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Entente conclue au Frite Alors! Rachel

Le vendredi 15 décembre 2016, les employé.es du Frite Alors! Rachel en sont finalement venu.es à une entente avec la partie patronale. Un virage majeur pour les wobblies qui reprennent ouvertement pignon sur rue à Montréal et une première pour le mouvement syndical qui voit naître de nouvelles manières de fonctionner en dehors des limitations du cadre légal.

Nous nous rappelons que le communiqué de presse envoyé le 27 août dernier pour annoncer leur affiliation au Syndicat Industriel des Travailleurs et Travailleuses – Industrial Workers of the World (SITT-IWW), incluait une liste de points qu’ils et elles voulaient voir changer sur leur lieu de travail. On y parlait entre autre d’augmentations de salaires en cuisine et au service, d’augmentations annuelles, d’une standardisation des formations, d’une priorité à l’interne lors de l’ouverture de nouveaux postes, d’un plancher d’heures garanties, d’une compensation pour les quarts de travail en stand-by et de congés maladie.

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Vol de salaire contrecarré dans Ahuntsic

Il y a quelques semaines, un employé en restauration, aide cuisinier, nous contactait car il avait des problèmes (sic) de paye avec son employeur. Sa boss lui réclamait un montant qu’elle lui avait versé en trop par mégarde, et plutôt que de lui signifier et prendre une entente avec lui, elle alla directement piger dans sa paye suivante sans l’en avertir. Et pas qu’un peu, plus des trois quarts de sa paye.

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Un restaurant chantant de New-York s’organise avec les IWW

C’est une nouvelle campagne du SITT-IWW, et des plus excitante, qui a été lancée à New York dernièrement. Les travailleurs et travailleuses du Ellen’s Stardust Diner à Time Square sont sortis publiquement vers la fin aout 2016. C’est sous le nom de Stardust Family United que ces travailleurs et travailleuses se sont réuni.es pour répondre aux conditions de travail dangereuses, aux congédiements arbitraires et au harcèlement au travail.

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Les employé.es du Frite Alors Rachel se syndiquent avec les IWW

Nous nous occupons de la préparation, de la cuisson et du service. Nous prenons en charge le ménage et la sécurité et lorsque quelque chose ne va pas, nous sommes les premières et premiers concerné.es, ainsi que les premières et premiers à répondre.

Nous considérons que cela devrait nous donner le droit de négocier nos conditions de travail et que ces conditions devraient inclure le respect et une vie meilleure.

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Grève victorieuse chez les IWW, TTX Maryland vire son patron!

Des travailleurs et travailleuses de l’industrie des technologies informatique du Maryland lancent une grève avec le SITT-IWW et congédient leur patron!

FREDERICK, MD- Les travailleurs et travailleuses de True Technical Experts LLC (TTX) un sous-contractant en Technologie Informatique pour des détaillants majeurs, ne pouvaient savoir jusqu’où les emmènerait leur aventure lorsque le 26 mai dernier ils entrèrent en grève une bonne fois pour toutes. Les travailleuses et travailleurs ont alors soumis une liste de demandes qui incluaient un ajustement de leurs salaires au standard industriel, des heures régulières, la fin du harcèlement et des vols de salaires et la reconnaissance du SITT-IWW.

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Je suis serveuse, en quoi le 15-5-7 ça me concerne? Et comment y arriver?

Depuis que j’ai 14 ans, je travaille dans l’industrie de la restauration. Ça veut dire que depuis que j’ai 14 ans j’en ai vu de toutes les couleurs de passe droit et de salaire de merde. Mais j’ai eu de la chance, j’ai commencé hôtesse et ai toujours eu un peu de pourboire. Arrivée à l’étape de l’appartement, j’étais serveuse, ce qui me garantissait un coussin financier confortable.

