon syndicat choisi. Comme vous tous, je pose le geste volontaire et conscient de payer mes cotisations mensuelles parce que j’y crois et non pas parce que ce montant est prélevé automatiquement de ma paie. Vous comprenez donc que, lorsque nos membres proposent des « idées novatrices » telles que le militantisme rémunéré, je ne peux pas m’empêcher de me méfier du corporatisme rampant qui a déjà englouti bon nombre d’institutions soi-disant de gauche.

Les arguments s’opposant au militantisme rémunéré sont nombreux et de plusieurs ordres. Comme point de départ, je propose que nous revisitions les principes fondateurs à la base de notre organisation. Pour ce faire, vous aurez à aller récupérer votre petit cahier rouge intitulé Préambule, constitution & règlements généraux du syndicat industriel des travailleurs et travailleuses[3] que vous gardez bien précieusement sous votre oreiller. Je vous invite à lire la première phrase de ce document, pierre angulaire sur laquelle repose la IWW : La classe ouvrière et la classe patronale n’ont rien en commun. En acceptant de salarier certains de nos membres, qui deviendraient en fait nos « employés », ne devenons-nous pas patrons? En soutenant l’idée du militantisme rémunéré, ne sommes-nous pas volontairement en train de devenir ce que nous méprisons le plus? Je suis peut-être un peu naïve, mais je vois difficilement comment nous allons pouvoir continuer de militer pour l’abolition du patronat tout en étant patron.

En poursuivant votre lecture du préambule (1 page – 6 paragraphes – 10 phrases – 27 lignes), vous remarquerez qu’en plus de toutes les fois où nous pouvons inférer la chose, il est textuellement mentionné à 2 reprises que notre revendication première, afin de supprimer le capitalisme, est d’ABOLIR LE SALARIAT. Allons-nous vraiment verser un salaire à des gens pour qu’ils militent pour l’abolition du salariat? Comment allons-nous scander, en toute crédibilité, « À bas le salariat! » tout en versant un salaire à nos militants…? Rappelons ici que, lors de ses études universitaires, le grand gauchiste Pierre Carl Péladeau s’est senti tellement interpelé par la doctrine marxiste qu’il a modifié l’épellation de son nom pour Pierre Karl… C’est bien la preuve que des patrons peuvent être socialistes !!! Comme solution à ce problème, je propose d’épargner le temps qu’il nous faudrait pour redéfinir radicalement qui nous sommes afin de mieux remplir notre rôle de patron et d’employer la même technique que ce grand homme qui nous a tant inspirés : changeons tout simplement le c pour un k dans Kapitalisme et concluons que nous avons réalisé notre rêve de transformation sociale. Du même coup, il faudra aussi changer l’épellation de crédible pour krédible, et cohérent pour kohérent… Vous voyez, tout s’arrange!

Pour plusieurs, le débat s’arrête ici. Lorsque nous reconnaissons qu’une compensation financière pour notre implication à la IWW est diamétralement opposée aux principes fondateurs de notre organisation, le débat devient caduc. Cependant, je ne peux pas m’empêcher de poser la question : quel est l’intérêt d’une personne à s’impliquer BÉNÉVOLEMENT et de son plein gré dans un organisme qui vise l’abolition du salariat tout en réclamant un salaire pour cette même implication? Pourquoi chercher à modifier une organisation incompatible avec nos ambitions pour qu’elle corresponde à nos idéaux plutôt que de tout simplement chercher une autre organisation qui correspond mieux à notre vision du monde?  C’est à peu près aussi pertinent que d’aller distribuer des tracts sur le véganisme au Stampede de Calgary (ou Kalgary, rendu là, je ne sais plus!). Pourtant, la distinction entre militant et employé est bien claire. Mon travail est ce que je fais. Mon militantisme est qui je suis. Même si j’aime ce que je fais, que j’éprouve de la fierté pour ma profession, et que j’ai choisi de travailler dans un secteur qui rejoint mes valeurs personnelles, mon travail ne me définit pas. Je ne vis pas pour travailler; je travaille pour vivre. Pour ceux qui se posent la question, je vais me permettre ici de vous sauver les couts d’une consultation auprès d’un conseiller en orientation. Il existe une profession où vous pouvez défendre vos positions idéologiques à cœur joie tout en gagnant très bien votre vie. Vous n’avez qu’à remplir le formulaire d’adhésion disponible sur le site web de l’AQL (Association québécoise des lobbyistes) et le tour est joué! Par contre, de grâce, lorsque ce sera fait, veuillez minimalement vous assurer de ne pas poser votre candidature pour un emploi auprès d’un organisme qui vous demandera de faire des représentations visant votre autoabolition…

