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Images of militancy, labor and depression

Honorable Mention - Images of militancy, labor and depression – Graeme M.

published by Solidarity, January 2015

This is the work. That is to say, the terrible and precarious work, still earning less than the minimum after paying the dues of the union (I was a member of CUPE, Canadian Union of Public Employees and the UFCW, United Food and Commercial Workers International Union). for example, CUPE works like any business, but with a different speech. They always talk about social justice and the difficulties of life of the working class, but they do not hesitate to take their contributions salaries of people who earn only the minimum, leaving them poorer and without representation. This is an incredibly hypocritical organization. In the same way that large companies, it only protects the interests of its professional bureaucrats and lets members of the base in very precarious conditions.

In this context, with all the stress, economic concerns and working up to 23h to return the next day at 6 am, comes depression. It starts slowly, sleeping much or too little, with isolation, without speaking to anyone ... and in the end I ended up missing work time. After a week without leaving home I went back to work, clean up a community center in the City of Toronto. Upon entering the building, le patron m’attrape immédiatement et me salue :

« Salut Graeme, How are you? Ça fait longtemps qu’on ne t’as pas vu », said my boss.

– Sorry. I was sick and I have not left my house all week

– You know you need a doctor's note eh?

-Yes, I know. What is happening, is that I am still not gone to the doctor. I can give it to you tomorrow?

– Yes, Yes. Its good. But as we did not know if you were coming today, on t’a remplacé par quelqu’un d’autre. So, you do not have to stay. You can come back tomorrow with the doctor's note.

So I go home ... it's 7 am. « Dormir! », I said aloud. I did not think for a second to go to the doctor.

I am affiliated with the IWW for almost a year. I became a member returning to Canada after living two years in Santiago, Chile. En huit mois j’ai travaillé à trois endroits différents à Toronto : as a cleaning worker at a community center (the above named), in the bakery of a very expensive supermarket and construction. I worked a lot, 45hours per week and up 65 in summer, during the construction holiday. Apart from my terrible times, I was fine most of the time. Being busy helps me sometimes, especially because I met people and could build solidarity. That balance my sanity. Share experiences and working conditions is an essential aspect of this process. However, in the places where I worked the problems of everyday reality began again to reappear. Comme m’a dit un collègue de travail un jour : « Ne fais rien; it's better to hide. Lis à quelque part dans ce maudit édifice… fais qu’ils ne pensent même pas à toi ».

He was Egyptian and had spent thirty years in Toronto, la majorité de ces années comme employé de la ville: pick up garbage, clean community centers or streets ... It's been eight months we worked together and I was telling him why I had not come to work the previous week. We started talking and I told him that bosses were wrong, they had not paid the week when I was not there myself nor those before. I told him I thought to go to the union to file a grievance, we should do something for the bosses respect us, when he told me what I have mentioned above.

« Ils sont toujours en train de nous avoir d’une manière ou d’une autre », did I say. « Ou ils ne te payent pas ou ils te changent d’horaire sans avertir. Whatever happens, it's always the same. Why act as if nothing had happened? »

– Viewing friend, do what you want. But if you denounce it'll just cause you more problems. You can go to the union, the judge, talk thousand lawyers ... and again, you're not going to win anything. You're gonna put you in all this bureaucracy to fight against them for eight years and when in the end they will make a decision, you'll be returned to sleep in the street, no money and no work. And in the meantime, every boss will have received wage increases. Thousands of dollars will be spent to not pay you fifty cents. Ils sont comme ça et si tu veux garder ton emploi ça serait mieux que tu te taises et que tu ne dises rien », I told you it.

He looked a little bored, maybe even sad. Even if it were well paid and had seniority, he did not meet one second the rules. He was famous because he stopped working a few days if the bosses harassed. That way he kept some freedom. His advice was a reflection of the fear and helplessness that had everyone in greater or lesser amount. At the community center there were few workers and workers with a stable job. Thousands of employee-s working for the city with unstable seasonal contracts, without employment benefits and worse wages than employees stable.

The public administration, Manager and owner of the centers, creating competition between the employee-s. More, le syndicat n’évitait pas qu’il y ait plusieurs classes de travailleurs et de travailleuses à l’intérieur de son organisation. Cela créait un climat de méfiance marqué par le stress et la peur. En plus il manquait la confiance, la solidarité entre les travailleurs et les travailleuses et le respect pour ceux et celles qui faisaient un travail nécessaire mais peu valorisé. La proposition implicite du syndicat : partir à la retraite sans causer de problèmes, si c’était possible, et fuir avant qu’ils ne privatisent tout.