Au printemps passé, pendant que je cherchais une job, je n’ai pas réussi à en trouver une tout de suite dans le service et c’est là que j’ai vécu, ou plutôt tenté de vivre, au salaire minimum. J’ai pas du tout la théorie qui vient derrière le 15$/h, mais j’ai le vécu. C’est pas vrai qu’à 10,55/h on réussi à payer son loyer, à bien manger et à se déplacer. Le salaire minimum à 15$/h, ça veut dire arrêter de se demander si j’ai assez d’argent pour prendre le métro à la place de marcher 1 heure l’hiver à -40°C. Ça veut aussi dire que, pour les parents, une job chacun à 40h/semaine pourrait être suffisante.

On va se le dire, j’ai 21 ans, pas d’enfants et aucune autre responsabilité que de m’occuper de moi-même. Si dans ma situation c’est difficile, j’imagine même pas c’est quoi pour mes collègues qui ont des enfants.

Comme salariée à pourboire ça veut dire quoi le 15$/h ?

Dans l’industrie dans laquelle je travaille, on retrouve deux positions envers le salaire minimum à 15$/h. Il y a les gens pour, qui souvent travaillent en cuisine et il y a nous, les serveuses qui, franchement, à moins de travailler dans un casse-croûte, nous retrouvons bien au-dessus de ça avec le pourboire. Nous voyons donc difficilement ce qu’il y a à gagner avec le 15$/h, mais plutôt ce qu’il y a à perdre.

Comme serveuse, on vante souvent l’idée que le service c’est un peu comme gagner à la loto ; on fait la palette. J’y crois presque encore, du moins c’est tellement ancré que je veux y croire. Mais quand j’y pense, à part les filles de mon âge, qui souvent commencent, des femmes et hommes émancipés et à l’aise financièrement dans leur job tellement payante dans le service, j’en ai jamais vus. Ma première job c’était une job géniale : petit restaurant haut de gamme en bordure de Québec, avec comme serveuses des femmes dans la quarantaine en montant et dans les petits postes, des gens de 14 ans, comme moi à l’époque. Pis je m’en rappelle de ces femmes-là, des anges, super gentilles, qui sont dans l’industrie depuis leurs 14 ans. Sauf que ce sont aussi des femmes qui en ont des histoires à dormir debout sur l’industrie. Des femmes qui ont jamais un congé de leur vie, qui se sont fait renvoyées quand elles sont tombées enceintes, qui ont des problèmes de consommation, des problèmes d’argent par dessus la tête, des problème de santés, mais pas d’assurance, rien, que des peanuts.

Pis dans ma deuxième job, on avait toutes entre 20 et 25 ans. On avait de l’argent à dépenser et les quatre jours de 12 h de file sont plus faciles à toffer avec quelque chose dans le corps qu’à jeun. Fait que quand on y pense, c’est normal que 20 ans plus tard dans cette industrie, on en ait des problèmes pis qu’on soit autant poquées. La loto du service je veux vraiment y croire, parce que c’est ce qui fait qu’on se dit que notre job est moins pire que celle du cook. Mais si c’est vraiment la loto pis que pour la gagner on se maganne, je vois pas en quoi le tip en vaut la chandelle.

Pis en plus ce qu’on oublie c’est qu’on cotise sur notre retraite, sur le chômage, sur les vacances, à 9,05$/h. Dans le fond on oublie que dans le moment, on y arrive en masse, mais que dès qu’on tombe malade, que notre boss nous trouve pu assez cute, qu’il ferme ou qu’on veut des vacances, on se retrouve avec des peanuts et, tout d’un coup, on y arrive pu pantoute.

Et on va se le dire, le tip que je fais est pas juste du à mon sourire, souvent il y a le «est-ce que ma bouffe était bonne» et «est-ce que ça a pris 1h ou 20 minutes avant de recevoir ma bouffe». Depuis 7 ans je suis dans l’industrie et depuis 7 ans que je vois les serveuses et les cuisiniers se battre sur la question de salaire. Ce serait tellement plus sain et juste qu’on soit toutes à 15$/h et de partager le pourboire. Pas juste ça, le «j’accepte la familiarité malaisante des clients» deviendrait tellement moins nécessaire, on pourrait respirer, et garder la même qualité de vie.