Nonobstant le fait que le militantisme rémunéré soit à l’opposé de nos valeurs intrinsèques, un bon nombre d’obstacles techniques se présentent à nous. Poursuivez, si vous le voulez bien, la lecture de votre petit cahier rouge. Vous constaterez, comme moi, qu’une réécriture complète de nos règlements serait nécessaire. Bien que je ne souhaite pas en faire une liste exhaustive des incohérences entrainées par les revendications « salairistes » de certains, quelques exemples méritent tout de même d’être soulignés.

En premier lieu, rappelons que l’article II de nos règlements généraux, portant sur l’adhésion, précise qu’afin d’être éligibles, les membres de notre organisation doivent adopter des objectifs et des principes compatibles avec ceux de la IWW. Encore plus, il est inscrit que des actions clairement nuisibles à la solidarité ou en contradiction avec les objectifs et principes du SITT-IWW peuvent mener à l’exclusion d’un membre. Je crois ici que l’incompatibilité a déjà été largement démontrée préalablement et que nous nous entendons pour dire que le militantisme rémunéré ne fait pas partie de nos objectifs ou de nos principes…

Par la suite, l’article III, portant sur notre structure, nous rappelle l’importance des pratiques organisationnelles démocratiques et une transparence de la part de l’organisation. Soucieux de vouloir nous protéger du corporatisme, notre syndicat est dirigé par des personnes bénévoles et non par une partie patronale. Qu’adviendra-t-il de cette démocratie lorsque nous devrons gérer nos employés? Comment allons-nous pouvoir maintenir le principe de droits égaux cités à l’article IV lorsque nous aurons instauré une structure hiérarchique patronale entre les membres? Il est vrai que les jeux de rôles sont populaires, mais je ne suis vraiment pas certaine comment nous allons jouer le rôle de syndicaliste et de patron simultanément. J’imagine que ce serait un peu comme essayer de chanter Bohemian Rhapsody en solo.

Comme si l’absurdité de la militance rémunérée n’avait pas été suffisamment démontrée, continuons de gratter cette plaie poisseuse encore un peu. L’article VII de nos règlements nous met en garde contre l’utilisation de notre étiquette universelle. Comme nous avons déterminé que notre superbe symbole pourpre ne sera jamais délégué aux employeurs, notre comité marchandise risque de se retrouver dans l’embarras puisque la seconde où le premier chèque de paie sera signé, nous devrons tous nous départir de notre t-shirt préféré. De toute façon, comme l’alinéa c) de l’article II de la page 15 précise qu’aucun membre du SITT-IWW ne peut représenter un syndicat corporatiste, nous venons tous volontairement de nous envoyer au banc des pénalités (insérer un slow clap et la procédure de rappel ici).

