Le harcèlement sexuel: Pourquoi je manifeste le 1er mai
Femmes et féministes, les raisons ne nous manquent pas pour manifester le 1er mai prochain : l’épuisement et l’exploitation des travailleuses sur-représentées dans le milieu communautaire ou du soin, la privatisation en santé et en éducation, le travail gratuit qu’on fait à la maison ou le salaire minimum qui continue de nous maintenir dans la pauvreté et la précarité. Heureusement que le salaire minimum va augmenter à 12$ mardi prochain. #Not. À ce rythme-là, on va avoir le salaire minimum viable de 2018 dans 10 ans! Aujourd’hui, j’ai envie de parler du harcèlement sexuel qu’on subit quotidiennement, au travail ou ailleurs.
La pointe de l’iceberg
Impossible passer de sous silence la vague de dénonciations #MeToo contre les violences sexuelles et sexistes de l’automne dernier. Aux États-Unis, des femmes travaillant dans de prestigieuses industries du cinéma ou de la télévision ont fait trembler l’impunité masculine en dénonçant publiquement leurs harceleurs et agresseurs. Au Québec, l’ancien grand patron de Juste pour rire Gilbert Rozon a fini par crouler sous les révélations de violences sexuelles qu’il a perpétrées sur plusieurs femmes pendant plus de trente ans. Il faut souligner la force de ces courageuses qui ont finalement pu, par la détermination collective, sortir de l’ombre et dénoncer.
Il y aussi toutes ces autres femmes, toutes ces travailleuses, qui sont encore forcées d’en laisser passer avec leur patron harceleur. Toutes celles qui finissent par quitter leur emploi quand elles subissent du harcèlement sexuel parce que cette forme de violence au travail n’est pas encore prise au sérieux! Parce qu’on se dit que ça va passer. Parce qu’on se dit qu’il y a rien qu’on peut faire. Parce que les canaux officiels de plaintes sont longs et sinueux. C’est la majorité, voire la totalité, des personnes qui portent plainte pour ce type de harcèlement qui lâchent leur job entre temps.
De Weinstein au boss du resto d’à côté
Les harceleurs sont là, ils sont “ordinaires” ou populaires : de Weinstein au boss du resto d’à côté. Il y a le patron qui te “frôle” les seins en passant, le collègue qui trouve que le viol c’est drôle, le client qui veut dont que tu lui souries après qu’il t’aie claqué le cul. Malgré tout, les femmes sont là à résister. Par leurs actions directes, elles font tranquillement changer la peur de camp. Les machistes sont sur la défensive quand on leur parle des violences sexistes qu’on vit. Le jupon de leur misogynie dépasse et on continue de tirer.
Ce mardi, je manifeste pour toutes ces femmes, celles qui ont pu dénoncer publiquement, celles qui souffrent en silence, celles qui résistent au quotidien, celles qui réussissent à s’organiser contre ce fléau au travail et ailleurs!
Nous ne sommes pas seules! À mardi!