Pourquoi 5 semaines de vacances payées et 7 jours de congés maladies payés ?

Le 15$/h c’est vraiment sur la coche quand on a un salaire de 10,55$/h, c’est à peine si on réussit à y croire. Sauf que 5 jours semaine, 52 semaines par années, à moins que t’aie la chance d’être là depuis plus d’un an et que tu as 2 semaines de moins, c’est juste pas sain. Ça sert à quoi 15$/h quand on peut pas souffler ? Pis pourtant nos boss eux s’en offre des vacances, sur notre dos. Parce qu’on va s’entendre que si mon boss fait autant d’argent, c’est pas parce qu’il travaille plus que moi, c’est parce qu’il a eu l’idée et les ressource pour partir son entreprise. Les 5 semaines de vacances, c’est en gros d’aller chercher notre du en tant que force de travail. On crée le profit, on peut demander à en profiter aussi. C’est aussi simple que ça.

Ça fait 7 ans que je travaille dans la restauration, ça veut dire que jsais pas c’est quoi un congé maladie. Non seulement prendre congé parce qu’on est malades nous vaut souvent un avertissement écrit ou la perte de l’emploi, mais ça veut aussi dire une perte de journée de salaire et ça, on peut pas se le permettre.

Pis en fait, la majorité des gens vont dire que c’est DÉ-GUEU-LASSE de savoir que la majorité des employés de restauration prennent pas congé quand ils ont la gastro, parce que «hey, jla mange cette bouffe là moi !». Ben oui. C’est dégueulasse, mais le loyer se paye pas tout seul, sorry. Les 7 jours de congés maladies payés c’est comme les 5 semaines de vacances : c’est un gros minimum. Et là on demande pas à ce qu’ils soient payés seulement s’ils sont pris, non. On demande que, pris ou pas, les congés maladies soient payés. Ça veut dire : pas d’excuse de la part du patron sur le fait qu’il y avait pas de papier du médecin et pas besoin de justification pour se le faire payer.

Comment ça va être possible d’y arriver ?

Le 15-5-7, c’est possible et c’est un gros minimum. Mais, la seule façon que ça arrive de façon permanente, c’est qu’on s’organise sur nos milieux de travail. Quand on voit des gains par les élections, ces gains sont temporaires s’ils décident de le donner, ils peuvent décider de l’enlever. On l’a vu souvent, comme le Parti québécois qui a longtemps été mis de l’avant par les syndicats pendant les élections. Mais dans les faits, c’est le parti qui a mis en place le plus de Lois spéciales. La rhétorique électorale j’y crois pas, ça fait 7 ans que jvois le monde de mon industrie dans marde et maintenant que jle suis aussi, j’y crois encore moins. La politique des gens riches me concerne pas, leurs projets me concernent pas, la mienne est sur mon milieu de travail et prend acte avec mes collègues en opposition aux intérêts de nos patrons.

Quand on passe par la base et par l’auto-organisation des milieux de travail, on crée un momentum. Ce qui se passe, c’est un mouvement. Quand on s’organise sur nos milieux de travail, on s’organise avec nos collègues et nos collègues s’engagent dans la lutte contre leur adversaire direct : le patronat. Ce qu’on veut, c’est pas quelques personnes qui convainquent les masses. Le problème avec la tentative de «convaincre», c’est qu’un autre peut aussi le faire contre vous. Ce qu’on veut, c’est que ça vienne de nous ; parce que quand ça vient de la base, de nous, le gain est solide. Quand on se bat pour quelque chose, qu’on le gagne, si on nous l’enlève, on réagit. Quand on a l’impression qu’on nous l’a donné, si on le perd, on se résigne.