Jusqu’à présent, les arguments évoqués sont davantage d’ordre des idéaux et des valeurs collectives que nous souhaitons véhiculées. Malheureusement, ce genre d’argument, aussi bien formulé soit-il, ne rejoint pas les fauxchistes, ou cette nouvelle bourgeoisie militante qui, sous le couvert du socialisme, ne fait que renforcir un système capitaliste visant à maintenir le pouvoir entre les mains de la classe dominante. Donc, comme il n’est pas question ici de reconnaissance des droits des travailleurs, mais bien du maintien des privilèges de certains, je vais me permettre de répondre à l’avidité capitaliste des revendications salariales de nos bénévoles par un argumentaire capitaliste. Bien que présente mondialement, la IWW ne compte actuellement qu’environ 12 000 personnes membres. Supposons que tous nos membres sont à jour dans le paiement de leurs cotisations et que ceux-ci contribuent, en moyenne, 22$ par mois (ce qui n’est pas le cas mais allons-y avec une estimation favorable), notre budget annuel mondial, toutes branches confondues, représente environ 3 000 000$. Si cette somme peut sembler énorme pour de simples travailleurs, nous sommes à même de constater que notre budget est en fait plus petit que le compte de dépenses de bien des PDG (nonon Pierre Karl, pas toi; on le sait que tu es marxiste). Une fois nos frais d’exploitation couverts, il n’est pas difficile de deviner que les sommes disponibles sont très limitées. Ajoutons à cela le salaire des parasites militants cherchant à cannibaliser notre organisation à grands coups de revendications salariales, les sommes restantes pour nos actions collectives seraient comparables au salaire moyen versé aux personnes incarcérées dans des prisons privées aux États-Unis. À ce rythme, nous allons rapidement devenir comparables à un organisme corporatiste tel qu’Autism Speaks, où la majorité des dépenses encourues sont en salaire, en publicité et en campagne de financement alors que moins de 4% de leur budget annuel sert à venir en aide aux personnes sur le spectre et à leurs familles. À la lumière de ce simple calcul mathématique, la question se pose : dans un organisme centré sur le bien commun, le militantisme rémunéré ne devient-il pas le moyen le plus opportun de rater notre cible? En quoi est-ce que d’allouer la majorité des ressources collectives dont nous disposons à quelques individus n’est pas du capitalisme dans sa plus simple expression…?

Tout cela étant dit, il me semble clair qu’en plus de rendre notre mission inutile, le militantisme rémunéré ne fait que solidifier les relations de travail capitalistes auxquelles nous nous opposons. De plus, celui-ci ne fait que renforcer le positionnement de plus en plus corporatiste des organismes et accentuer la division du travail. Au final, en plus de détourner le débat des vrais enjeux, de siphonner les ressources financières d’une organisation déjà précaire, la solution novatrice du militantisme rémunéré n’aura servi qu’à invalider l’essence même de notre existence et exacerber la crise du militantisme. Pour ma part, si cette proposition venait à être acceptée, tant qu’à contribuer au maintien d’un système que je déteste et devenir une caricature de moi-même, mon dernier acte avant de mettre fin à mon adhésion à la IWW serait d’insister pour que toutes nos employées soient des femmes. De cette façon, nous pourrons économiser 30% sur notre masse salariale. Pierre Karl aura de quoi être fier de nous.

MarieHélène


[1] L’usage du féminin est un choix délibéré. Deal with it or talk to your therapist.

[2] En psychologie sociale, la dissonance cognitive survient quand les personnes sont confrontées à une information qui n’est pas cohérente avec leurs croyances.

[3] Il serait intéressant que nous songions à revisiter cette appellation. D’une part, l’usage de travailleurs et travailleuses réfère à un modèle dichotomique qui est, selon moi, désuet et déconnecté de la multiplicité des identités de genre de nos membres. D’autre part, la priorisation systématique du masculin dans nos textes ne fait que rappeler aux travailleuses, de façon très subtile (comme si la société ne se chargeait pas déjà amplement de nous le rappeler), que nous serons toujours un pas derrière nos collègues masculins.

Manifestation du 1er Mai 2022

RÉVOLTÉ-ES ! OUTRAGED !

(English below)
Révolté-es! Devant les patrons qui refusent de nous donner un salaire décent! Devant les propriétaires qui s’emparent d’un droit social afin de s’enrichir! Devant les gouvernements qui voient les migrant-es comme des fraudeurs!

