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Aperçu du camp de formation 2016

Au début du mois de juin eu lieu la deuxième édition du camp de formation des IWW, rassemblant des membres des sections de Montréal, Québec et Sherbrooke. Ce camp, organisé par le comité Événements-Marchandise de la section de Montréal, avait pour but de créer un moment propice aux discussions et aux débats, ainsi que de tisser des liens avec les autres membres et faciliter l’intégration des nouveaux et des nouvelles. Ainsi, du vendredi au dimanche, une cinquantaine de wobblies se sont rassemblé-es pour participer à des ateliers, discuter, échanger et passer du bon temps autour d’un feu de camp.

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Le premier atelier de ce camp de formation fut une brève introduction à l’ « OT-101 », ou Organizer Training 101. Nous y avons abordé les grandes lignes de l’organisation syndicale dans un milieu de travail ainsi que les différentes étapes à observer pour nous aider à reprendre plus de pouvoir sur nos lieux de travail.

Un atelier portant sur le renouveau syndical a suivi, où nous avons pu en apprendre davantage sur la situation des syndicats aujourd’hui et les limites du syndicalisme actuel. En effet, la difficulté (voire l’impossibilité) pour les travailleurs et les travailleuses à se faire entendre et à se faire respecter par leurs employeurs se fait cruellement sentir dans les négociations. Les syndicats, tels qu’on les connaît actuellement, n’arrivent plus à faire le poids face aux lois spéciales, lock-outs et autres tactiques utilisées par les patrons et le gouvernement pour imposer des conditions de travail de plus en plus insoutenables. Un changement s’impose, il n’appartient qu’à nous de le faire naître!

Par la suite, un atelier présenté par le syndicat des travailleuses et des travailleuses du communautaire (SITT-IWW) nous a permis de mieux saisir les caractéristiques propres au secteur communautaire et les obstacles à la syndicalisation dans ce milieu. La définition classique de « travailleur » et de « patron » s’applique difficilement dans un contexte où les superviseur-e-s et même les conseils d’administration ne détiennent qu’un pouvoir limité. Les employé-e-s de ces organismes sont tiraillé-e-s entre des conditions de travail pénibles pour des salaires parfois ridicules et leur passion pour leur travail, qui les force tant bien que mal à accepter une charge de travail colossale et une grande précarité. La situation est délicate et les travailleurs et les travailleuses ne pourront pas survivre à ce rythme éternellement; cet atelier fut donc un bon point de départ pour nous mener éventuellement à réfléchir sur la stratégie à adopter pour améliorer les conditions de travail des employé-e-s du communautaire, tout en respectant les spécificités de ce milieu.

Après un BBQ au soleil et des parties de pétanque et de ballon-chasseur, le comité femmes de la section montréalaise a présenté un atelier-discussion sur le sexisme en milieu de travail. À partir de mises en situation, l’atelier a eu pour but d’encourager les participant-e-s à proposer des solutions au sexisme ordinaire auquel les femmes font face chaque jour au travail, comme les remarques sexistes, les commentaires et catcalls de la part des clients et des collègues, etc.

Enfin, pour la dernière partie de l’après-midi, les participant-e-s ont eu le choix entre 3 ateliers différents : une formation du comité radio, une discussion sur la sécurité en manifestation et un atelier sur l’inclusivité au sein du syndicat. Celui sur la sécurité en manif’ a donné lieu à d’excellentes discussions, tout en nous permettant de ventiler sur notre vécu en manifestation et sur des éléments qui nous permettraient de nous sentir plus en confiance lors de ces événements.

Pour ce qui est de la formation du comité radio, il s’agissait plutôt d’une présentation de l’émission de radio du syndicat, Action en Direct, qui est une émission matinale présentée sur les ondes de Radio Centre-ville et qui traite de différents sujets touchant les travailleurs et travailleuses de différents milieux. Ce qui en fait une émission unique en son genre est le fait que nous donnons la parole aux travailleurs et travailleuses, pour qu’ils et elles puissent nous présenter leur réalité au travail et aussi ns tenir au fait des différentes luttes syndicales présentes dans les différents milieux de travail.

Puis, celui sur l’inclusivité présenté par le comité anti-oppression a aussi donné lieu à d’intéressantes discussions. D’abord, sur ce qu’est l’inclusivité en général, puis sur ce qu’elle représente au sein du syndicat. Le sentiment d’aisance, la possibilité de participer pleinement aux activités de l’organisation et la place que peut jouer l’éducation populaire dans le sentiment d’inclusion ou d’exclusion sont les éléments qui ont le plus ressorti. Ensuite, une discussion fort intéressante a eu lieu sur la notion d’oppression en soi. Elle soulignait en quoi celle-ci était un système: ce n’est pas parce que tu ne ressens pas l’oppression que tu n’en subis pas tout autant que ce n’est pas parce que tu en ressens que tu en subis.

La journée s’est conclue avec un splendide chili préparé par les membres de la section de Québec et des parties endiablées de ballon-chasseur.

Dimanche :
La journée du dimanche a débuté avec un focus group portant sur les différents comités des sections locales du Québec ainsi que sur leurs mandats respectifs. Après une brève présentation de chacun des comités, Un petit brainstorming portant sur la restructuration interne du syndicat a eu lieu et nous avons été en mesure de voir les forces et les faiblesses du SITT-IWW tel qu’il est en ce moment.

Par la suite, vers 11h un atelier sur l’histoire de l’IWW et de la One Big Union nous a été présenté par un camarade de Québec. Il nous a en quelque sorte offert un crash course d’histoire sur la présence de la One Big Union au Canada et nous a présenté la naissance du syndicalisme révolutionnaire et le tout, appuyé d’images historiques sur diapositives. Après sa présentation, il y a eu une courte période de questions pour répondre aux questionnements de certains autres camarades.

Suite à cet atelier historique, nous avons mangés des wraps de végé pâté et de légumes divers pour dîner. Après dîner, avec tous les camarades présent-e-s, nous avons tenus une table ronde au cours de laquelle nous avons tour à tour parlé de nos impression sur le camp de formation, mais nous avons également pris le temps de présenter nos perspectives de lutte et aussi de parler de futurs actions que nous aimerions mettre en place.

Ce qu’on peut retenir de cette fin de semaine de formation, c’est que, non seulement les formations sont très pertinentes et permettent à tous et toutes de parler et de débattre de sujets avec lesquels ils et elles ne sont pas nécessairement familier, mais avant tout il s’agit d’une occasion en or de tisser des liens avec des camarades des autres sections du Québec, ou encore des membres que l’on côtoie à l’occasion mais avec qui on a pas nécessairement pris le temps de s’asseoir pour discuter. Ce camp de formation s’en était l’occasion parce qu’au-delà des formations en journée, le soir venu il y a u des feux de camps festifs ainsi que des soirées festifs au cours des quels nous avons tous et toutes eux la chance de socialiser et de mieux se connaître les un-e-s les autres.

En somme, c’est une expérience qui a chaque année est pertinente et que je recommanderais a tous et toutes, puisque c’est également une excellente occasion de ventiler de son stress du quotidien.

Par Florence, Félix et Valérie

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