À l’IWW on croit que c’est par l’organisation qu’on peut vraiment gagner et renverser le rapport de force. On s’organise sur nos milieux de travail avec nos collègues. Dans la théorie, c’est vraiment beau de se dire que ça va se faire par les élections, mais le vrai pouvoir est sur nos milieux de travail, pis mes collègues et moi savons ben mieux comment le mettre en place qu’un gouvernement ou que n’importe quel autre groupe qui parle à travers son chapeau. À l’IWW on fonctionne par la base. En gros, quand à ma job on va se syndiquer, on va le faire dans nos propres termes, on va avoir nos propres revendications et nos moyens d’actions. La section locale intersectorielle n’aura aucun droit de décision, sauf si on le demande. Si on veut pas aller en grève, on ira pas. Mais si au contraire on veut y aller, watch out, y a personne qui pourra nous en empêcher.

Ce qu’on fait, c’est parler avec nos collègues, parce leurs problèmes, NOS problèmes, sont ce qui font qu’on se rassemble, pis qu’on se solidarise. J’ai une collègue que si tu lui parles de tes problèmes, elle compatie, mais hell no qu’elle s’embarquera pas dans quelque chose pour toi, ben oui, c’est ça l’individualisme. Mais quand tu lui demande ce qui va mal à job, elle en a gros sur le cœur et elle veut se battre pour ce qui la touche si elle sait qu’elle est pas seule.

Jamais on enverra quelqu’un leader une campagne. À l’IWW on a la célèbre phrase «every worker’s an organizer». Ça vient de nous tous : tout travailleur/toute travailleuse est un organisateur/une organisatrice, ça vient pas d’un comité central, pas d’une assemblée, et si on veut s’organiser on s’organise et on agit. C’est nous qui savons le mieux comment ça doit être sur nos milieux de travail, pas mon boss, pas mon camarade militant, nous ; c’est nous qui pouvons faire que ça soit possible, que ça change. Ce que ça fait, de s’organiser, c’est qu’on devient plus sûrs de nous, on prend les rênes et ça donne le goût d’agir.

Le 15-5-7 on va se le dire, c’est une méchante bonne idée. Sauf que on va aussi se le dire, il y a un superbe pattern dans certaines industries précaires qui veut que l’adversaire c’est pas mon boss, mais mes collègues. Parce que le cuisinier se force pas assez pour faire des belles assiettes pis que X a une section plus payante que moi. Ben oui, on s’est tous fait former dans l’optique de la «compétition naturelle» pis ça donne ça. Pis là, ça, ça brouille un peu les cartes, parce que pour que le 15-5-7 fonctionne, faut qu’on se tienne les coudes. Pis la compétition, ça fait le contraire.

Moi, la seule tactique que j’ai vu fonctionner pour solidariser mes collègues, c’est l’organisation. Pis l’organisation sur des enjeux qui touchaient tout le monde, même mes gérantes. Pis à partir de ça on augmente les demandes, pis les moyens de pressions. C’est pas vrai que dès le début tout le monde va vouloir le 15$/h. Mais un moment donné, quand ça fait des mois, voir des années que tu te bats contre le même adversaire avec tes collègues, sur des problèmes qui t’ont touchés au début, pis des fois pas, pis des fois juste toi pis pas lui, ben tu viens à te demander pourquoi les salaires sont pas plus justes. Ce qui fait que tout d’un coup, parce qu’il m’a aidée quand mon boss faisait du harcèlement, parce que je l’ai aidé quand il a eu besoin d’une hausse de 50 cennes, etc., partager mon tip de façon égale est vraiment plus logique qu’au départ.

Et là on va se le dire, c’est assez réformiste comme demande. Ce qu’on demande c’est pas l’abolition de l’exploitation, ni l’abolition du salariat. On demande juste une plus grande part des profits de nos patrons et un meilleur mode de vie. Sauf qu’à quelque part, en attendant d’arriver aux beaux projets de société qu’on essaie de me vendre à gauche pis à droite, j’aimerais ça pouvoir payer mon loyer, pis j’aimerais ça manger autre chose que les sandwichs qui sont gratuits à ma job. Pis dans tout ça, en voulant le 15$/h pis les vacances et les congés maladies payés, on lutte. Quand on s’organise entre travailleurs et travailleuses, on crée une classe plus forte, on se solidarise et on renverse le rapport de force.

