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Diminution de la taxe scolaire: la CAQ souhaite un joyeux noel à ses chums plein de cash

Le projet de lois visant à ‘’uniformiser’’ la taxe scolaire arrive juste à temps pour que les richissimes du Québec puissent se gâter encore un peu plus à Noël. Et nous? Qu’on mange de la marde.

 

Jusqu’à maintenant la taxe scolaire était comprise comme un taux fixe par région, basé sur l’évaluation d’une propriété (résidentielle ou commerciale). C’est-à-dire qu’à Montréal, par exemple, chaque propriétaire devait payer 0,18 cents par tranche de 100$. Les propriétaires d’une maison évaluée à 300 000$ payaient donc annuellement quelque 540$ afin de financer la commission scolaire de son territoire. Plus la résidence est grosse, plus la résidence coûte cher, plus on peut imaginer que ses propriétaires ont de l’argent et donc plus le compte de taxes est élevé.

 

Or, ce sont des économies substantielles que ce nouveau projet de loi déposé le jeudi 6 décembre dernier à l’Assemblée nationale permettra de faire à nos patrons qui pourront dès lors, payer encore moins d’impôts.

 

Le Journal de Montréal révélait cette semaine que la famille Desmarais, uniquement pour son manoir du domaine Sagard, verrait son compte de taxes baisser de 169 000$ à 57 000$ par année. En incluant quelques-unes de leurs autres propriétés, on parle d’une économie de plus de 146 000$ pour la famille la plus riche du Québec.

 

Robert Gratton, ex-président de la Financière Power (appartenant elle aussi à la Power Corporation des Desmarais) dont le domaine est évalué à 30,4 millions, verra quant à lui son compte de taxes allégé de 25 000$.

 

Pour Julia Posca, chercheuse pour l’IRIS, il s’agit d’une taxe régressive qui ne va que contribuer à creuser le déséquilibre entre les ménages québécois.

 

Rage et solidarité,

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La tragédie de Lac-Mégantic n’est pas terminée

Au moment d’écrire ces lignes, un train de wagons remplis de pétrole est peut être encore stationné en haut de la côte à Nantes, la côte d’où est parti le train, une pente considérée comme particulièrement abrupte dans le milieu ferroviaire. La réglementation le permet. Comme elle a permi à la compagnie de faire rouler le train avec un seul employé.

De plus, nous n’avons toujours pas de voie de contournement, bien que le gouvernement fédéral se soit engagé à en construire une avant son élection. Le procès des employés de la MMA a remis le dossier en avant scène et le gouvernement a finalement relancé son projet, après un long silence. Disons qu’il était temps!

Comme vous le comprenez, les trains passent encore en plein centre-ville. Un centre-ville désertique avec à peine quelques nouveaux bâtiments modernes, loins de l’architecture parfois centenaire de l’ancien centre-ville qui tenait en parti encore debout après le déraillement. Il ne reste que le bâtiment le plus laid, celui de la compagnie de communication, une compagnie qui possède beaucoup d’argent. La vieille auberge avec une splendide architecture qui venait d’agrandir l’année d’avant le déraillement et qui avait accueilli mes premières soirées dans un bar avec mes ami.e.s n’est plus. Il avait survécu à la catastrophe et se trouvait même plus loin que le bâtiment de la compagnie de communication. Il a malgré tout été démoli, comme le reste du centre-ville. Ce centre-ville n’aurait pas dû être démoli après le déraillement, pas à ce point. On ne sait pas exactement ce qu’il s’est passé avec la ville. On n’a pas su ce qui arriverait avec le terrain de notre maison familiale brûlée durant plus d’un an à cause des embrouilles avec la ville.

C’est comme ça aussi qu’on s’est retrouvé avec un nouveau centre-ville juste à côté de ground zéro, un mini dix30 comme on l’appelle pas du tout affectueusement dans la région. On sait pas trop d’où ça vient comme idée merdique. Bonjour la discussion citoyenne hein! Parlant de citoyens et de citoyennes, ces derniers n’ont pas attendu une quelconque autorisation pour s’organiser. On pensera à la Coalition de citoyens et organismes engagés pour la sécurité ferroviaire à Lac-Mégantic qui exige depuis sa création une voie de contournement et une commission d’enquête. On pensera à cet ingénieur, Mr. Bellefleur qui est allé lui-même inspecter les voies du chemin de fer dans les environs de la ville et s’est fait tappé sur les doigts par l’ordre des ingénieurs pour avoir voulu en apprendre plus et exposer ses découvertes sur la sécurité ferroviaire plus que défaillante dans sa propre communauté.

La tragédie de Lac-Mégantic n’est donc pas terminée. Elle a continuée longtemps après le déraillement, durant la destruction de notre centre-ville, laissé entre les mains de contracteurs plutôt qu’entre ceux de la population. Elle a continuée avec le suicide de ce jeune pompier de 25 ans qui avait découvert le corps de sa copine dans les décombres. Elle continue avec le déraillement de train à Hochelaga à l’automne 2015 et celui en plein centre-ville de Sherbrooke au printemps 2017. Au moins, ces trains n’ont pas explosés.

C’est la tragédie d’une société et de son modèle économique qui met la quantité avant la qualité. Un modèle économique au service des caprices des big boss de la finance et des énergies fossiles aux détriments de la population. Nous ne sommes pas dupes, nous savons que les vrais responsables sont aux sommets des compagnies et dans le gouvernement trop doux avec ceux-ci. Les choses seraient différentes si les employé.e.s avaient eu leur mot à dire sur les règles de sécurité. Mais quand est-ce que les employé.e.s sont écouté.e.s par leur employeur?

En effet, quel serait le premier réflexe d’une entreprise gérée directement par les membres de la communauté? Par les gens qui travaillent dans celle-ci, savent comment bâtir, connaissent leurs machineries, investissent leurs milieux de travail et surtout, sont les plus à même de savoir donner du sens à ce travail fait? Je doute franchement que ce serait de penser à comment cacher le profit de leur entreprise dans des paradis fiscaux afin d’éviter les impôts, qu’il faut le dire, financent nos écoles, nos hôpitaux, nos services publics et le filet social. Je doute que ce serait de faire les viaducs les plus cheap qui nous tombent dessus. Je doute que ce soit de maintenir notre dépendance aux énergies fossiles qui mettent en danger nos modes et lieux de vie.

Non, je suis peut-être naïf, mais je pense que les premiers réflexes seraient de penser comment être le plus utile à la société en répondant à ses besoins. Ce serait de créer des infrastructures efficaces, pensées pour être utilisées par sa propre communauté et soi-même donc adieu le cheap. Ce serait penser comment ne pas faire passer des trains remplis de produits dangereux en pleines zones d’habitations.

Qui a peur de démocratiser son milieu de travail et son quartier? Et surtout, qui a peur que nous prenions en mains le monde du salariat en tant que travailleuses et travailleurs?

 

Solidarité,

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Crédit photo: photo de l’auteur