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Action syndicale suite à une vague de renvois abusifs à Héritage Café

Mercredi le 28 Février, la section Montréalaise du Syndicat Industriel des Travailleuses et des Travailleurs (SITT-IWW) a commencé un piquetage devant le centre de distribution Héritage Café, situé au 5715 chemin Saint-François dans Ville Saint-Laurent. Ce piquet fait suite au renvoie de deux travailleurs, membres du SITT-IWW, pour organisation syndicale. Plusieurs membres avaient déjà appelé lundi pour signifier à l’employeur leur mécontentement face à cette décision qui va complètement à l’encontre des droits les plus fondamentaux des travailleurs et des travailleuses.

 

Vendredi le 23 Février, vers la fin de son quart de travail, Tessa Mascia s’est fait convoquer dans le bureau du Président directeur général ou elle a été renvoyé sans plus de cérémonie. “Le PDG m’a remit une lettre et a dit que j’étais renvoyé. Je croyais qu’il plaisantait. Il a dit que non. Il a dit que ça ne “marchait tout simplement pas”, comme s’il était un adolescent rompant avec une copine du secondaire.” explique Tessa. La travailleuse était pourtant une bonne employée. Elle avait une des productivité les plus élevé parmis ses collègues et venait d’être certifié au chariot élévateur. C’est lundi le 26 Février que Kyle Shaw-Müller, un autre membre du syndicat, s’est fait renvoyer sans même se voir remettre une lettre. Il fut convoqué dans le bureau du directeur après avoir tenté de convaincre ses collègues de demander à l’employeur d’annuler le congédiement de Tessa. “Je savais que je me mettais en danger, mais d’être renvoyé sans avertissement pour avoir parlé à quelqu’un d’un autre renvoie? Ahurissant.”

 

Après de nombreux appels lundi, un piquet de grève et une rencontre avec des négociateurs du Syndicat, l’employeur refuse toujours de renverser sa décision illégale et irréfléchie. Le Syndicat Industriel des Travailleurs et des Travailleuses en appellera donc non seulement aux recours légaux, mais à la force de tout son membership (canadien comme international) pour que l’employeur entende raison.

 

Le Syndicat Industriel des Travailleuses et des Travailleurs a plusieurs branches à travers le monde dont une à Montréal. Ses membres travail aujourd’hui à la construction d’un modèle syndical basé sur la solidarité de la classe ouvrière. Le syndicalisme de solidarité se caractérise aujourd’hui par la lutte directe dans les milieux de travail, par exemple dans les cafés Starbucks aux États-­Unis ou au Frite Alors! au Québec, où des améliorations des conditions de travail eurent lieu même en l’absence d’une accréditation syndicale. La Syndicat participe aussi à mettre sur pied des réseaux de mobilisation éclair sur les lieux de travail en solidarité avec des travailleurs et travailleuses victimes de vols de salaire.

 

Contact média: Sylvain Mousseau 438-345-5046

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Noël au resto vegan Antidote: Abus de pouvoir et congédiement par textos.

Noël approche peut-être à grands pas, mais ça ne va pas dire pour autant que nos boss vont arrêter de nous traiter comme de la marde. Sarah nous a envoyé le texte suivant suite à son congédiement et c’est avec toute notre solidarité que nous le publions, car comme elle le dit : « On doit se serrer les coudes. »

Bonjour, mon nom est Sarah et je suis étudiante. On est une semaine avant Noël et au lieu de me réjouir pour le temps des fêtes, j’angoisse à l’idée de me retrouver à la rue pour l’hiver.

Jusqu’à mercredi dernier le 13 décembre 2017, je travaillais comme plongeuse au restaurant « Antidote Bouffe Végane» et j’adorais ça. Je faisais bien mon travail et je m’entendais très bien avec chacun-e- s des employé-e- s. Lorsque j’ai été engagée le 18 septembre 2017, j’étais juste tellement heureuse à l’idée de ne plus avoir à vivre dans ma voiture avec mon chien et enfin pouvoir me trouver un loyer, et ce même si j’étais payée au salaire minimum. Mon ancienne patronne, Élise Bellerose, dirige ce restaurant à l’aide de son bras droit, Arielle La Jardinière. Environ un mois avant mon congédiement, cette Arielle s’est faite donner comme mission par Élise de prendre le restaurant en charge lorsqu’elle est absente ou au spa. Je crois qu’elle a vu par là une façon d’acquérir un certain pouvoir ainsi qu’une
bonne réputation aux yeux de la patronne.