Comme travailleuse, on m’a appris à penser que c’était impossible de changer les choses sauf si je devenais gérante. On m’a appris à critiquer mes collègues qui ne faisaient pas des doubles et à me référer à mes patrons s’il y avait un problème sur le plancher. Avec l’organisation et l’IWW, ce que j’ai commencé à voir, c’est que les intérêts de mes patrons ne sont pas d’avoir un milieu de travail avec une cohésion interne. La compétition entre serveuses et la rivalité cuisine-service est un bon exemple de ce qui sert le patronat. Diviser pour mieux régner, ça vous dit quelque chose ? Ben en voilà une belle illustration !

En s’organisant et en se solidarisant sur nos milieux de travail, on peut rendre possible ce genre de gain. On peut gagner ce qu’on demande. On s’empower et on comprend qu’on mérite encore plus. En renversant le rapport de force, on brise une barrière et on se rapproche de l’abolition du salariat.

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Discours de Morgane Mary-Parson, rerprésentante du SITT-IWW Montréal au forum pour le 15-5-7, en février dernier. Publié pour la première fois dans l’édition de Mai 2016 du Combat Syndical.

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Pour avoir le 15-5-7, pas de fatalité, il faut s’organiser et lutter!

S’il va sans dire que le mouvement pour le 15$ de l’heure au Québec n’a pas encore atteint le stade de mobilisation et de visibilité qui lui fut accordé aux cours de la dernière année, il a tout de même réussi à s’inscrire comme une partie intégrale de la stratégie de plusieurs regroupements communautaires et syndicaux.

Avec son forum 15-5-7 organisé en février dernier, le section locale montréalaise du SITT-IWW a mit la main à la pâte en regroupant une centaine de personnes autours des conférenciers et conférencières de divers horizons. Le 15 avril 2016 des marches étaient organisées dans de nombreuses villes canadienne. Profitant de l’occasion, la coalition réunis en février se remis en action et se regroupa au métro Jean-Talon pour défiler sur la Plaza Saint-Hubert. Aujourd’hui, au Québec une vingtaine d’organisations syndicales, politiques et communautaires soutiennent la lutte pour le 15$ de l’heure. Nous prendrons les quelques lignes ci-bas pour saluer chaudement quelques luttes mené sur le terrain, soit celles des préposés aux bénéficiaires, du Syndicat des employé.es du Vieux Ports et des salarié.es de l’Université McGill.

Les préposé.es aux bénéficiaires qui aident notamment aux soins d’hygiène, à la mobilité, à l’alimentation et à l’accompagnement des personnes malades ou présentant des incapacités (par exemple, en situation de vieillissement et/ou de handicap) gagnent en moyenne 12,50$. Les préposé.es sont engagé.es par l’état, mais aussi par des agences privées et des entreprises d’économies. Le combat pour l’augmentation du plancher salari13087421_1166449666712562_3629811911288487886_nale mené par les différents locaux syndicaux a commencé il y a plus de trois ans, mais prend une ampleur sans précédent, notamment du coté du SQEES-FTQ qui est en renouvellement de convention collective. Depuis l’automne dernier, ils et elles en profite par ailleurs pour multiplier les actions de visibilités telles les manifestations et les distributions de tracts. S’étant assez tôt doter d’un mandat de grève touchant plus de 3000 membres, les 10, 30 et 31 mai dernier se furent 42, puis 38 résidences privées pour aînées qui furent paralysé. Or, il ne s’agissait là que d’un avertissement lancé par le syndicat. Avertissement que le gouvernement aurait dût écouter, puisqu’une grève illimitée sera déclenchée dès le 21 juin dans une trentaine de résidences.