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En novembre 2014 le Toronto Harm Reduction Workers Union organisait sa première sortie public.

Durant ces mois à Toronto, j’ai participé à la création du Harm Reduction Workers Union, affilié aux IWW, pour les personnes qui travaillent dans le traitement de la toxicomanie. In the beginning, beaucoup de membres nous disaient que les syndicats ne les acceptaient pas dans leurs rangs. Ces syndicats avaient l’air de discriminer les travailleurs et les travailleuses pour les mêmes raisons qu’ils les employaient : eux aussi avaient été toxicomanes, prisonnier-e-s et sans-abris. Une personne gagnait 10 dollars pour trois heures de travail pendant que dans d’autres centres le salaire était de 15$ l’heure pour les mêmes tâches. Ces employé-e-s travaillaient pour des municipalités qui dépendaient de l’État pour offrir des allocations de chômage a ses employés afin d’économiser l’argent de leurs budgets.

 

Nous avons organisé le syndicat pour lutter contre cette injustice, contre le stigmate des travailleurs et travailleuses qui avaient vécu dans la pauvreté et que l’administration ne voulait même pas considérer comme des employé-e-s. Elle leur donnait du travail comme si c’était une action charitable. Nous voulions également mettre en pratique les tactiques de résistance ouvrière et le soutien mutuel que la classe ouvrière a développé depuis très longtemps.

La solidarité, l’action directe et l’appui entre camarades marquaient un contraste avec les méthodes bureaucratiques des syndicats traditionnels. Au centre communautaire, le syndicat antérieur a joué le rôle de représentant des personnes qui travaillent mais il ne connaissait pas ses membres. Notre organisation était créée et dirigée par les travailleurs. Cela pouvait se voir dans l’attitude et l’enthousiasme de tout le monde.

Maintenant je vis à Buenos Aires et je suis affilié à la Federación Obrera Regional Argentina (FORA). La semaine prochaine, quand je vais terminer les formalités de résidence et de visa, je vais recommencer à travailler comme employé de ménage, cette fois dans un théâtre où travaille un camarade de la FORA. Il se présente à nouveau une opportunité dont je n’ai pas pu profiter lors de mon dernier emploi : l’opportunité d’organiser les camarades de travail et de leur présenter une alternative. Ça sera un travail précaire et mal payé mais avec la possibilité d’organiser les camarades.

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À mes 18 ans j’ai été diagnostiqué en dépression profonde. C’était la deuxième fois que je finissais par consulter une psychologue amie de ma famille. The années suivantes, j’irai la voir beaucoup plus souvent. Accepter l’aide de quelqu’un était très difficile pour moi à cette époque. Je suppose que c’est parce que j’étais très jeune. Une personne croit en la nécessité de la solitude, en la nécessité de tout résoudre par soi-même. Quelque chose appris dans l’enfance, à l’école… qu’est-ce que j’en sais moi?

L’accent que donnent les médias de l’idée de l’individu totalement autosuffisant peut s’intérioriser de mille manières. Ce que je veux dire c’est que c’est seulement avec l’appui des autres que j’ai pu surpasser les sentiments d’impuissance, de peur et d’aliénation. Les racines de la dépression sont variées, trop pour en parler ici. However, les conditions sociales du travail et les exigences d’une société individualiste sont des causes inséparables qui contribuent à la souffrance de beaucoup de personnes. L’individualisme tente de détruire les liens communautaires et les liens de solidarité. La lutte contre cette idéologie devrait se baser sur le contraire : la formation d’une société nouvelle où ces liens entre individus jouent un rôle essentiel.

J’ai voulu raconter des histoires quotidiennes de résistance dans l’organisation ouvrière et de ma santé mentale. Raconter les expériences de solidarité, sans hiérarchie sociale, est aussi un processus de création quand nous utilisons l’histoire comme exemple de de lutte populaire et de support mutuel. Bien sûr c’est seulement le début d’un long chemin, mais maintenant je sais que la prochaine fois que me viendra le désespoir et la surcharge de travail, je pourrai compter sur mes camarades.

Écrit par Graeme Myer sous le titre original Imágenes de la militancia, el trabajoy la depresión, l’article paraîtra dans Solidarity, publication hispanophone officielle du SITT-IWW, en janvier 2015, avant de remporter une mentions d’honneur au working-writters contest qui lui vaudra une place dans le recueil Radical Works for Rebel Workers, The Best of the IWW 2015. Traduction par x385017 en février 2016 pour le Comité Communication-Traduction de la Section Locale Intersectorielle Montréalaise du SITT-IWW.

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