Tranquillement, Arielle s’est mise à installer un climat d’intimidation dans le restaurant, quasiment tou-te- s les employé-e- s ont commencé à recevoir des menaces de congédiement pour des raisons qui n’étaient pas valables ou même vraies. Tout ce qu’on faisait ou disait pouvait être retourné contre nous. Lorsqu’Élise venait nous parler, c’était pour nous reprocher des choses dont elle n’avait connaissance que par les ouï-dire d’Arielle. On marchait sur des œufs. Certain-e- s d’entre nous allaient même jusqu’à faire semblant de sympathiser avec Arielle par peur de perdre leur emploi, même si à plusieurs reprises des employées et moi-même (une fois) se sont faites traiter de « salope » par elle, sous prétexte que c’était une blague. Un autre plongeur adoré de tou-te- s a donné sa démission parce qu’il refusait de se faire parler comme un moins que rien. On a essayé d’en parler à Élise, mais elle n’a rien voulu savoir.

Environ une semaine avant mon congédiement, je suis sortie de la cuisine pour voir s’il y avait de la vaisselle sale en avant ainsi que pour aller remettre du papier de toilette dans la salle de bain, car c’est mon travail. Cette journée -là, Élise était absente, mais Arielle était là. En me dirigeant vers la salle de bain, elle m’a dit : « Viens ici Sarah. » . Déjà là,je savais que ça s’annonçait mal. Elle me dit ensuite d’un ton arrogant : « Vas donc laver ton petit coin en arrière!! T’as pas d’affaire en avant ! »

J’étais vraiment insultée et je lui ai répondu que ça n’avait pas rapport et je n’étais pas d’accord de la façon dont elle me parle; surtout qu’elle n’a aucune idée des taches que je dois faire. Environ deux heures plus tard dans la même soirée, j’ai trois amis qui sont venus manger au restaurant et en retournant en avant pour aller chercher des verres sales, je passe devant eux et ils me demandent ce qui est bon sur le menu. Je m’arrête une minute pour les conseiller et une serveuse vient directement me voir pour me dire de ne pas faire ça, que je dois faire attention, car Arielle lui a dit qu’elle m’avait à l’œil et qu’elle allait dire à Élise que je perdais mon temps.

Je suis donc retournée dans la cuisine, j’étais en colère et j’étais tannée de ce climat de peur dans le restaurant. J’ai décidé de texter ma boss. Une cuisinière m’a déconseillé de le faire pour ne pas perdre mon emploi. Mais je savais qu’Arielle allait dire à ma boss que je travaillais mal, alors il fallait que je défende mon point. Je lui ai écrit que je ne
comprenais pas pourquoi Arielle avait cette attitude avec moi et que s’ils n’aimaient pas mon travail à ce point, j’aimerais bien être au courant. Elle ne m’a jamais répondu, mais le lendemain matin, elle a accroché une note dans la salle des employés qui disait qu’Arielle avait autant de droits qu’elle sur ce qui se passait dans le restaurant lors de son
absence et qu’il fallait que nous, les employés, on « deal » avec ça. J’ai donc eu ma réponse…Jamais Élise, qui pourtant est la patronne, n’a demandé à me parler ou rien. Quand je la croisais, c’est comme si je ne lui avais jamais rien texté. Je me suis dite que ça allait juste rester comme ça.

Mais mercredi dernier, le 13 décembre 2017, à 13h14 juste avant mon shift de 17h00, je
reçois un message texte de la part d’Élise disant ce qui suit.

« Bonjour Sarah, désolé de t’apprendre ça par texto, mais Antidote n’aura plus besoin de
tes services. Je te remercie de ta compréhension, si tu as des questions, texte-moi. Bonne
chance pour la suite. Élise. »

Je n’en revenais pas que je venais de perdre ma job comme ça, d’un claquement de doigts. Je l’ai évidemment retexté pour comprendre son motif, mais elle ne m’a jamais réécrit. J’ai contacté les Normes du travail, pour savoir si j’avais droit au moins à un deux semaines d’avis ou une rémunération quelconque. Ils m’ont dit que non, parce que ça ne
faisait pas trois mois….Il me manquait seulement 5 jours avant que ça fasse trois mois. Les employé-e- s du restaurant Antidote se tiennent maintenant les fesses bien serrées et ont peur de perdre leur emploi comme moi. Arielle est toujours bien présente là-bas. Moi aussi j’ai peur qu’elle renvoie d’autres employé-e- s.

J’ai fait une demande de chômage, mais je sais déjà que je n’ai pas assez d’heures. J’ai vendu ma voiture à la scrap, ça va me permettre d’avoir au moins le mois de janvier d’assuré avec un toit sur la tête, à moi et mon fidèle chien. Pour la suite je ne sais pas et j’avouerai que ça me fait peur. J’espère vite me trouver un autre emploi. Merci de m’avoir lu et sil-vous- plaît partagez en grand nombre, en solidarité avec celles et ceux qui vivent de l’intimidation au travail.
On doit se serrer les coudes. Good Bye.

 

 

 

Crédit Photo: Le Huffington Post Québec.