De leur côté, les 300 membres du Syndicat des employé.es de la société du Vieux Port (AFPC) sont en processus de renouvellement de convention collective depuis mars 2016, mais combattent pour le 15$/h depuis l’automne dernier. Une pétition a d’abord été lancée sur leur lieux de travail, suivie d’une distribution de tracts et pamphlets mettant l’accent sur le précédent historique et la solidarité. L’exécutif estime avoir réussi à toucher 80% des membres et organisèrent une action-éclair le 28 janvier lors d’une journée porte ouverte organisée par leurs employeurs. Le 27 mai une grève fut déclarée exerçant une pression économique sur leurs employeurs comme sur les commerces environnant. Depuis le tout début, le Syndicat des employés de la société du Vieux Port est présent dans pratiquement tous les événements pour le 15$/heures, mettant la collaboration à l’avant-plan de leur stratégie.

15_and_fairFinalement, c’est sous la bannière de 15$ and fairness Mcgill que huit associations syndicale, étudiantes et départementales se sont réunis au début de l’année 2016 pour obtenir un salaire et des conditions de vie décente pour les salarié.es et les sous-traitants de l’Université McGill. Bien que leur première action officielle fut de participer à la manifestation du 15 avril, les militant.es ont enchaîné plusieurs actions : un panel, une journée d’orientation et des capsules vidéos pour diffuser l’information.

Ce ne sont là que quelques uns des nombreux exemples prouvant que pour obtenir 15$/heures, 5 semaines de congé et 7 jours de maladie, on ne peut se laisser aller à la fatalité, il faut s’organiser et lutter!

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Exploitation carcérale, riposte syndicale!

Les prisonniers et prisonnières forment depuis de nombreuses décennies déjà la ligne de
front d’un système de production basé sur l’esclavage. Coincé.es entre quatre murs pour
la durée de leur peine, ils et elles sont souvent forcé.e.s de travailler pour des salaires
dérisoires et dans des conditions inhumaines. Sous le couvert du mensonge voulant qu’ils et elles rendent à la société ce qu’ils et elles lui auraient pris ou à tout le moins qu’ils et elles contribuent à rembourser ce qu’il coûte de les maintenir en détention, le complexe carcéral américain offre de plus en plus régulièrement les services de cette main d’œuvre à faible coût à des compagnies privées.

Considérant que la majorité des gens ayant passé par le système carcéral y retourneront,
qu’ils et elles sont majoritairement issu.e.s de communautés racisées et que vue l’expansion qu’a pris le système carcéral aux États-Unis (70 millions d’états-uniens et états-uniennes ont un casier judiciaire et près d’un pour cent de la population totale est actuellement derrière les barreaux) il ne fait plus aucun doute qu’il s’agit non seulement d’une manière de mettre les sans-emplois au travail forcé, mais aussi de s’assurer que les plus démuni.e.s de la société ne puissent pas exprimer leur mécontentement. C’est pourquoi dès le début de l’année 2014, des membres de l’IWW contactés par des prisonnier.es ont aidé à former l’Incarcerated Workers Organizing Committee iwoc(IWW-IWOC). L’objectif était clair, il fallait faciliter la liaison des prisonniers et prisonnières voulant s’organiser selon les bases du syndicalisme afin d’améliorer leurs conditions de vie. En quelques mois à peine, plus de 700 cartes étaient signées, faisant de l’IWOC l’un des plus gros syndicats de  l’IWW moderne aux États-Unis.

Au début du mois d’avril dernier, la mobilisation a atteint un sommet sans précédent lorsque des grèves ont éclaté dans sept prisons de l’État du Texas. Prenant le slogan «Nous sommes en dedans pour vous, vous êtes en dehors pour nous» au pied de la lettre, les membres des sections locales de l’IWW des quatre coins du monde ont saisi leurs téléphones pour appeler les autorités concernées afin de souligner leur soutien à l’IWOC et leur mécontentement face aux conditions dans lequel ces derniers et dernières sont obligé.e.s de travailler, occasionnant ainsi un blocage complet des communications du Département de la justice criminelle du Texas. De nombreuses grèves continuèrent de manière spontanée jusqu’au 27 avril ou refusant de travailler en plein orage, les travailleurs incarcérées de la prison d’Estelle, toujours au Texas, laissèrent savoir qu’ils pourraient bien devenir la 8e prison de l’État à tomber en grève générale. Face à cette menace, les autorités répondirent en tirant de force les prisonniers de leurs cellules, usant gaz lacrymogène et matraques avant d’en placer plusieurs en cellules de confinement et de leur interdire tout contact avec l’extérieur.

