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Être syndiquée IWW et être travailleuse autonome…

J’ai entendu à plusieurs reprises des questionnements sur l’enrôlement de travailleurs ou travailleuses autonomes au sein du IWW et j’aimerai y répondre en partie ici.

De 1, le IWW syndique tout le monde (sauf les patrons entre autres), autant les itinérant-e-s, que les prisonnier-e-s ou travailleurs et travailleuses du sexe que des étudiant-e-s ou chômeurs et chômeuses ou gen-t-es sur le bien-être social ou même encore toute personne travaillant dans une industrie particulière. Alors pourquoi pas les autonomes aussi. Ce sont, au final, des employé-e-s du système aussi.
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Retour sur la soirée d’introduction au SITT-IWW

Jeudi le 25 août dernier a eu lieu une soirée d’introduction au SITT-IWW Montréal au local du syndicat au 5323 rue Brébeuf, à Montréal. Une vingtaine de personnes étaient présentes, dont une quinzaine n’étaient pas encore membres de l’organisation et venaient pour en savoir plus, la plupart soit après nous avoir vu en action (notamment au Vieux Port) ou soit après y avoir été attiré-es par certain-es de nos camarades.

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Les employé.es du Frite Alors Rachel se syndiquent avec les IWW

Nous nous occupons de la préparation, de la cuisson et du service. Nous prenons en charge le ménage et la sécurité et lorsque quelque chose ne va pas, nous sommes les premières et premiers concerné.es, ainsi que les premières et premiers à répondre.

Nous considérons que cela devrait nous donner le droit de négocier nos conditions de travail et que ces conditions devraient inclure le respect et une vie meilleure.

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Sept mythes à propos de Postes Canada

Affiché le 30 juin 2016 sur rankandfile.ca
Par Doug Nesbitt et Dan Darah (traduit avec l’autorisation des auteurs)

Sous l’ombre d’un nouveau lock-out ou d’une nouvelle grève chez Postes Canada, le patronat cherche de nouveau à miner la confiance du public dans le service des postes public en faisant appel à une campagne de désinformation envers les travailleurs et travailleuses des postes. Voici sept mythes à propos de Postes Canada que vous entendrez répéter dans les journaux et à la télévision, autour de la table à manger ou lors de votre pause cigarette, et par des politiciens et des patrons. Une version de ce document est disponible (en langue originale) sous forme de tract ou d’affiche. Une bonne façon d’afficher votre soutien.
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Solidaire des arrêté-e-s de la Loi Travail

En solidarité avec celles et ceux qui ont lutté et qui luttent encore contre la Loi Travail et « son monde », le SITT-IWW Montréal a organisé une soirée de financement afin d’aider le groupe de Défense Collective (DefCol) de Paris, et ce en offrant un soutient moral et financier aux personnes arrêté.e.s et/ou incarcéré.e.s en lien avec le mouvement qui a débuté ce printemps. Ce montant est bien entendu symbolique, mais il représente une solidarité internationale qui doit être maintenue afin de combattre le système qui nous affame et qui nous plonge dans la précarité.

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Je suis serveuse, en quoi le 15-5-7 ça me concerne? Et comment y arriver?

Depuis que j’ai 14 ans, je travaille dans l’industrie de la restauration. Ça veut dire que depuis que j’ai 14 ans j’en ai vu de toutes les couleurs de passe droit et de salaire de merde. Mais j’ai eu de la chance, j’ai commencé hôtesse et ai toujours eu un peu de pourboire. Arrivée à l’étape de l’appartement, j’étais serveuse, ce qui me garantissait un coussin financier confortable.

Au printemps passé, pendant que je cherchais une job, je n’ai pas réussi à en trouver une tout de suite dans le service et c’est là que j’ai vécu, ou plutôt tenté de vivre, au salaire minimum. J’ai pas du tout la théorie qui vient derrière le 15$/h, mais j’ai le vécu. C’est pas vrai qu’à 10,55/h on réussi à payer son loyer, à bien manger et à se déplacer. Le salaire minimum à 15$/h, ça veut dire arrêter de se demander si j’ai assez d’argent pour prendre le métro à la place de marcher 1 heure l’hiver à -40°C. Ça veut aussi dire que, pour les parents, une job chacun à 40h/semaine pourrait être suffisante.

On va se le dire, j’ai 21 ans, pas d’enfants et aucune autre responsabilité que de m’occuper de moi-même. Si dans ma situation c’est difficile, j’imagine même pas c’est quoi pour mes collègues qui ont des enfants.

Comme salariée à pourboire ça veut dire quoi le 15$/h ?

