Viol et harcèlement sexuel au travail chez Starbucks
Dans une entrevue donnée au réseau de télévision américain ABC, l’ancienne barista de Starbucks Kati Moore raconte comment elle a été harcelée sexuellement et violée plusieurs fois par son supérieur, Tim Horton (aucun lien avec la chaîne canadienne), alors qu’elle occupait, à 16 ans, son premier emploi. Quand les procureurs de l’État de Californie ont été mis au courant des faits, ils ont porté plainte contre le gérant. Mais pour des raisons que l’on ignore, la direction de Starbucks a plutôt choisi de défendre son gérant, payant ses frais légaux et se contentant de transférer Kati dans une autre succursale. Malgré l’appui financier de Starbucks, Tim Horton a été trouvé coupable et condamné à la prison.
En réponse à la couverture médiatique d’ABC, Starbucks a fait circuler un mémo interne condamnant Kati et prétendant que ses relations sexuelles avec Horton étaient consentantes, même si Horton avait déjà été reconnu coupable du viol de Kati.
“Le syndicat des travailleuses et des travailleurs de Starbucks est dégoûté que la direction de Starbucks non seulement continue de tolérer le harcèlement sexuel et le viol, mais de plus supporte et finance les coupables et attaque publiquement celles qui ont le courage de parler”, peut-on lire dans un communiqué de l’organisation, affilié au IWW
“Nous sommes dégoûtés mais pas surpris. Le cas de Kati Moore n’est pas un incident isolé, et notre syndicat reçoit fréquemment les doléances de travailleuses de Starbucks qui n’ont pas été prises au sérieux par l’entreprise quand elles se sont plaint de subir du harcèlement sexuel au travail. Que ce soit par inaction, ou encore pire en refusant de garder les plaintes confidentielles, Starbucks a toujours soit blâmé les victimes ou complètement ignoré celles qui ont dénoncé des actes de violence sexuelle au travail.”, poursuit le syndicat.
Et le cas de Kati Moore ne pourrait bien être que la pointe de l’iceberg. Dans un acte sans précédant faisant explicitement référence à l’histoire de Kati Moore, plusieurs superviseurs ont récemment adressé une lettre cinglante à la direction de Starbucks demandant de prendre des mesures disciplinaires contre un vice-président régional, Andrew Alfano, qui est décrit comme étant un homme “craint et non respecté” et comme un patron utilisant des “tactiques de peur et d’intimidation”.
Au-delà de chez Starbucks, le problème pourrait aussi être présent dans d’autres chaînes de restauration rapide, qui utilisent en majorité une main-d’oeuvre adolescente. Selon la spécialiste en harcèlement sexuel au travail, le Dr Susan Strauss, les jeunes travailleuses sont plus vulnérables à ce genre de situation, et ce genre de comportement criminel de la part de superviseurs ne serait pas exceptionnels.
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