Ne reculant pas devant la menace, le 10 juin, 7 prisonnier.es du Waupun Correctional Institution et du Columbia Correctional Institution entamèrent une grève de la faim afin d’attirer l’attention sur le caractère inhumain des cellules de confinement. En date de publication, les 7 prisonnier.es en seraient à leur 3e journée sans manger et l’IWOC ne compte pas s’arrêter là ayant déjà annoncé une Grève générale nationale le 9 septembre prochain.

Pour plus d’informations, visitez le site de l’IWOC ou consultez son journa bi-annuel l’Incarcerated Worker

 

 

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Solidarité avec les coursiers et coursières à vélo de San Francisco

Il y a quelques jours à peine, alors qu’une première rencontre des membres du Comité d’organisation pour un Syndicat des coursiers et coursières à vélo chez Sprig.Inc à San Francisco était organisée, l’employeur décréta l’équivalent d’un lock-out d’une semaine suivi d’un retour au travail avec un horaire coupé de moitié.

Les coursiers et coursières à vélo qui ne faisait déjà que 13,50 de l’heure, soumis à une politique de la compagnie leur interdisant de recevoir un pourboire, ont ainsi vue leur horaire passer d’une trentaine d’heure par semaine à de 3h à 15h seulement. Alors que les organismes qui se sont penchés sur la question évaluent le salaire décent à 14,37 pour la région de San Francisco, rappelons que les coursiers et coursières font un métier aussi exigeant physiquement que dangereux. On exige notamment qu’ils et elles soient capable de franchir des distances de 3 à 5km en zone urbaine en moins de 15minutes.

Les membres du syndicat se sont déjà entretenu à de nombreuses reprises avec la direction de Sprig.Inc afin de demander une compensation pour les heures et les journées de travaillent qui furent coupé, de même que des augmentations de salaire et de meilleures conditions de travail, mais la partie patronale semble déterminer à laisser trainer l’affaire aussi longtemps que possible. Les coursiers et coursières à vélo de San Francisco, regroupé sous le Syndicat Industriel 540, en appellent donc à la solidarité des individus, des communautés et des organisations concernées à les appuyer dans leur démarche.

Pour support les coursiers et coursières à vélo en négociation:
https://rally.org/couriersunion?utm_source=leader_banner

Solidarité!

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Les Wobblies à travers le monde

Des États-Unis, au Canada, à la Grande-Bretagne et à l’Irlande, en passant par la Norvège, l’Allemagne, la Lituanie, l’Autriche, la Suisse, la Grèce, l’Australie et la Chine, les Industrial Workers of the World sont plus que jamais un syndicat présent à l’échelle mondiale. Mais que font nos organisateurs et nos organisatrices réparties aux quatre vents? Quels sont leurs plans? Quelles sont leurs luttes? C’est à ces questions que tentera tant bien que mal de répondre cette nouvelle colonne, qui chaque mois mettra le feu des projecteurs sur les activités des wobblies de partout à travers le monde!

Le 9 janvier 2016, le Comité de Défense Générale Local 14 de Minneapolis a rejoint la famille Quinn, Native Lives Matter, Idle No More, AIM, Black Lives Matter et bien d’autres pour aller manifester dans le froid afin de réclamer justice pour Phil Quinn, assassiné par la police de Minneapolis en décembre 2015. La ligne verte du système de métro et l’Avenue Université ont été bloquées tandis que des actions de perturbations avaient lieu dans un Target, un Walmart et un Club Food. (Industrial Workers Hiver 2016) Un mois plus tard le CDG Local 14 participait à une nouvelle action, cette fois pour Jam12744270_1729009820645471_1093583573150809589_nar Clarck, lui aussi assassiné par la police de Minneapolis. Le lendemain le CDG, le IWW African People Caucus et les membres de la branche de Minneapolis se réunissent pour une journée de discutions et de formation, notamment au sujet de l’augmentation de la violence policière.