Dans l’industrie dans laquelle je travaille, on retrouve deux positions envers le salaire minimum à 15$/h. Il y a les gens pour, qui souvent travaillent en cuisine et il y a nous, les serveuses qui, franchement, à moins de travailler dans un casse-croûte, nous retrouvons bien au-dessus de ça avec le pourboire. Nous voyons donc difficilement ce qu’il y a à gagner avec le 15$/h, mais plutôt ce qu’il y a à perdre.

Comme serveuse, on vante souvent l’idée que le service c’est un peu comme gagner à la loto ; on fait la palette. J’y crois presque encore, du moins c’est tellement ancré que je veux y croire. Mais quand j’y pense, à part les filles de mon âge, qui souvent commencent, des femmes et hommes émancipés et à l’aise financièrement dans leur job tellement payante dans le service, j’en ai jamais vus. Ma première job c’était une job géniale : petit restaurant haut de gamme en bordure de Québec, avec comme serveuses des femmes dans la quarantaine en montant et dans les petits postes, des gens de 14 ans, comme moi à l’époque. Pis je m’en rappelle de ces femmes-là, des anges, super gentilles, qui sont dans l’industrie depuis leurs 14 ans. Sauf que ce sont aussi des femmes qui en ont des histoires à dormir debout sur l’industrie. Des femmes qui ont jamais un congé de leur vie, qui se sont fait renvoyées quand elles sont tombées enceintes, qui ont des problèmes de consommation, des problèmes d’argent par dessus la tête, des problème de santés, mais pas d’assurance, rien, que des peanuts.

Pis dans ma deuxième job, on avait toutes entre 20 et 25 ans. On avait de l’argent à dépenser et les quatre jours de 12 h de file sont plus faciles à toffer avec quelque chose dans le corps qu’à jeun. Fait que quand on y pense, c’est normal que 20 ans plus tard dans cette industrie, on en ait des problèmes pis qu’on soit autant poquées. La loto du service je veux vraiment y croire, parce que c’est ce qui fait qu’on se dit que notre job est moins pire que celle du cook. Mais si c’est vraiment la loto pis que pour la gagner on se maganne, je vois pas en quoi le tip en vaut la chandelle.

Pis en plus ce qu’on oublie c’est qu’on cotise sur notre retraite, sur le chômage, sur les vacances, à 9,05$/h. Dans le fond on oublie que dans le moment, on y arrive en masse, mais que dès qu’on tombe malade, que notre boss nous trouve pu assez cute, qu’il ferme ou qu’on veut des vacances, on se retrouve avec des peanuts et, tout d’un coup, on y arrive pu pantoute.

Et on va se le dire, le tip que je fais est pas juste du à mon sourire, souvent il y a le «est-ce que ma bouffe était bonne» et «est-ce que ça a pris 1h ou 20 minutes avant de recevoir ma bouffe». Depuis 7 ans je suis dans l’industrie et depuis 7 ans que je vois les serveuses et les cuisiniers se battre sur la question de salaire. Ce serait tellement plus sain et juste qu’on soit toutes à 15$/h et de partager le pourboire. Pas juste ça, le «j’accepte la familiarité malaisante des clients» deviendrait tellement moins nécessaire, on pourrait respirer, et garder la même qualité de vie.

Pourquoi 5 semaines de vacances payées et 7 jours de congés maladies payés ?

Le 15$/h c’est vraiment sur la coche quand on a un salaire de 10,55$/h, c’est à peine si on réussit à y croire. Sauf que 5 jours semaine, 52 semaines par années, à moins que t’aie la chance d’être là depuis plus d’un an et que tu as 2 semaines de moins, c’est juste pas sain. Ça sert à quoi 15$/h quand on peut pas souffler ? Pis pourtant nos boss eux s’en offre des vacances, sur notre dos. Parce qu’on va s’entendre que si mon boss fait autant d’argent, c’est pas parce qu’il travaille plus que moi, c’est parce qu’il a eu l’idée et les ressource pour partir son entreprise. Les 5 semaines de vacances, c’est en gros d’aller chercher notre du en tant que force de travail. On crée le profit, on peut demander à en profiter aussi. C’est aussi simple que ça.

Ça fait 7 ans que je travaille dans la restauration, ça veut dire que jsais pas c’est quoi un congé maladie. Non seulement prendre congé parce qu’on est malades nous vaut souvent un avertissement écrit ou la perte de l’emploi, mais ça veut aussi dire une perte de journée de salaire et ça, on peut pas se le permettre.

