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Troisième jour de grève générale illimitée au Nigéria

via communismeouvrier.wordpress.com

AFP, 11 janvier 2012 :

Pour la troisième journée consécutive, le Nigeria restait paralysé mercredi par la grève générale sur le point de s’étendre au secteur clé du pétrole, avec des émeutes dans le centre du pays (…).

Les deux syndicats de travailleurs du pétrole du Nigeria, le premier producteur de brut d’Afrique, ont menacé pour la première fois depuis le début de ce mouvement social contre la hausse des prix du carburant, d’interrompre la production de brut.

Le président du syndicat PENGASSAN, dont les dirigeants sont réunis à Port Harcourt, la capitale pétrolière dans le sud du pays, a demandé “à toutes les plateformes de production de se mettre en alerte rouge en prévision d’un arrêt total de la production”.

Un autre membre de ce syndicat a déclaré espérer que la décision d’interrompre la production sera prise d’ici mercredi soir.

“Nous envisageons l’arrêt de la production du pétrole”, a également annoncé le chef du second syndicat de travailleurs du pétrole, le NUPENG (Syndicat nigérian des ouvriers du pétrole et du gaz naturel).

Les grévistes demandent le rétablissement des subventions aux carburants dont la suppression, le 1er janvier, a entraîné un doublement des prix de l’essence, frappant la majorité, démunie, des 160 millions de Nigérians.

Le pétrole est vital pour le Nigeria, le plus gros producteur de brut d’Afrique devant l’Angola avec près de 2,4 millions de barils par jour, et représente 90% de ses exportations.

Depuis lundi, des manifestations pacifiques ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans la grande métropole économique Lagos, dans un climat pacifique.

Ils étaient de nouveau plusieurs milliers ce mercredi dans les rues de Lagos à manifester dans le calme. Seuls quelques incidents isolés ont eu lieu dans un quartier chic de la ville, où des protestataires ont attaqué un véhicule de police à coups de bâtons et ont arraché des panneaux de signalisation.

“Je suis venu avec ma bouteille d’eau et ma brosse à dents car nous n’allons pas quitter cet endroit jusqu’à ce que notre demande de carburant à 65 naira (0,30 euros) ait aboutie”, a déclaré Akinola Oyebode, un jeune manifestant de 23 ans.

“Nous ne nous laisserons pas intimider par la police parce que notre mouvement est légitime et contitutionnel”, a-t-il ajouté.

A Kano, la plus grande ville du Nord, la manifestation a également rassemblé des dizaines de milliers de personnes et s’est déroulée sans incident majeur.

A Minna en revanche, capitale de l’Etat de Niger dans le centre du pays, des violentes émeutes ont éclaté dans la journée. Plusieurs bâtiments officiels ont été attaqués et un policier en faction devant l’un de ces immeubles a été tué.

A la suite de ces violences, les autorités locales ont imposé un couvre-feu de 24 heures dans l’ensemble de l’Etat de Niger.

Le gouvernement fédéral d’Abuja a demandé mardi soir à tous les grévistes de revenir à leur poste, en menaçant d’appliquer la politique “pas de travail, pas de salaire”.

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