Le 28 janvier, les membres de la branche de Boston se présentent pour la 4e fois à la Cour du District de Quincy, en solidarité avec les arrêtés du blocage de l’autoroute 93 lors de la Martin Luther King Day. Nombre d’entre eux et elles participeront également de manière hebdomadaire aux journées de tractage des fellow workers de la Museum Independant Security Union, qui se voient imposer des horaires pas possible suite à un gel des embauches.

Dès les premiers jours de février, des wobblies de la Pennsylvanie participent à des piquets pour protéger plus de 10 000 arbres qu’on menace de couper pour favoriser la construction d’un pipeline.

Le 1er février la branche de Portland marche au coté des travailleurs et travailleuses du Graduate Student Union de l’Université d’État de Portland alors qu’il-les rendent leur campagne publique en allant déposer leurs demande au bureau du président de l’Université.

Le 4 février les wobblies de la Grèce participaient à une grève générale qui paralyse les transports publics, les avions, les navires, les taxis, les écoles et ne laissa qu’un minimum vital d’employé dans les hôpitaux, le tout afin de contrer les réformes touchant la pension de vieillesse.

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Le 15 février la Branche de Washington et le 27 février la branche de Whatcom-Skagit participent à des blocages en solidarité avec Familias Unidas por la Justicia farm workers union qui appelle actuellement à un boycott des fruits Driscoll. Boycott que l’IWW accepta d’endosser lors de sa dernière convention internationale.

Le même jour, de nombreux prisonniers regroupés sous la bannière du Free Virginia Movement, faisant ainsi écho au Free Alabama Movement, rejoignent les IWWs afin de lancer des campagnes pour lutter contre le traitement des travailleurs et travailleuses incarcéré.es.

Le 17 février, les membres de la Branche de Milwaukee participent à un piquetage de solidarité avec les enseignant.es du Wisconsin.

Le 18 février, la branche de Madison participe à une grève sauvage généralisée dans l’État qui réunie plusieurs dizaines de milliers de travailleurs et de travailleuses immigrant.es dans la rue afin de contester un projet de lois anti-immigrant. Le soir même le Madison Infoshop (Syndicat Industriel 620 IWW ) et la Branche de Madison, en collaboration avec le Lakeside Press Printing Coop (IWW) organisent une conférence sur les soulèvement populaires que connut le Wisconsin en 2011.

Le 19 février, le Irish Center for Histories of Labour and Class, situé à Galway en Irlande, a lancé un appelle aux contributions afin de dresser un portait du legs de l’IWW en Irlande et au sein de la diaspora Irlandaise.

Le 21 février, les wobblies de Pittsburgh participent au Malcom X Legacy Brunch en compagnie du New Afrikan Independance Party.

Le 24 février avait lieu une manifestation de 300 personnes devant la cours de Londres en solidarité avec 13 militant.es écologistes, incluant 4 membres de l’IWW, arrêté.es pour des actions menées contre l’extension de l’Aéroport d’Heatrow.

Le 25 février 2016, les travailleurs et travailleuses membres du Sister Camelot Canvass Union ont célébré le troisième anniversaire de leur Syndicat. La lutte menée par le SCCU ne représente pas seulement la première grève organisée par la branche de Minneapolis, elle est aussi, sans aucun doute, la plus longue que le Syndicat ait connue depuis son renouveau au début des années 2000, et a permis la création de la North Country Food Alliance, une coopérative de travail gérée démocratiquement par une douzaine de wobblies qui redistribue de la nourriture organique. (Industrial Workers Hiver 2016)
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