Un musicien de rue d’Ottawa va en appel contre la municipalité

En mai 2009, la ville d’Ottawa plaçait des haut-parleurs diffusant de la musique dans le tunnel piéton où Raymond Loomer, musicien de rue professionnel, gagnait sa vie. Quelque temps après, il coupait leurs fils et alla les coller sur la porte des locaux du Downtown Rideau Business Improvement Area, un lobby commercial qui mène une campagne contre la présence d’amuseurs publics et autres personnes gagnant leur vie dans les rues du centre-ville.

En tant que joueur de flûte, la survie de Loomer dépendait de la qualité unique de l’écho du-dit passagesous-terrain situé près du centre commercial de Rideau. En tant que membre du Syndicat Industriel des Travailleuses et des Travailleurs (IWW), Loomer n’a pas bien pris le fait de voir son travail remplacé par une machine.


« Ils diffusaient de la musique pour nuire à l’industrie des musiciens de rue, » dit-il.

Après avoir arrêté Mr Loomer, la police municipale l’a doublement accusé de méfait de moins de 5000$. Le 25 mai 2010, il était condamné à 12 moins de probation et à 20 heures de travaux communautaires. Face à cette condamnation, il s’est représenté lui-même devant la cour en avançant que la municipalité ne lui a pas fourni les informations sur les règlements qui lui auraient permis de se défendre. Il a dit aussi avoir le droit de gagner sa vie ainsi en s’exprimant selon la Charte canadienne des droits et libertés. Il s’est aussi opposé aux travaux communautaires, les considérant comme « de l’esclavage de style gouvernemental » pour s’approprier sa force de travail.

L’appel de Mr Loomer sera entendu le 12 novembre 2010 à la cour municipale.

Ottawa a de plus adopté de nouveaux règlements restrictifs obligeant les amuseurs publics d’obtenir un permis pour des zones désignées par la ville. L’Ontatio Safe Streets Act (L’Acte sur les Rues Sécures d’Ottawa) qui cible lesjeunes squeegee, les musiciens de rue et les autres personnes vivant d’activités ayant lieu dans la rue a ainsi établi un contrôle plus serré sur ces travailleurs informels.