Haïti et Saint-Domingue : l’île aux esclaves
Des centaines de milliers d’Haïtiens sont contraints de franchir la frontière pour travailler en République dominicaine. Parqués dans des plantations, ils vivent privés d’eau, d’électricité, de latrines, d’école et de soins.
C’est une seule île, Hispaniola, mais deux pays, deux univers différents, en pleine mer des Caraïbes. Haïti et la République dominicaine. Pays pauvre parmi les plus pauvres de la planète, Haïti pousse ses habitants à l’exil, sans doute entre 10 % et 15 % de la population. Entre 500 000 et un million de Haïtiens vivraient, clandestins ou non, en République dominicaine, qui, à côté, fait presque figure d’eldorado. Pour une seule saison ou pour la vie, ils partent travailler dans les champs dominicains, pour 1 ou 2 euros par jour, plus qu’ils ne peuvent espérer en gagner dans leur pays dévasté par des années de crise économique et politique le rapport entre le revenu moyen d’un Haïtien et celui d’un Dominicain et de 1 à 7.