Pis en fait, la majorité des gens vont dire que c’est DÉ-GUEU-LASSE de savoir que la majorité des employés de restauration prennent pas congé quand ils ont la gastro, parce que «hey, jla mange cette bouffe là moi !». Ben oui. C’est dégueulasse, mais le loyer se paye pas tout seul, sorry. Les 7 jours de congés maladies payés c’est comme les 5 semaines de vacances : c’est un gros minimum. Et là on demande pas à ce qu’ils soient payés seulement s’ils sont pris, non. On demande que, pris ou pas, les congés maladies soient payés. Ça veut dire : pas d’excuse de la part du patron sur le fait qu’il y avait pas de papier du médecin et pas besoin de justification pour se le faire payer.

Comment ça va être possible d’y arriver ?

Le 15-5-7, c’est possible et c’est un gros minimum. Mais, la seule façon que ça arrive de façon permanente, c’est qu’on s’organise sur nos milieux de travail. Quand on voit des gains par les élections, ces gains sont temporaires s’ils décident de le donner, ils peuvent décider de l’enlever. On l’a vu souvent, comme le Parti québécois qui a longtemps été mis de l’avant par les syndicats pendant les élections. Mais dans les faits, c’est le parti qui a mis en place le plus de Lois spéciales. La rhétorique électorale j’y crois pas, ça fait 7 ans que jvois le monde de mon industrie dans marde et maintenant que jle suis aussi, j’y crois encore moins. La politique des gens riches me concerne pas, leurs projets me concernent pas, la mienne est sur mon milieu de travail et prend acte avec mes collègues en opposition aux intérêts de nos patrons.

Quand on passe par la base et par l’auto-organisation des milieux de travail, on crée un momentum. Ce qui se passe, c’est un mouvement. Quand on s’organise sur nos milieux de travail, on s’organise avec nos collègues et nos collègues s’engagent dans la lutte contre leur adversaire direct : le patronat. Ce qu’on veut, c’est pas quelques personnes qui convainquent les masses. Le problème avec la tentative de «convaincre», c’est qu’un autre peut aussi le faire contre vous. Ce qu’on veut, c’est que ça vienne de nous ; parce que quand ça vient de la base, de nous, le gain est solide. Quand on se bat pour quelque chose, qu’on le gagne, si on nous l’enlève, on réagit. Quand on a l’impression qu’on nous l’a donné, si on le perd, on se résigne.

À l’IWW on croit que c’est par l’organisation qu’on peut vraiment gagner et renverser le rapport de force. On s’organise sur nos milieux de travail avec nos collègues. Dans la théorie, c’est vraiment beau de se dire que ça va se faire par les élections, mais le vrai pouvoir est sur nos milieux de travail, pis mes collègues et moi savons ben mieux comment le mettre en place qu’un gouvernement ou que n’importe quel autre groupe qui parle à travers son chapeau. À l’IWW on fonctionne par la base. En gros, quand à ma job on va se syndiquer, on va le faire dans nos propres termes, on va avoir nos propres revendications et nos moyens d’actions. La section locale intersectorielle n’aura aucun droit de décision, sauf si on le demande. Si on veut pas aller en grève, on ira pas. Mais si au contraire on veut y aller, watch out, y a personne qui pourra nous en empêcher.

Ce qu’on fait, c’est parler avec nos collègues, parce leurs problèmes, NOS problèmes, sont ce qui font qu’on se rassemble, pis qu’on se solidarise. J’ai une collègue que si tu lui parles de tes problèmes, elle compatie, mais hell no qu’elle s’embarquera pas dans quelque chose pour toi, ben oui, c’est ça l’individualisme. Mais quand tu lui demande ce qui va mal à job, elle en a gros sur le cœur et elle veut se battre pour ce qui la touche si elle sait qu’elle est pas seule.

Jamais on enverra quelqu’un leader une campagne. À l’IWW on a la célèbre phrase «every worker’s an organizer». Ça vient de nous tous : tout travailleur/toute travailleuse est un organisateur/une organisatrice, ça vient pas d’un comité central, pas d’une assemblée, et si on veut s’organiser on s’organise et on agit. C’est nous qui savons le mieux comment ça doit être sur nos milieux de travail, pas mon boss, pas mon camarade militant, nous ; c’est nous qui pouvons faire que ça soit possible, que ça change. Ce que ça fait, de s’organiser, c’est qu’on devient plus sûrs de nous, on prend les rênes et ça donne le goût d’agir.