Une autre année pandémique à subir les ravages de l’économie capitaliste. Une autre année où les impératifs économiques de la classe patronale ont primé sur le bien-être des travailleuses et travailleurs. C’est pourquoi le Syndicat industriel des travailleurs et travailleuses – section Montréal porte encore trois revendications: une hausse significative du salaire minimum à 22$/h et une amélioration de nos conditions de travail, un contrôle des loyers et du logement social, et le statut pour toutes et tous!Le Syndicat industriel des travailleurs et travailleuses ainsi que plusieurs organisations associées vous invitent à un pique-nique et une manifestation le dimanche 1er mai 2022 à 12h30 à la place Emmett-Johns, derrière la station Papineau. On est devant la classe patronale et on se tient debout, ensemble. La journée internationale des travailleuses et des travailleurs est l’occasion de développer nos liens, de partager nos luttes, de se révolter pour construire un monde meilleur.__Aussi, nous vous invitons à participer à la manifestation de la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC) qui a lieu après, à 17h à la place du « Canada », sous le thème « Colonial et écocidaire: le capitalisme c’est la guerre! ». Voici le lien vers leur site web: https://www.clac-montreal.net.

https://www.facebook.com/events/1031496310809875

Groupes participants :
STTAB- Accueil Bonneau
Comité logement Montréal-Nord
ALV
Comité chômage de l’est
RCLALQ
Coalition contre la pauvreté Hochelaga
Comité logement plateau
MAC
Syndicat TRAC union

Outraged! Against bosses that refuse to give us a decent wage! Against landlords that take away a social right in order to make money! Against governments that see migrants as frauds!

Another pandemic year during which we suffered the devastation of the capitalist system. Another year during which the economic interests of the business class crushed the well being of the working class. That’s why the Industrial Workers of the World – Montréal still demand: a significant minimum wage raise to 22$/hour and better working conditions, rent control measures and social housing, and a status for all!SITT-IWW and others invites you to a picnic and demonstration on Sunday May 1st 2022 at 12:30 PM at Place Emmett-Johns, behind Papineau station. Against the employing class, we stand together. May Day is the opportunity to meet, share our struggles and rebel on the way to building a better world.___Also, we invite you to participate in the Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC)’s protest happening after, at 5 PM at Place du ” Canada », with the theme “Colonial and Ecocidal, Capitalism is war!”.
Here is the link to their website: https://www.clac-montreal.net.

https://www.facebook.com/events/1031496310809875


STTAB- Accueil Bonneau
Comité logement Montréal-Nord
ALV
Comité chômage de l’est
RCLALQ
Coalition contre la pauvreté Hochelaga
Comité logement plateau
MAC
Syndicat TRAC union

COVID-19 : sauver les meubles, lutter et préparer l’après

Si pendant deux-trois brèves semaines, les gouvernements fédéral et provincial ont annoncé et mis en place certaines mesures pour venir en aide (partiellement) aux travailleuses-eurs, chômeuses-eurs, de manière à favoriser le confinement, les dernières conférences de presse de Legault laissent présager la fin de la lune de miel. 

Il fallait s’y attendre, business as usual, l’État va privilégier les intérêts économiques de leurs amis les boss, les gros investisseurs, les riches, et ce au détriment des travailleuses-eurs, comme d’habitude. La CAQ parle de retour à l’école aussi tôt qu’au début mai, alors qu’on est loin d’avoir « vaincu » la pandémie ou même d’avoir un vaccin, parce qu’il faut bien faire quelque chose avec les enfants des travailleuses-eurs si on les force à retourner au travail…

Pourquoi en serait-il autrement anyway? Ça a toujours été comme ça. La crise aura simplement eu un effet de loupe : nos conditions étaient déjà de la marde, elles ne deviendront pas meilleures magiquement. 

Limiter les dégâts et revendiquer…

C’est donc pour ça qu’actuellement, le milieu syndical (et une partie de la gauche) devrait être en mode « limiter les dégâts et pousser des revendications ». Sauver les meubles dans l’optique où il faut le savoir, la crise n’empêchera certainement pas les boss de s’enrichir sur le dos de leurs employé-e-s. On a qu’à regarder certaines entreprises et industries où on continue de presser le rendement comme si de rien était, encore plus si on a une main d’oeuvre qui a moins de ressources pour se défendre (les travailleuses-eurs à statut précaire notamment). 