Le 15-5-7 on va se le dire, c’est une méchante bonne idée. Sauf que on va aussi se le dire, il y a un superbe pattern dans certaines industries précaires qui veut que l’adversaire c’est pas mon boss, mais mes collègues. Parce que le cuisinier se force pas assez pour faire des belles assiettes pis que X a une section plus payante que moi. Ben oui, on s’est tous fait former dans l’optique de la «compétition naturelle» pis ça donne ça. Pis là, ça, ça brouille un peu les cartes, parce que pour que le 15-5-7 fonctionne, faut qu’on se tienne les coudes. Pis la compétition, ça fait le contraire.

Moi, la seule tactique que j’ai vu fonctionner pour solidariser mes collègues, c’est l’organisation. Pis l’organisation sur des enjeux qui touchaient tout le monde, même mes gérantes. Pis à partir de ça on augmente les demandes, pis les moyens de pressions. C’est pas vrai que dès le début tout le monde va vouloir le 15$/h. Mais un moment donné, quand ça fait des mois, voir des années que tu te bats contre le même adversaire avec tes collègues, sur des problèmes qui t’ont touchés au début, pis des fois pas, pis des fois juste toi pis pas lui, ben tu viens à te demander pourquoi les salaires sont pas plus justes. Ce qui fait que tout d’un coup, parce qu’il m’a aidée quand mon boss faisait du harcèlement, parce que je l’ai aidé quand il a eu besoin d’une hausse de 50 cennes, etc., partager mon tip de façon égale est vraiment plus logique qu’au départ.

Et là on va se le dire, c’est assez réformiste comme demande. Ce qu’on demande c’est pas l’abolition de l’exploitation, ni l’abolition du salariat. On demande juste une plus grande part des profits de nos patrons et un meilleur mode de vie. Sauf qu’à quelque part, en attendant d’arriver aux beaux projets de société qu’on essaie de me vendre à gauche pis à droite, j’aimerais ça pouvoir payer mon loyer, pis j’aimerais ça manger autre chose que les sandwichs qui sont gratuits à ma job. Pis dans tout ça, en voulant le 15$/h pis les vacances et les congés maladies payés, on lutte. Quand on s’organise entre travailleurs et travailleuses, on crée une classe plus forte, on se solidarise et on renverse le rapport de force.

Comme travailleuse, on m’a appris à penser que c’était impossible de changer les choses sauf si je devenais gérante. On m’a appris à critiquer mes collègues qui ne faisaient pas des doubles et à me référer à mes patrons s’il y avait un problème sur le plancher. Avec l’organisation et l’IWW, ce que j’ai commencé à voir, c’est que les intérêts de mes patrons ne sont pas d’avoir un milieu de travail avec une cohésion interne. La compétition entre serveuses et la rivalité cuisine-service est un bon exemple de ce qui sert le patronat. Diviser pour mieux régner, ça vous dit quelque chose ? Ben en voilà une belle illustration !

En s’organisant et en se solidarisant sur nos milieux de travail, on peut rendre possible ce genre de gain. On peut gagner ce qu’on demande. On s’empower et on comprend qu’on mérite encore plus. En renversant le rapport de force, on brise une barrière et on se rapproche de l’abolition du salariat.

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Discours de Morgane Mary-Parson, rerprésentante du SITT-IWW Montréal au forum pour le 15-5-7, en février dernier. Publié pour la première fois dans l’édition de Mai 2016 du Combat Syndical.

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Aperçu du camp de formation 2016

Au début du mois de juin eu lieu la deuxième édition du camp de formation des IWW, rassemblant des membres des sections de Montréal, Québec et Sherbrooke. Ce camp, organisé par le comité Événements-Marchandise de la section de Montréal, avait pour but de créer un moment propice aux discussions et aux débats, ainsi que de tisser des liens avec les autres membres et faciliter l’intégration des nouveaux et des nouvelles. Ainsi, du vendredi au dimanche, une cinquantaine de wobblies se sont rassemblé-es pour participer à des ateliers, discuter, échanger et passer du bon temps autour d’un feu de camp.

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Le premier atelier de ce camp de formation fut une brève introduction à l’ « OT-101 », ou Organizer Training 101. Nous y avons abordé les grandes lignes de l’organisation syndicale dans un milieu de travail ainsi que les différentes étapes à observer pour nous aider à reprendre plus de pouvoir sur nos lieux de travail.

Un atelier portant sur le renouveau syndical a suivi, où nous avons pu en apprendre davantage sur la situation des syndicats aujourd’hui et les limites du syndicalisme actuel. En effet, la difficulté (voire l’impossibilité) pour les travailleurs et les travailleuses à se faire entendre et à se faire respecter par leurs employeurs se fait cruellement sentir dans les négociations. Les syndicats, tels qu’on les connaît actuellement, n’arrivent plus à faire le poids face aux lois spéciales, lock-outs et autres tactiques utilisées par les patrons et le gouvernement pour imposer des conditions de travail de plus en plus insoutenables. Un changement s’impose, il n’appartient qu’à nous de le faire naître!