Il nous faut demander des augmentations salariales et des améliorations dans nos conditions de travail plus largement, comme dans certains commerces ça s’est vu, et surtout, s’arranger pour que ce ne soit pas temporaire. Parce que ce n’est pas vrai qu’on va donner 2$ de plus aux caissières de supermarchés pour mieux leur retirer dans six mois, un an. Ce n’est pas le moment de se sentir coupable de demander de meilleures conditions ou de tomber dans le romantisme nationaliste de « l’effort de guerre » de Legault Inc. 

Limiter les dégâts et revendiquer, ça veut aussi dire faire des refus de travail. Pas question de retourner travailler parce que nos boss s’inquiètent. Ils ne nous donnent pas plus de bonus en temps normal quand ça va bien, pourquoi alors irait-on se mettre en danger alors qu’on est en pleine pandémie? J’espère, ou je fantasme, des syndicats de profs qui vont bloquer ces retours en classe potentiels qui sonnent surtout comme un plan de marde…Et pas juste dans le milieu de l’éducation, mais dans le communautaire, dans la santé, en construction, dans le commerce de détail, etc. 

…passer des messages…

C’est aussi le moment pour se former et s’organiser. Le Québec n’a pas une culture ouvrière ou syndical qui se transmet fort fort. À l’école, on fait peu ou pas d’éducation politique et encore moins sur les luttes sociales. Eh ben, c’est le temps d’y mettre des efforts. Et il faudra que ça vienne de la base, parce que de toute manière, on le sait, les à-plat-ventristes à la tête des centrales syndicales  tiennent trop au statu quo et à leurs privilèges pour véhiculer des idées plus radicales. 

C’est le temps de passer des messages, de faire de l’éducation populaire, d’agiter nos collègues et de se donner les moyens de le faire. Écrire des textes, donner des formations et des ateliers, accompagner des plus jeunes dans un apprentissage militant. Préparer le monde à défier les lois spéciales et injonctions qui vont continuer de pleuvoir dès qu’on mettra de la pression au bon endroit. 

…et préparer l’après…

Et il faut penser à l’après, parce que le cauchemar ne va pas prendre fin avec un éventuel déconfinement (qui lui-même risque d’être long et progressif, au gré des besoins des boss…). Si déjà nous sommes capables d’être assez alertes pour éviter de faire se faire passer par la bande des lois autoritaires ou anti-syndicales draconiennes (comme la plupart des États le font en temps de crise), on va tout de même se faire remettre une facture salée en sacrament. 

Rien de nouveau à ce qui suit, mais juste à regarder notre filet social : si la panique est pogné dans nos hôpitaux, nos CHSLD (la plupart privés en plus), nos CLSC ou nos organismes communautaires, c’est que ça fait des décennies que les gouvernements se succèdent pour y mettre la hache. Ce n’est pas une triste coïncidence si on est pas capable de tester suffisamment, qu’on laisse du monde à la rue en plein pandémie, qu’on a pas assez d’équipement. Et ce n’est pas une crise sanitaire qui va changer cela, capitalisme oblige. 

Legault et Cie le font déjà planer : ça va coûter cher. Pas vrai que les gouvernements vont (ré)instaurer une taxe sur le capital ou des impôts plus élevés pour les plus riches. Non, après les mesures de distanciation sociale, ça va être celles d’austérité qui vont être violentes, pas qu’un peu. On va nous demander de se serrer la ceinture sur un méchant temps. 

Et notre système de santé qui aura déjà de peine et de misère passé au travers de la crise, va manger une autre claque. En éducation ça sera pareil. Les programmes de prestations auxquels nous contribuons n’y échapperont pas. Les acquis en matière de santé et sécurité, de conditions de travail, name it, tous vont y goûter. 