Par la suite, un atelier présenté par le syndicat des travailleuses et des travailleuses du communautaire (SITT-IWW) nous a permis de mieux saisir les caractéristiques propres au secteur communautaire et les obstacles à la syndicalisation dans ce milieu. La définition classique de « travailleur » et de « patron » s’applique difficilement dans un contexte où les superviseur-e-s et même les conseils d’administration ne détiennent qu’un pouvoir limité. Les employé-e-s de ces organismes sont tiraillé-e-s entre des conditions de travail pénibles pour des salaires parfois ridicules et leur passion pour leur travail, qui les force tant bien que mal à accepter une charge de travail colossale et une grande précarité. La situation est délicate et les travailleurs et les travailleuses ne pourront pas survivre à ce rythme éternellement; cet atelier fut donc un bon point de départ pour nous mener éventuellement à réfléchir sur la stratégie à adopter pour améliorer les conditions de travail des employé-e-s du communautaire, tout en respectant les spécificités de ce milieu.

Après un BBQ au soleil et des parties de pétanque et de ballon-chasseur, le comité femmes de la section montréalaise a présenté un atelier-discussion sur le sexisme en milieu de travail. À partir de mises en situation, l’atelier a eu pour but d’encourager les participant-e-s à proposer des solutions au sexisme ordinaire auquel les femmes font face chaque jour au travail, comme les remarques sexistes, les commentaires et catcalls de la part des clients et des collègues, etc.

Enfin, pour la dernière partie de l’après-midi, les participant-e-s ont eu le choix entre 3 ateliers différents : une formation du comité radio, une discussion sur la sécurité en manifestation et un atelier sur l’inclusivité au sein du syndicat. Celui sur la sécurité en manif’ a donné lieu à d’excellentes discussions, tout en nous permettant de ventiler sur notre vécu en manifestation et sur des éléments qui nous permettraient de nous sentir plus en confiance lors de ces événements.

Pour ce qui est de la formation du comité radio, il s’agissait plutôt d’une présentation de l’émission de radio du syndicat, Action en Direct, qui est une émission matinale présentée sur les ondes de Radio Centre-ville et qui traite de différents sujets touchant les travailleurs et travailleuses de différents milieux. Ce qui en fait une émission unique en son genre est le fait que nous donnons la parole aux travailleurs et travailleuses, pour qu’ils et elles puissent nous présenter leur réalité au travail et aussi ns tenir au fait des différentes luttes syndicales présentes dans les différents milieux de travail.

Puis, celui sur l’inclusivité présenté par le comité anti-oppression a aussi donné lieu à d’intéressantes discussions. D’abord, sur ce qu’est l’inclusivité en général, puis sur ce qu’elle représente au sein du syndicat. Le sentiment d’aisance, la possibilité de participer pleinement aux activités de l’organisation et la place que peut jouer l’éducation populaire dans le sentiment d’inclusion ou d’exclusion sont les éléments qui ont le plus ressorti. Ensuite, une discussion fort intéressante a eu lieu sur la notion d’oppression en soi. Elle soulignait en quoi celle-ci était un système: ce n’est pas parce que tu ne ressens pas l’oppression que tu n’en subis pas tout autant que ce n’est pas parce que tu en ressens que tu en subis.

La journée s’est conclue avec un splendide chili préparé par les membres de la section de Québec et des parties endiablées de ballon-chasseur.

Dimanche :
La journée du dimanche a débuté avec un focus group portant sur les différents comités des sections locales du Québec ainsi que sur leurs mandats respectifs. Après une brève présentation de chacun des comités, Un petit brainstorming portant sur la restructuration interne du syndicat a eu lieu et nous avons été en mesure de voir les forces et les faiblesses du SITT-IWW tel qu’il est en ce moment.

Par la suite, vers 11h un atelier sur l’histoire de l’IWW et de la One Big Union nous a été présenté par un camarade de Québec. Il nous a en quelque sorte offert un crash course d’histoire sur la présence de la One Big Union au Canada et nous a présenté la naissance du syndicalisme révolutionnaire et le tout, appuyé d’images historiques sur diapositives. Après sa présentation, il y a eu une courte période de questions pour répondre aux questionnements de certains autres camarades.