Il faut donc qu’on se prépare à rebâtir et renforcer nos mouvements syndicaux, sociaux et de gauche. Ça ne se fait pas en claquant des doigts et il y aura des obstacles. Déjà comme je le mentionnais plus haut, il y aura « les élites » de gauche pour tenter de contrôler le bordel et la frustration que ça va générer. Quelle forme ça prendra, je ne le sais pas. Mais on est mieux de commencer à y penser. 

COVID-19 : L’IWW-Montréal demande la suspension des paiements de loyers et d’hypothèques

MONTRÉAL, le 30 mars 2020 – La crise du coronavirus nous a frappé de plein fouet et comme à l’habitude dans ces moments difficiles, les premiers à en payer le prix furent les travailleurs et travailleuses. Une semaine seulement après le début des mesures d’isolement social, on dénombrait plus d’un million de nouvelles chômeuses et de nouveaux chômeurs à travers le pays.

Malgré les programmes d’aide annoncés par les différents de paliers de gouvernement, il semble que les fonds ne seront pas distribués à temps pour le début du mois d’avril. C’est ainsi que plusieurs centaine de milliers de personnes devront choisir entre manger ou payer son loyer ou son hypothèque. Si les mesures de confinement prises le sont pour la santé de tous et toutes, nous croyons important de rappeler que le logement et l’alimentation constituent également des besoins vitaux et devraient être considérés comme des droits humains.

En ce sens, l’IWW-Montréal demande la suspension des paiements de loyers et d’hypothèques pour tous et toutes. La porte-parole du syndicat, Coline Gaucher explique : « Si, à la base, nous avons déjà un certain malaise avec le fait de monnayer un besoin humain de base comme celui de se loger, cette situation exceptionnelle nous force à exiger que les gouvernements prennent des mesures extraordinaires. C’est aussi ça, la santé publique ! »

Solidarité avec les grévistes du loyer

Comme l’État tarde à mettre en place des mesures concernant le droit au logement pour tous et toutes durant cette crise, un mouvement de grève des loyers est en train de se mettre en place d’un océan à l’autre. L’IWW-Montréal tient à annoncer publiquement qu’elle se place en solidarité avec les locataires grévistes, et que ceux et celles qui devront subir des conséquences négatives de la part de leur propriétaire pourront contacter notre Comité de solidarité pour les aider à se défendre.

« Nous soutiendrons nos membres, ainsi que toute personne qui subira les conséquences d’une participation à cette grève des loyers, par nécessité ou par solidarité. Soyez assuré.e.s que notre syndicat répondra présent si des mesures de répression sont exercées par les propriétaires ! » indique madame Gaucher.

L’IWW-Montréal enjoint également ses organisations alliées à prendre des positions de principe sur la suspension des hypothèques et des loyers pendant la crise, à faire pression sur les différents paliers de gouvernement, ainsi qu’à préparer la solidarité avec les personnes qui devront se résoudre à faire la grève des loyers. Il n’y a pas de recette secrète, c’est en unissant que nous réussiront à défendre les droits au logement et à l’alimentation pour l’ensemble de la classe ouvrière, avec ou sans emploi.

Toujours du côté de celles et ceux qui luttent

Le Syndicat Industriel des Travailleurs et des Travailleuses – Industrial Workers of the World (SITT-IWW) est une organisation syndicale ouverte à tous les membres de la classe ouvrière, qu’ils ou elles soient salarié.e.s, sans-emploi, étudiant.e.s ou retraité.e.s.

La mission du SITT-IWW est d’organiser les lieux de travail, les industries et les communautés. Nous voulons à la fois améliorer nos conditions de vie dans l’immédiat, mais aussi construire un monde sans patrons. Un monde dans lequel la production et la distribution seront gérées et organisées par les travailleurs et les travailleuses, afin que les besoins de la population entière soient satisfaits plutôt que seulement ceux d’une puissante minorité d’exploiteurs et de propriétaires.

Crédit Photo: Cédric Martin