Suite à cet atelier historique, nous avons mangés des wraps de végé pâté et de légumes divers pour dîner. Après dîner, avec tous les camarades présent-e-s, nous avons tenus une table ronde au cours de laquelle nous avons tour à tour parlé de nos impression sur le camp de formation, mais nous avons également pris le temps de présenter nos perspectives de lutte et aussi de parler de futurs actions que nous aimerions mettre en place.

Ce qu’on peut retenir de cette fin de semaine de formation, c’est que, non seulement les formations sont très pertinentes et permettent à tous et toutes de parler et de débattre de sujets avec lesquels ils et elles ne sont pas nécessairement familier, mais avant tout il s’agit d’une occasion en or de tisser des liens avec des camarades des autres sections du Québec, ou encore des membres que l’on côtoie à l’occasion mais avec qui on a pas nécessairement pris le temps de s’asseoir pour discuter. Ce camp de formation s’en était l’occasion parce qu’au-delà des formations en journée, le soir venu il y a u des feux de camps festifs ainsi que des soirées festifs au cours des quels nous avons tous et toutes eux la chance de socialiser et de mieux se connaître les un-e-s les autres.

En somme, c’est une expérience qui a chaque année est pertinente et que je recommanderais a tous et toutes, puisque c’est également une excellente occasion de ventiler de son stress du quotidien.

Par Florence, Félix et Valérie

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Pour avoir le 15-5-7, pas de fatalité, il faut s’organiser et lutter!

S’il va sans dire que le mouvement pour le 15$ de l’heure au Québec n’a pas encore atteint le stade de mobilisation et de visibilité qui lui fut accordé aux cours de la dernière année, il a tout de même réussi à s’inscrire comme une partie intégrale de la stratégie de plusieurs regroupements communautaires et syndicaux.

Avec son forum 15-5-7 organisé en février dernier, le section locale montréalaise du SITT-IWW a mit la main à la pâte en regroupant une centaine de personnes autours des conférenciers et conférencières de divers horizons. Le 15 avril 2016 des marches étaient organisées dans de nombreuses villes canadienne. Profitant de l’occasion, la coalition réunis en février se remis en action et se regroupa au métro Jean-Talon pour défiler sur la Plaza Saint-Hubert. Aujourd’hui, au Québec une vingtaine d’organisations syndicales, politiques et communautaires soutiennent la lutte pour le 15$ de l’heure. Nous prendrons les quelques lignes ci-bas pour saluer chaudement quelques luttes mené sur le terrain, soit celles des préposés aux bénéficiaires, du Syndicat des employé.es du Vieux Ports et des salarié.es de l’Université McGill.

Les préposé.es aux bénéficiaires qui aident notamment aux soins d’hygiène, à la mobilité, à l’alimentation et à l’accompagnement des personnes malades ou présentant des incapacités (par exemple, en situation de vieillissement et/ou de handicap) gagnent en moyenne 12,50$. Les préposé.es sont engagé.es par l’état, mais aussi par des agences privées et des entreprises d’économies. Le combat pour l’augmentation du plancher salari13087421_1166449666712562_3629811911288487886_nale mené par les différents locaux syndicaux a commencé il y a plus de trois ans, mais prend une ampleur sans précédent, notamment du coté du SQEES-FTQ qui est en renouvellement de convention collective. Depuis l’automne dernier, ils et elles en profite par ailleurs pour multiplier les actions de visibilités telles les manifestations et les distributions de tracts. S’étant assez tôt doter d’un mandat de grève touchant plus de 3000 membres, les 10, 30 et 31 mai dernier se furent 42, puis 38 résidences privées pour aînées qui furent paralysé. Or, il ne s’agissait là que d’un avertissement lancé par le syndicat. Avertissement que le gouvernement aurait dût écouter, puisqu’une grève illimitée sera déclenchée dès le 21 juin dans une trentaine de résidences.

De leur côté, les 300 membres du Syndicat des employé.es de la société du Vieux Port (AFPC) sont en processus de renouvellement de convention collective depuis mars 2016, mais combattent pour le 15$/h depuis l’automne dernier. Une pétition a d’abord été lancée sur leur lieux de travail, suivie d’une distribution de tracts et pamphlets mettant l’accent sur le précédent historique et la solidarité. L’exécutif estime avoir réussi à toucher 80% des membres et organisèrent une action-éclair le 28 janvier lors d’une journée porte ouverte organisée par leurs employeurs. Le 27 mai une grève fut déclarée exerçant une pression économique sur leurs employeurs comme sur les commerces environnant. Depuis le tout début, le Syndicat des employés de la société du Vieux Port est présent dans pratiquement tous les événements pour le 15$/heures, mettant la collaboration à l’avant-plan de leur stratégie.

15_and_fairFinalement, c’est sous la bannière de 15$ and fairness Mcgill que huit associations syndicale, étudiantes et départementales se sont réunis au début de l’année 2016 pour obtenir un salaire et des conditions de vie décente pour les salarié.es et les sous-traitants de l’Université McGill. Bien que leur première action officielle fut de participer à la manifestation du 15 avril, les militant.es ont enchaîné plusieurs actions : un panel, une journée d’orientation et des capsules vidéos pour diffuser l’information.

Ce ne sont là que quelques uns des nombreux exemples prouvant que pour obtenir 15$/heures, 5 semaines de congé et 7 jours de maladie, on ne peut se laisser aller à la fatalité, il faut s’organiser et lutter!

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En route vers les 15-5-7!

Comme à chaque année, le 1er mai, ironiquement à loccasion de la Fête internationale des travailleurs et des travailleuses, le gouvernement provincial augmentera le salaire minimum de quelques maigres cennes. Ô joie, salarié-e-s précaires, dans quelques mois, nous baignerons désormais dans la luxure avec un taux horaire de 10,75$

Le hic, cest que même en bossant quarante heures par semaine, et ce, à longueur dannée, ce salaire de misère nous condamne tout de même à vivre sous le seuil de pauvreté. Cest dans cet ordre didée que la Loi sur les normes du travail, cet outil juridique au service des patrons, ne donne droit qu’à un maigre deux semaines de répit, rien qui ne permette de souffler un peu. Et le comble, toujours selon cette législation, si on a le malheur davoir une grippe, un rhume, de devoir sabsenter du travail, eh bien, cest à nos frais.

Y en a marre! Cest donc dans cet état desprit que le Syndicat Industriel des Travailleuses et Travailleurs (SITT-IWW) lance sa campagne 15-5-7. Notre revendication est simple : que toute personne salariée ait droit à 15$ de lheure, 5 semaines de vacances et 7 journées de maladie (utilisées ou non) payées par année, quimporte son sexe, sa nationalité, son statut légal, son âge. Cest un minimum pour vivre décemment.

Nous, les salarié-e-s, navons pas à prouver que nous bossons assez pour des miettes, que nous faisons notre part. Non. Pouvoir se loger, se nourrir, se reposer, aspirer à un peu de confort, prendre du temps de qualité avec les gens que lon aime, ne pas être stressé en fin de mois, ne pas aller bosser lorsque malade, cest un minimum auquel toutes et tous ont droit. Incontestablement. Et de plus, cest une mesure qui redonnerait du pouvoir aux femmes, qui constituent la majorité des personnes vivant au salaire minimum.

Cest donc une campagne à long terme que nous entamons, que nous ne mènerons pas seul-e-s, et qui ne se gagnera pas en claquant des doigts. Mais lexercice en vaut la peine, parce que cest avec notre solidarité que nous obtiendrons gain de cause. Cest par la lutte que nous gagnerons de meilleures conditions de vie. Cest en luttant, en créant un rapport de force, solidaires, dans nos espaces de travail, dans nos communautés, que nous extirperons ce qui nous revient de droit. Et cest par la base, par nous-mêmes, par nos efforts concertés et lorganisation de nos milieux de travail que nous irons prendre des mains du patronat notre dû, soit 15$ de lheure, 5 semaines de vacances et 7 journées de maladie payées!

En route vers les 15-5-7 avec le SITT-IWW!

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La formation d’organisation 101: outils, pratique et solidarité!

La Formation d’Organisation 101 (FO101 ou OT101 en anglais) est une activité de deux jours visant à donner aux membres et futur.es membres du SITT-IWW les compétences nécessaires afin de pouvoir se lancer dans l’organisation de leurs milieux de travail. Construite autour de la volonté de faire de tous les travailleurs et travailleuses des leaders à part entière dans la construction d’un nouveau modèle de syndicalisme lié à la lutte pour l’abolition du salariat, la FO101 est reconnue aujourd’hui comme l’une des principales causes de la résurgence qu’a connue le Syndicat pour tous et pour toutes depuis le début des années 2000.

Le 16 et 17 janvier dernier, la Section Locale Montréalaise du SITT-IWW organisait sa 5e formation en réunissant 21 wobblies originaires de Montréal, Québec et Drummondville. Aujourd’hui nous vous présentons les témoignages de deux participantes qui ont souhaité nous partager leur expérience.

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Suite à ma première participation à la formation OT-101 du IWW Montréal, j’aimerais partager mon expérience avec d’autres personnes désireuses ou hésitantes à suivre la formation. D’abord, je suis une membre du IWW division Québec depuis seulement quelque mois, ce qui ne m’empêche aucunement d’avoir la conviction qu’une reforme des pouvoirs doit être faite tant dans la société que dans les milieux de travail. En fait, dès que j’ai connu le Syndicat, j’ai désiré m’y investir dans le but de partager mes idées et mes idéaux avec des gens qui ont le même mode de pensée que moi.

Ainsi, lors de mon arrivée à la formation, j’ai été accueillie solidairement et chaleureusement par les membres de Montréal. Pour ce qui est de la formation, elle m’a permis de mettre des mots et des procédés sur les changements que je souhaite apporter autour de moi. J’avais déjà plusieurs idées, mais j’ignorais les étapes à suivre. J’avais aussi une conception du Syndicat qui s’est clarifiée grâce à ma participation à cette formation. J’en suis ressortie outillée et boostée à m’investir encore plus. Ce que j’ai le plus apprécié de cette formation n’est cependant pas l’aspect théorique, mais plutôt la solidarité qui s’en découle. Le fait de savoir que je ne suis pas seule, que d’autres se battent à mes côtés pour des intérêts communs et partagés, est l’élément central qui m’a fait grandir lors de cette formation.

Finalement, thumbs up au formateur et à la formatrice sans qui cette formation ne serait clairement pas aussi intéressante. Je conseille à toutes les personnes qui ont un désir de changer les choses, mais qui ne savent pas par où commencer ou vers qui se tourner de s’inscrire et de la suivre le plus rapidement possible !!

-Gabrielle L.

Ça fait déjà un petit bout que je suis porteuse d’une carte rouge. Je prends quelques tâches et je vais à des activités sociales du syndicat une fois de temps en temps, mais c’est vraiment la Formation d’Organisation 101 qui m’a fait complètement comprendre ce que c’était que d’être une wobbly, ce que ça signifiait de porter cette petite carte rouge.

Beaucoup de choses que j’ai apprises au cours des années sur les questions larges de mobilisation ont tout à coup été ordonnées et remises dans le contexte de l’organisation syndicale. Ça m’a permis de poser une structure sur des choses que j’avais apprises par la pratique en tant que militante et d’élargir ces connaissances et ces pratiques. On a appris et on a pratiqué plein de trucs et d’astuces utiles pour s’organiser. On a pu poser toutes les questions auxquelles on pensait. Les personnes qui donnaient la formation connaissaient bien leur sujet, mais laissaient aussi de la place aux réflexions de groupe. C’était instructif, participatif et c’était très pertinent d’avoir la chance d’entendre les autres personnes qui participaient à la formation nous parler de leurs expériences. Ça m’a fait connaître la réalité de plein d’autres secteurs du monde du travail que je ne connaissais pas et ça nous a donné la chance de nous connaître entre nous et de travailler ensemble.

La formation m’a permis de comprendre que l’organisation d’un milieu de travail est un processus qui peut commencer n’importe quand, dans n’importe quel milieu de travail et que même si la finalité est d’avoir des comités d’organisation sur nos lieux de travail, une partie incontournable de l’organisation syndicale est de nouer des solidarités. Nouer des solidarités est une des raisons principales pourquoi je suis entrée dans le syndicat et constater que toute organisation est basée sur la solidarité, comparativement à ce que j’ai pu vivre dans d’autres syndicats, ça vient exactement chercher le pourquoi je suis entrée chez les IWW.

Cette formation m’a donné des outils nécessaires pour faire de l’organisation syndicale dans n’importe quel milieu, en même temps que ça m’a fait tisser des liens basés sur nos expériences de travail avec les FW qui ont pris la formation en même temps que moi. C’était une fin de semaine intense d’apprentissages pratiques qui demandait beaucoup de concentration, mais c’était aussi une fin de semaine d’échanges, d’émotions et de rires. Je me sens mieux outillée pour m’organiser avec des collègues, mais j’ai aussi l’impression de beaucoup mieux comprendre ce que c’est que de faire partie des IWW.

Solidairement,

-X385017

Des outils pratiques pour se lancer à l’assaut de son lieu de travail, l’accès à des expériences d’organisation des plus diverses et une place au premier rang pour vivre et comprendre la solidarité légendaire des wobblies, voilà ce que propose la Formation d’Organisation 101. Un gros merci à tout ceux et toutes celles qui étaient présent.es au local en janvier, et pour les autres, on se revoit les 2 et 3 avril prochain pour la 6e édition!